On en sait davantage sur l’appel à candidatures lancé, par le Port autonome de Dakar, pour la concession du Terminal pour le développement et l'exploitation de bases de support logistique aux activités pétrolières et gazières. En effet, selon des informations exclusives de ‘’Source A’’, tous les regards sont désormais rivés sur le Palais de la République, qui devra dire son dernier mot, dans le cadre de cet appel à candidatures ouvert aux entreprises de droit sénégalais et constituées de capitaux sénégalais à hauteur de 60% au moins. Lesquelles entreprises ont, chacune, la possibilité de se taper un partenaire stratégique de nationalité étrangère.
En attendant de connaître le choix qui sera porté par le chef de l’Etat sur le candidat national, il urge de dire, d’ores et déjà, que celui-ci devra justifier une expérience avérée de 15 ans, au moins, en matière de prestations logistiques et métiers portuaires au Sénégal. Et sur ce, il y a eu sept offres dont seules deux ont été, finalement, acceptées par le ‘’jury’’ et soumises à l’appréciation de Macky Sall.
‘’Source A’’, qui a fouiné son nez dans le Procès-verbal d'ouverture des offres du 21 Novembre 2019 présidé par un certain Oumar Ndiaye, est en mesure d’écrire, sans courir le risque d’être démenti, qu’il a fallu pour les soumissionnaires remplir deux critères de taille, pour leur présélection dans le cadre de l'attribution de la concession du Terminal pour le développement et l'exploitation de bases de support logistique aux activités pétrolières et gazières. Il s’agit du ticket d'entrée proposé par les soumissionnaires et les coûts des investissements à réaliser pour le Terminal.
En termes d’offres sur le ticket d’entrée, MLT arrive en tête, avec à la clé 5 milliards F Cfa. Il est suivi du ‘’Groupement de logistique pétrolière’’ (3.937.962.100 F Cfa)
Se fondant sur la Commission de réception des offres du Port autonome de Dakar, dont la séance de travail du 21 novembre dernier a été épuisée à 11H 50 minutes, votre journal peut renseigner que MLT de Ndiankou Mbengue arrive, largement, en tête. Ce, en termes d’offres concernant le ticket d’entrée. Car cette entité a proposé 5 milliards F Cfa.
S’ensuit le ‘’Groupement de logistique pétrolière’’ représenté par Sima Faty et qui a mis sur la table, toujours au sujet du ticket d’entrée, l’enveloppe de 3.937.962.100 F Cfa. Derrière Groupement de logistique pétrolière, débarque à la troisième position, CSTT/AO de Mamadou Lamine Fall. Dont l’offre pour le ticket d’entrée est à 3.501.000 070 de francs Cfa.
Quant à Oma Logistics de Sébastien Lebreton ; Atos de Maritalia représenté par son directeur Baba Tall ; Darou Khoudoss de Makhtar Seye et la Société de logistique pétrolière représentée par Assane Diouf, elles ont, respectivement, proposé 3.213.000.000 ; 2.065.000 000 de francs ; 2.250.000.000 F Cfa, et 1 milliard de francs Cfa.
Pourquoi le Club des investisseurs est en train de se muer en mille et un morceaux
Si, en termes d’offres pour le ticket d’entrée, ‘’MLT’’ de Ndiankou Mbengue caracole en tête, avec ses 5 milliards F Cfa, la réalité est toute autre, dans la partie investissement. En effet, le soumissionnaire ‘’Groupement de Logistique Pétrolière’’ a proposé un montant de 34.145.186.000 plus 5.018.071.000. Le tout, donc, pour un investissement global de 39.163.257.000 F Cfa, alors que les 6 autres candidats tournent entre 6 et 19 milliards F Cfa.
