Coup d’état au Mali : Les démocrates africains appellent au retour à l’ordre constitutionnel

La dégradation continue de la sécurité globale au Mali peut s’avérer une véritable bombe à retardement pour toute la sous-région ouest africaine, si des initiatives ne sont pas prises d’urgence pour prévenir l’effondrement de l’Etat malien. L’alerte est sonnée par les droits de l’«hommiste» africains.


La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), le Mouvement des forces vives de la nation (M23) et la société civile de l’Afrique de l’ouest viennent de sortir de leur mutisme pour condamner fermement le coup d’Etat survenu au Mali le 22 mars 2012, soit quarante-huit jours avant la date prévue pour les élections présidentielles dans ce pays voisin du Sénégal. Des élections auxquelles ne devait pas, conformément à la Constitution, prendre part le président Amadou Toumani Touré.

Au cours de la conférence de presse, tenue hier à cet effet, on pouvait noter, entre autres, la présence du président de la Raddho, Alioune Tine, du leader du mouvement Luy Jot Jotna, Cheikh Tidiane Gadio, du docteur Dialo Diop (Rnd), du porte-parole de la Ld, Moussa Sarr et du secrétaire général du Cadre unitaire syndical de l’enseignement moyen secondaire, Mamadou Mbodj. Toutes ces organisations signataires ont tenu à exprimer «leur profonde préoccupation par rapport à la dégradation continue de la sécurité globale au Mali, qui peut s’avérer une véritable bombe à retardement pour toute la sous-région ouest africaine, si des initiatives ne sont pas prises d’urgence pour prévenir l’effondrement de l’Etat malien».

C’est la raison pour laquelle, les signataires condamnent avec la dernière énergie «le coup d’Etat militaire dirigé par le capitaine Amadou Haya Sanogo et le lieutenant Amadou Konaré (…) et exigent le rétablissement de l’ordre constitutionnel avec le retour immédiat des militaires dans leurs casernes et le retour du président Amadou Toumani Touré au pouvoir». Ils exigent, dans la même foulée, «la libération sans aucune condition de toutes les personnes arbitrairement détenues et l’arrêt immédiat des violations des droits de l’homme relatifs aux braquages, au pillage de ministères et de maisons de ministres».

La crise a un enjeu sous-régional, elle intéresse tous les pays limitrophes et interpelle tous les démocrates, selon Alioune Tine et Cie. C’est pourquoi, ils appellent «la Cedeao, l’Union africaine et la communauté internationale à apporter leur soutien au Mali pour le retour de l’ordre constitutionnel et, au besoin, à invoquer le chapitre V de la Cedeao relatif à l’envoi de forces d’intervention».Ces militants des droits de l’homme estiment que le sommet des chefs d’Etat, réunis à Abidjan autour de cette crise malienne, constitue un bon pas dans la direction souhaitée, d’où leur soutien sans réserve aux décisions issues de cette rencontre.

 

Bamba Toure

Vendredi 30 Mars 2012 04:31

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