Gare à l’effet papillon. Les hausses des prix des différents combustibles, qui sont intervenues ce week-end, peuvent produire des conséquences incalculables. Le Quotidien a annoncé dans son édition d’hier, la dernière hausse des prix des hydrocarbures raffinés, intervenue le week-end. Insistant particulièrement sur les prix du litre de l’essence Super et du Gasoil, qui ont respectivement augmenté de 42 et de 32 francs Cfa, le journal se demandait quelles allaient en être les répercussions. C’était quelque part, tenter de tempérer les choses, car la situation sur le front des combustibles est beaucoup plus dramatique que le «papier» en question ne le laissait entendre.
Pour une fois depuis très longtemps, les Sénégalais n’ont connu de hausse de prix aussi généralisée et aussi importante. Généralement, le gouvernement cherchait à faire passer l’amère pilule en faisant baisser ou au moins, en gardant en l’état, les prix des différentes bonbonnes de gaz. Alors que là, c’est plutôt ces différentes bouteilles de gaz qui ont subi les plus fortes hausses.
Il suffit de noter que les bouteilles de 6kg et de 9kg, les plus usitées, passent respectivement de 3350 à 3700 francs Cfa et de 4985 à 5510 francs Cfa, pour prendre la mesure du problème. Sur ce point d’ailleurs, aucun type d’emballage n’a été épargné et la hausse a été de 10% au moins pour toutes les catégories.
Cette fois-ci, le gouvernement ne dira pas qu’il n’a pas perçu de taxe sur ces produits, de manière à épargner aux petits consommateurs les affres de la recherche d’un complément de dépense.
Effets d’entraînement
Les pouvoirs publics devront faire preuve de beaucoup de pédagogie pour cette fois, car il leur faudrait expliquer, avec patience, comment ils vont faire pour que les mesures qui viennent de tomber ne contribuent pas à plonger encore plus les pauvres dans la précarité.
Il est courant de dire que toute hausse de prix de carburant a des effets presqu’immédiats sur le tarif du transport public. Si les propriétaires de véhicules ne peuvent pas espérer avoir plus qu’un litre d’essence ou de gasoil de leur billet de 1000 francs Cfa, l’Etat a-t-il une légitimité à leur demander de ne pas répercuter ladite hausse sur leurs clients ? Et si, excipant de cette hausse du prix du carburant et du transport qui va s’ensuivre, d’autres commerçants voulaient répercuter la hausse de leurs produits sur les clients, que fera l’Etat ? Les boulangers utilisent du gasoil aussi. Va-t-on les laisser augmenter le prix du pain ? Les pêcheurs artisanaux, qui voient le prix de l’essence pirogue passer de 645 à 687 francs Cfa le litre, ne vont-ils pas mettre leurs embarcations en cale sèche, faute de convaincre les mareyeurs de sortir plus d’argent pour le poisson qu’ils débarquent ?
Au moment où la hantise du mouton de Tabaski commence à gagner peu à peu les chefs de famille, cette hausse ne soulève que des nuages d’inquiétude. Les téfankés qui viennent du Ferlo ou du Mali, ne paieront-ils pas plus cher les frais de transport de leur marchandise ? Et que sera alors le prix du mouton de la fête ?
Une hausse par avance ?
Et l’on pourrait aussi parler de l’électricité… Il est vrai que le Fuel oil 180 Cst, le Fuel oil 380 Cst, comme le Fuel Senelec, connaissent des baisses à peine notables. Mais comme pour compenser, le Diesel oil, le Diesel Senelec, le Distillat Tag, autres combustibles utilisés par la société nationale d’électricité, connaissent de leur côté, des hausses dans les mêmes proportions. Cela permettra-t-il à l’Etat de tenir ses promesses faites aux partenaires étrangers de ne plus subventionner le tarif de l’électricité, tout en épargnant aux couches défavorisées les conséquences de cette vérité des prix ? Quel secteur pourra échapper au marasme, alors que par ailleurs, des sacrifices sont demandés à certains secteurs d’activités et que la dette intérieure est payée avec plein de difficultés ?
Par ailleurs, quels sont les éléments constitutifs des prix des hydrocarbures qui justifient une hausse de cette ampleur ? C’est à cette question que le Secrétaire permanent du Comité national des hydrocarbures (Cnh), Abdoulaye Guèye, a voulu éviter de répondre, hier, quand Le Quotidien l’a joint au téléphone. La conjoncture internationale ne présente aucun élément justifiant une quelconque hausse de prix, de ce niveau, à cette période. Ce qui tend à faire croire que c’est pour éviter d’avoir à augmenter les prix à la veille de la Tabaski, période de la prochaine révision, que les responsables ont voulu se donner cette avance et éviter d’avoir à le faire à un moment politiquement inapproprié.
