La Korité 2012 célébrée samedi, dimanche et hier, lundi, a fini par étaler le manque de confiance entre les Khalifes généraux pourtant considérés, jadis, comme de véritables régulateurs sociaux et des exemples à suivre ici bas pour une récompense dans l'au-delà.
Thierno Seydou Nourou Tall par exemple n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger ce manque de confiance entre les différents musulmans. Pis, l'imam ratib de la mosquée omarienne a même fait un mea culpa en reconnaissant leur échec qu'il a qualifié de «honte». Derrière donc cette unité de façade vantée dans les Magal, Gamou et autre Ziarra, il y a une grosse désunion.
Le demi-frère de Thierno Madani Tall, Khalife de Feu Thierno Mountaga Tall a même suggéré à l'Etat via le ministère de l'Intérieur de reprendre les choses en main en se substituant aux familles religieuses qui ont du mal à accorder leurs violons au grand dam des fidèles musulmans. Sans occulter l'économie nationale qui prend un sacré coup avec une perte estimée à plusieurs milliards de FCfa par an.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi, nos guides religieux affichent-ils des positions aussi divergentes ? La réponse est toute simple. L'Islam confrérique a été transformée en véritable fonds de commerce. Ayons le courage de le dire. Une preuve par mille : le risque de lynchage est moins grave pour quelqu'un qui traiterait le Prophète (PSL) de tous les noms d'oiseaux ou l'accuserait de tous les pêchés d'Israël que pour celui qui aura l'outrecuidance de marquer une simple désapprobation vis-à-vis du plus petit guide religieux.
On a savamment entretenu un obscurantisme pour mieux vassaliser les fidèles devenus pour la plupart du bétail monnayable devant les politiques à l'occasion des joutes électorales.
Les marabouts sont devenus des hommes d'affaires, des propriétaires terriens. El Hadji Ahmed Tidiane Sall, de la famille, Abass Sall, dixit !
La plupart d'entre eux, ont foulé au pied les enseignements de Thierno Souleymane Baal, père de la révolution Torodo qui avait pour principal objectif de lutter contre la stratification sociale et l'asservissement de l'être humain, à l'époque du règne des Ceddo Dénianké.
Selon plusieurs écrits, il avait laissé les recommandations suivantes : Détrônez tout imam dont vous voyez la fortune s'accroître et confisquez l'ensemble de ses biens ; combattez-le et expulsez-le s'il s'entête ; veillez bien à ce que l'imâmat ne soit pas transformé en une royauté héréditaire où seuls les fils succèdent à leurs pères ; l'imam peut être choisi dans n'importe quelle tribu ; choisissez toujours un homme savant et travailleur ; il ne faudra jamais limiter le choix à une seule et même tribu ; fondez-vous toujours sur le critère de l'aptitude.
Aujourd'hui, le paraitre et l'être ont pris le dessus sur les enseignements de la sunna.
Ce qui constitue un grand danger. Surtout dans un contexte de perte de repères coïncidant avec la fulgurante montée des islamistes fanatisés. L'AQMI s'est emparé du Nord Mali. Les Islamistes Boko Haram sèment la terreur dans tout le Nord du Nigeria et même au-delà. Sans occulter le Shebabs somaliens.
Le Sénégal est pour l'heure épargné. On touche du bois. Mais, avec cette crise des confréries, il y a véritablement lieu de s'inquiéter.
Abdoulaye Thiam
Sud Quotidien
Thierno Seydou Nourou Tall par exemple n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger ce manque de confiance entre les différents musulmans. Pis, l'imam ratib de la mosquée omarienne a même fait un mea culpa en reconnaissant leur échec qu'il a qualifié de «honte». Derrière donc cette unité de façade vantée dans les Magal, Gamou et autre Ziarra, il y a une grosse désunion.
Le demi-frère de Thierno Madani Tall, Khalife de Feu Thierno Mountaga Tall a même suggéré à l'Etat via le ministère de l'Intérieur de reprendre les choses en main en se substituant aux familles religieuses qui ont du mal à accorder leurs violons au grand dam des fidèles musulmans. Sans occulter l'économie nationale qui prend un sacré coup avec une perte estimée à plusieurs milliards de FCfa par an.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi, nos guides religieux affichent-ils des positions aussi divergentes ? La réponse est toute simple. L'Islam confrérique a été transformée en véritable fonds de commerce. Ayons le courage de le dire. Une preuve par mille : le risque de lynchage est moins grave pour quelqu'un qui traiterait le Prophète (PSL) de tous les noms d'oiseaux ou l'accuserait de tous les pêchés d'Israël que pour celui qui aura l'outrecuidance de marquer une simple désapprobation vis-à-vis du plus petit guide religieux.
On a savamment entretenu un obscurantisme pour mieux vassaliser les fidèles devenus pour la plupart du bétail monnayable devant les politiques à l'occasion des joutes électorales.
Les marabouts sont devenus des hommes d'affaires, des propriétaires terriens. El Hadji Ahmed Tidiane Sall, de la famille, Abass Sall, dixit !
La plupart d'entre eux, ont foulé au pied les enseignements de Thierno Souleymane Baal, père de la révolution Torodo qui avait pour principal objectif de lutter contre la stratification sociale et l'asservissement de l'être humain, à l'époque du règne des Ceddo Dénianké.
Selon plusieurs écrits, il avait laissé les recommandations suivantes : Détrônez tout imam dont vous voyez la fortune s'accroître et confisquez l'ensemble de ses biens ; combattez-le et expulsez-le s'il s'entête ; veillez bien à ce que l'imâmat ne soit pas transformé en une royauté héréditaire où seuls les fils succèdent à leurs pères ; l'imam peut être choisi dans n'importe quelle tribu ; choisissez toujours un homme savant et travailleur ; il ne faudra jamais limiter le choix à une seule et même tribu ; fondez-vous toujours sur le critère de l'aptitude.
Aujourd'hui, le paraitre et l'être ont pris le dessus sur les enseignements de la sunna.
Ce qui constitue un grand danger. Surtout dans un contexte de perte de repères coïncidant avec la fulgurante montée des islamistes fanatisés. L'AQMI s'est emparé du Nord Mali. Les Islamistes Boko Haram sèment la terreur dans tout le Nord du Nigeria et même au-delà. Sans occulter le Shebabs somaliens.
Le Sénégal est pour l'heure épargné. On touche du bois. Mais, avec cette crise des confréries, il y a véritablement lieu de s'inquiéter.
Abdoulaye Thiam
Sud Quotidien