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Contribution : l’avenir du Fcfa, un obstacle pour le développement du continent africain


Contribution : l’avenir du Fcfa, un obstacle pour le développement du continent africain

La question portant sur l’avenir du franc CFA constitue une préoccupation pour les responsables politiques, les décideurs économiques ainsi que les universitaires. En Afrique (Afrique de l’ouest et Centrale) 150.000 millions de personnes utilisent le F CFA. Actuellement, cette utilisation du F FCFA handicape l’économie des pays Africains. Ainsi les Pays de la zone franc sont trop dépendants de l’euro et l’arrimage du F CFA par rapport à l’euro pose un problème avec acuité.

Les principaux obstacles pour le développement économique de la zone franc sont de quatre facteurs :

Les échanges entre les économies de la zone franc sont très faibles comparés ceux de la zone euro. La part des échanges intracommunautaires ne dépasse pas 15%, pour la zone euro, elle dépasse 60%.

La compétitivité : les économies des Pays Africains sont faibles. Le fait d’avoir une monnaie arrimée à l’euro charge une taxe sur les exportations et une subvention sur les importations. En dehors de la Côte d’Ivoire qui a une manne du cacao, toutes les balances commerciales des économies de la zone F CFA sont déficitaires.

L’autofinancement des économies de la zone franc : les banques Africaines prêtent très peu avec un taux d’intérêt élevé (au-delà de 10%). Il en résulte ainsi un rationnement du crédit. En France, les taux d’intérêt appliqués sur le financement des investissements sont à l’ordre de 1%.

La croissance économique de la zone franc : la seule préoccupation des Banques centrales Africaines (BCEAO, BCEAC) consiste à lutter contre l’inflation en maintenant le taux à 2%. A cet effet, la stabilité économique prime sur la croissance économique dans la mesure où les banques centrales Africaines prennent rarement des mesures pour développer l’économie des pays membres.

La France qui garantit le F CFA n’échange pas en priorité avec les pays de la zone franc en Afrique. Les trois partenaires commerciaux de la France sont : le Nigéria, l’Angola et l’Afrique du Sud. Donc c’est une arnaque sur le plan économique. En effet 80% des investissements directs étrangers va dans la partie hors zone franc, seulement 20% concerne les pays africains.

La France donne chaque année 20 millions d’euro à la commission de l’UEMOA pour payer les coopérants français qui travaillent dans l’union. Ce montant est prélevé sur les intérêts des réserves des pays africains. Ainsi en 2015, la BCEAO et la BCEAC disposaient d’une réserve de 3600 milliards de F CFA. IL y’a un problème de servitude volontaire car si les pays africains n’échangent pas entre eux, ils n’ont pas d’intérêt à partager une monnaie unique. L’intérêt d’avoir la même monnaie est d’éviter les couts des transactions et les risques de change.

Mame Mor Fall (Analyste Economique Quantitative financier : E-mail: fallmamemor@gmail.com)



Vendredi 11 Août 2017 - 07:41










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