Source: Le Quotidien
Pour une fois depuis très longtemps, les Sénégalais n’ont connu de hausse de prix aussi généralisée et aussi importante. Généralement, le gouvernement cherchait à faire passer l’amère pilule en faisant baisser ou au moins, en gardant en l’état, les prix des différentes bonbonnes de gaz. Alors que là, c’est plutôt ces différentes bouteilles de gaz qui ont subi les plus fortes hausses.
Il suffit de noter que les bouteilles de 6kg et de 9kg, les plus usitées, passent respectivement de 3350 à 3700 francs Cfa et de 4985 à 5510 francs Cfa, pour prendre la mesure du problème. Sur ce point d’ailleurs, aucun type d’emballage n’a été épargné et la hausse a été de 10% au moins pour toutes les catégories.
Cette fois-ci, le gouvernement ne dira pas qu’il n’a pas perçu de taxe sur ces produits, de manière à épargner aux petits consommateurs les affres de la recherche d’un complément de dépense.
Effets d’entraînement
Les pouvoirs publics devront faire preuve de beaucoup de pédagogie pour cette fois, car il leur faudrait expliquer, avec patience, comment ils vont faire pour que les mesures qui viennent de tomber ne contribuent pas à plonger encore plus les pauvres dans la précarité.
Il est courant de dire que toute hausse de prix de carburant a des effets presqu’immédiats sur le tarif du transport public. Si les propriétaires de véhicules ne peuvent pas espérer avoir plus qu’un litre d’essence ou de gasoil de leur billet de 1000 francs Cfa, l’Etat a-t-il une légitimité à leur demander de ne pas répercuter ladite hausse sur leurs clients ? Et si, excipant de cette hausse du prix du carburant et du transport qui va s’ensuivre, d’autres commerçants voulaient répercuter la hausse de leurs produits sur les clients, que fera l’Etat ? Les boulangers utilisent du gasoil aussi. Va-t-on les laisser augmenter le prix du pain ? Les pêcheurs artisanaux, qui voient le prix de l’essence pirogue passer de 645 à 687 francs Cfa le litre, ne vont-ils pas mettre leurs embarcations en cale sèche, faute de convaincre les mareyeurs de sortir plus d’argent pour le poisson qu’ils débarquent ?
Au moment où la hantise du mouton de Tabaski commence à gagner peu à peu les chefs de famille, cette hausse ne soulève que des nuages d’inquiétude. Les téfankés qui viennent du Ferlo ou du Mali, ne paieront-ils pas plus cher les frais de transport de leur marchandise ? Et que sera alors le prix du mouton de la fête ?
Une hausse par avance ?
Et l’on pourrait aussi parler de l’électricité… Il est vrai que le Fuel oil 180 Cst, le Fuel oil 380 Cst, comme le Fuel Senelec, connaissent des baisses à peine notables. Mais comme pour compenser, le Diesel oil, le Diesel Senelec, le Distillat Tag, autres combustibles utilisés par la société nationale d’électricité, connaissent de leur côté, des hausses dans les mêmes proportions. Cela permettra-t-il à l’Etat de tenir ses promesses faites aux partenaires étrangers de ne plus subventionner le tarif de l’électricité, tout en épargnant aux couches défavorisées les conséquences de cette vérité des prix ? Quel secteur pourra échapper au marasme, alors que par ailleurs, des sacrifices sont demandés à certains secteurs d’activités et que la dette intérieure est payée avec plein de difficultés ?
Par ailleurs, quels sont les éléments constitutifs des prix des hydrocarbures qui justifient une hausse de cette ampleur ? C’est à cette question que le Secrétaire permanent du Comité national des hydrocarbures (Cnh), Abdoulaye Guèye, a voulu éviter de répondre, hier, quand Le Quotidien l’a joint au téléphone. La conjoncture internationale ne présente aucun élément justifiant une quelconque hausse de prix, de ce niveau, à cette période. Ce qui tend à faire croire que c’est pour éviter d’avoir à augmenter les prix à la veille de la Tabaski, période de la prochaine révision, que les responsables ont voulu se donner cette avance et éviter d’avoir à le faire à un moment politiquement inapproprié.
Source: Le Quotidien