Assis sur un lit de trois places, il s’attendait à tout, sauf à une visite de journalistes venus de la Capitale. Il a d’ailleurs confié plus tard, toute sa joie et son «agréable surprise». Après les salamalekoum et autres échanges d’usage, place fut donnée aux pisses-copie dans une chambrette où madame Ndiaye Doss a servi de l’eau fraîche. C’était sous une forte canicule. Quelques minutes passèrent. Puis, le vieux comédien malade, demande à son épouse, (celle de Saint-Louis), d’introduire ses hôtes. Les reporters à la suite des autres membres de la famille, prirent du bon riz accompagné de mafé (sauce d’arachide).
Le plat fini, Thierno Ndiaye Doss visiblement affaibli par plusieurs mois de maladie, la voix tremblotante, sert un large sourire et réaffirme sa grande joie de recevoir cette petite délégation composée de membres des rédactions de Le Quotidien, Walfadjri et Le Messager. «Je ne vous imaginais pas ici. Merci d’être venu me voir… Beaucoup de gens sont venus me voir depuis que la presse a évoqué ma maladie… Mais actuellement, je suis soulagé. Car, avec l’argent que m’a donné le président de la République et son épouse (Ndlr : M. Mme Wade), j’ai pu acheter le produit qui attenue mon mal. Et je vais de mieux en mieux…», explique-t-il d’une voix à peine audible. Père Doss, comme l’appellent affectueusement certains comédiens, souffrait avait-on soufflé, d’un «cancer de la gorge». Mais sans jamais mentionner le nom de son mal, le vieux Ndiaye, a salué la promptitude avec laquelle tout le monde l’entoure d’affection depuis quelque temps. «Guédel Mbodj ne manque pas de m’appeler au jour le jour, pour avoir de mes nouvelles… Mon médecin traitant aussi est d’une courtoisie qui me guérit…» avait-il encore confié, racontant pendant de longues minutes dans les détails, l’attention particulière que son médecin ainsi que le personnel de santé lui accordent.
Prenant au bout de trente minutes d’échanges, une pause pour reprendre quelques souffles, il enchaîna en dépit de la fatigue. «Je vous présente mon épouse…» s’ensuit la présentation de ses fils présents qui ne manquaient pas de lui lancer quelques taquineries, histoire de lui faire oublier sa situation de malade. «Je suis très content», répétait-il sans cesse. Et, plongeant dans le passé son auditoire de journalistes sans mots, il se remémore son long compagnonnage avec Sembène Ousmane, à qui, il n’a pas manqué de rendre au passage, un dernier hommage appuyé. D’anecdote en anecdote, il fini par réciter un poème assez élogieux, mais surtout très versifié, qu’il avait composé et récité au Fespaco, lors de la cérémonie de pose à Ouagadougou de la statut de Sembène dans le couloir des «immortels». La maladie et le poids de l’âge aidant, Thierno Ndiaye Doss finit par oublier quelques passages et conclut entre deux éclats de rire «vous voyez, j’ai vieilli… Avant j’avais tout le texte en tête…» Une vieillesse dont il a conscience mais qui ne l’empêcha pas de se remémorer tous les films dans lesquels il a eu à jouer des rôles en tant qu’acteur. De Camp Thiaroye, Ancien Combattant, Caprices d’un fleuve, Makouta, à Guelwaar en passant par Tableau ferraille à Karmen de Joe Ramaka Gaï, il dressa son parcours, comme pour dire : « J’ai fait mon temps… Je dois partir.»
Ce fut finalement après de longues minutes d’échanges fructueuses et de remises de cadeaux, et une initiative de prise de photos, qu’a pris fin cette petite visite, qui restera pour Thierno Ndiaye Doss, l’un des meilleurs hommages que lui a rendus la presse culturelle, mais surtout ceux qui l’ont aimé et côtoyé sur terre.
par Gilles Arsène TCHEDJI
SOURCE: Le Quotidien
Le plat fini, Thierno Ndiaye Doss visiblement affaibli par plusieurs mois de maladie, la voix tremblotante, sert un large sourire et réaffirme sa grande joie de recevoir cette petite délégation composée de membres des rédactions de Le Quotidien, Walfadjri et Le Messager. «Je ne vous imaginais pas ici. Merci d’être venu me voir… Beaucoup de gens sont venus me voir depuis que la presse a évoqué ma maladie… Mais actuellement, je suis soulagé. Car, avec l’argent que m’a donné le président de la République et son épouse (Ndlr : M. Mme Wade), j’ai pu acheter le produit qui attenue mon mal. Et je vais de mieux en mieux…», explique-t-il d’une voix à peine audible. Père Doss, comme l’appellent affectueusement certains comédiens, souffrait avait-on soufflé, d’un «cancer de la gorge». Mais sans jamais mentionner le nom de son mal, le vieux Ndiaye, a salué la promptitude avec laquelle tout le monde l’entoure d’affection depuis quelque temps. «Guédel Mbodj ne manque pas de m’appeler au jour le jour, pour avoir de mes nouvelles… Mon médecin traitant aussi est d’une courtoisie qui me guérit…» avait-il encore confié, racontant pendant de longues minutes dans les détails, l’attention particulière que son médecin ainsi que le personnel de santé lui accordent.
Prenant au bout de trente minutes d’échanges, une pause pour reprendre quelques souffles, il enchaîna en dépit de la fatigue. «Je vous présente mon épouse…» s’ensuit la présentation de ses fils présents qui ne manquaient pas de lui lancer quelques taquineries, histoire de lui faire oublier sa situation de malade. «Je suis très content», répétait-il sans cesse. Et, plongeant dans le passé son auditoire de journalistes sans mots, il se remémore son long compagnonnage avec Sembène Ousmane, à qui, il n’a pas manqué de rendre au passage, un dernier hommage appuyé. D’anecdote en anecdote, il fini par réciter un poème assez élogieux, mais surtout très versifié, qu’il avait composé et récité au Fespaco, lors de la cérémonie de pose à Ouagadougou de la statut de Sembène dans le couloir des «immortels». La maladie et le poids de l’âge aidant, Thierno Ndiaye Doss finit par oublier quelques passages et conclut entre deux éclats de rire «vous voyez, j’ai vieilli… Avant j’avais tout le texte en tête…» Une vieillesse dont il a conscience mais qui ne l’empêcha pas de se remémorer tous les films dans lesquels il a eu à jouer des rôles en tant qu’acteur. De Camp Thiaroye, Ancien Combattant, Caprices d’un fleuve, Makouta, à Guelwaar en passant par Tableau ferraille à Karmen de Joe Ramaka Gaï, il dressa son parcours, comme pour dire : « J’ai fait mon temps… Je dois partir.»
Ce fut finalement après de longues minutes d’échanges fructueuses et de remises de cadeaux, et une initiative de prise de photos, qu’a pris fin cette petite visite, qui restera pour Thierno Ndiaye Doss, l’un des meilleurs hommages que lui a rendus la presse culturelle, mais surtout ceux qui l’ont aimé et côtoyé sur terre.
par Gilles Arsène TCHEDJI
SOURCE: Le Quotidien