Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara est candidat pour la présidentielle de 2015

Alassane Dramane Ouattara a annoncé publiquement mercredi sa candidature aux prochaines élections présidentielles.


Dans le cadre d’une visite qu’il entreprend depuis mardi au nord du pays, le président ivoirien Alassane Ouattara a surpris son auditoire qui l’a ovationné. En faisant une déclaration inattendue à l’occasion de son premier meeting: «J’ai décidé de solliciter un second mandat pour continuer l’important travail que nous avons entamé», a annoncé le mercredi 3 juillet 2013 à  M’bengué,  à quelques 708 km au Nord d’Abidjan. En rappelant tout le travail abattu par l’ancien président Félix Houphouët-Boigny pour faire de la Côte d’Ivoire un grand pays, Alassane Ouattara a déclaré avoir «tourné la page de la crise. Je suis venu vous dire que la Côte d’Ivoire est au travail. Je suis sur la voie de Félix Houphouët-Boigny», a-t-il déclaré.  Alassane Ouattara a promis de travailler «sans relâche pour la paix (…) J’ai décidé de solliciter un second mandat pour continuer l’important travail que nous avons entamé. Je vous demande de me voter à 100% aux prochaines élections», a ajouté Alassane Ouattara.

Un deuxième mandat «pour atteindre les objectifs»

C’est la première fois que le président ivoirien annonce sa candidature en Côte d’Ivoire  au sujet des prochaines élections. Il en avait déjà évoqué le sujet  dans des médias français. Alassane Ouattara a confirmé mardi à l'Afp sa volonté de «solliciter un deuxième mandat pour 2015», en marge du sommet consacré à la piraterie maritime dans le golfe de Guinée à Yaoundé : «En quatre ans, compte tenu de la détérioration de notre pays, je ne serai pas en mesure d'atteindre les objectifs et les résultats que je me suis fixé (...) Je vais solliciter un deuxième mandat pour 2015», a confirmé à l'Afp le président Ouattara. Alors que «le pays est au travail, (...) nous avons des investisseurs qui voient que la confiance est revenue, qu'il y a une stabilité. C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles j'ai déjà indiqué que je souhaiterais rester un deuxième mandat, pour que les investisseurs aient une période devant un investissement», avait indiqué  M. Ouattara.
Alassane Ouattara avait déjà exprimé son ambition de rester au pouvoir lors d'un voyage au Japon en juin dernier : «J'ai trouvé un pays complètement en ruine, effondré, qui avait et a besoin d'être reconstruit. J'ai indiqué clairement que je ne suis pas sûr de pouvoir finir ce travail dans le temps qui me reste et que vraisemblablement je briguerai un second mandat. Je considère que c'est très vraisemblable que je sois candidat», avait-il  déclaré à l'Afp. Le Chef de l’Etat ivoirien a par ailleurs a invité ses compatriotes se comporter comme des Américains : «Je demande que nous soyons tous des Ivoiriens d’abord comme aux Etats-Unis où l’Américain ne parle pas de son pays d’origine». Les populations d'origine Sénoufo et Malinké se sont mobilisés pour lui souhaiter la bienvenue le long du tronçon Korhogo-M’bengué.

La Cpi attend «les groupes armés» de Ouattara

Selon des sources, le président Ouattara  a offert des  engins roulants au corps préfectoral du district des Savanes et des  camions de ramassage d’ordure. Mercredi après-midi, le Président Ouattara devait se rendre à Ouangolodougou pour son deuxième meeting. La visite qu’effectue Alassane Ouattara au nord du pays va s’étendre sur une semaine.  Ancien Premier ministre du président Houphouët Boigny, ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (Fmi), ancien opposant  au président Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara n’était arrivé au pouvoir qu’après une dizaine de jours d’intenses combats ayant permis l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11avril 2011. La force française Licorne et la force de l’Onu en Côte d’Ivoire (Onuci) avaient tiré sur des positions pro-Gbagbo et bombardé le palais présidentiel. La crise post-électorale a  fait plus de 3000 morts à travers la Côte d’Ivoire. Le second tour de la dernière  élection présidentielle  s’était déroulé le 28 novembre 2010.

Les deux candidats revendiquaient  chacun la victoire. Dans l'attente d’un éventuel  procès,  Laurent Gbagbo est incarcéré dans une cellule de la Cour pénale internationale (Cpi) à La Haye, aux Pays-Bas depuis son transfert manu militari. Les juges de la Cour pénale internationale (Cpi) ont décidé le  lundi 3 juin 2013 de demander des informations ou des éléments de preuve supplémentaires de la part de la procureure de la Cpi. Les magistrats ont refusé de  confirmer  les charges de crimes contre l'humanité portées contre l'ancien président ivoirien pour sa responsabilité dans les violences qui avaient suivi cette élection présidentielle. La procureure Fatou Ben Souda  a  jusqu'à mi-novembre pour présenter un dossier plus solide. Les juges lui demanderaient  des éléments sur la structure des Forces pro-Gbagbo qui auraient commis des meurtres, des viols et des persécutions. Mais aussi des éléments sur les «groupes armés» qui soutenaient Alassane Ouattara dont les Forces nouvelles, dirigées alors par Guillaume Soro, actuel président de l'Assemblée nationale ivoirienne. La décision définitive des juges ne sera pas rendue avant avril 2014.

La nouvelle expression

Vendredi 5 Juillet 2013 15:41

Dans la même rubrique :