Le montant ô combien élevé proposé par le ‘’Groupement de Logistique Pétrolière’’ pourra-t-il peser sur la balance, quand le président Macky Sall devra porter son choix sur le soumissionnaire final. Pas si évident que ça, et pour cause. Dans un passé encore récent, des entreprises ont fait miroiter à l’Etat de mirobolantes promesses, concernant la réalisation d’infrastructures, sur fond de plusieurs dizaines de milliards de F Cfa, mais une fois que les marchés en question leur ont été attribués, leurs engagements ont souvent fondu comme beurre au soleil.
Le syndrome du dumping portant les empreintes de certaines Sociétés pourra-t-il impacter le choix final du chef de l'Etat ?
Même s’il faut accorder la bonne foi au et du crédit au ‘’Groupement de Logistique Pétrolière’’, au sujet de l’appel à candidatures lancé pour la concession du Terminal pour le développement et l'exploitation de bases de support logistique aux activités pétrolières et gazières, il n’en demeure pas moins que, dans un passé récent, une entreprise française, pour se voir octroyer la gestion d'un Terminal au Port, avait proposé plus de 60 milliards d'investissements F Cfa. Mais, jusqu’ici, elle est créditée de n’avoir jamais réalisé 10 milliards de francs.
En un mot comme en mille, ‘’elles sont nombreuses, les Sociétés, qui, pour se faire octroyer un marché, font recours à ce qu'on pourrait assimiler à du dumping’’, commente un membre de la Commission de réception des offres. Mais, ajoute-t-il, ce que beaucoup de candidats ignorent c'est qu'il est très rare de procéder à des appels à candidatures ou tout simplement des travaux, sans au préalable procéder à une étude évaluative des coûts de ce qu'on veut réaliser De manière plus technique c'est ce qu'on appelle dans le jargon Apd et Aps (avant-projet définitif ou sommaire)
Au lieu de faire bloc, de gagner et de gérer, ensemble, le Terminal pour le développement et l'exploitation de bases de support logistique aux activités pétrolières et gazières, le Club des investisseurs est en train de se muer en mille et un morceaux, à cause de cet appel à candidatures
Par ailleurs, il y a lieu de se demander quel est le sens du Club des investisseurs. La raison ? Au lieu de parler le même langage, mutualiser leurs énergies financières et gagner ensemble, sans séisme ni onde de choc, l’appel pour la concession du Terminal pour le développement et l'exploitation de bases de support logistique aux activités pétrolières et gazières, les membres du Club des investisseurs ont préféré se la jouer en solo. La preuve, Ndianko Mbengue de Manutentions logistique transport a soumissionné, de son côté ; Baïdy Agne de la Société de logistique pétrolière y est allé sous sa propre bannière ; Moustapha Sène et Aly Ndiaye Maritalia évoluent, à part, au sein d’Atos.
Ces suspicions qui risquent de faire imploser la confiance entre membres du Club des investisseurs, soupçonné d’être de mèche avec ‘’Woodside’’, à Londres
D’ailleurs, d’après les confidences parvenues à ‘’Source A’’, si l’on n’y prend garde, l’unité au sein du Club des investisseurs pourrait s’en retrouver éviscérée. Pour cause, au sein du Club des investisseurs, certains membres accusent leurs camarades d’une intense activité de lobbies menée principalement par ‘’Woodside’’, dans ses locaux, à Londres. Reste, maintenant, à savoir pour lequel de ses membres, le Club des investisseurs s’agite. Et quelle appréciation en feront ses autres acteurs ?
Pour ceux qui ne le savent pas, dans la chaine de valeurs du pétrole et du gaz, il ne reste que la concession du terminal pour voir des capitaux sénégalais dans l'exploitation de ces ressources. Et tout laisse croire que le président de la République a voulu enjamber le temps, en promulguant la loi sur le ‘’Local content’’ ou contenu local.
En grattant le vernis qui recouvre les dispositions dans les Instructions particulières aux candidats (Ipc), on y débusque une intention louable du chef de l’Etat. Car le but du contenu local est de promouvoir l'utilisation des biens et services nationaux, ainsi que le capital national, dans toute la chaîne de valeur de l'industrie pétrolière et gazière.
SOURCE A