Coupe d'Europe : Toulon coule Clermont

Les joueurs de Bernard Laporte s'imposent en finale d'un point (16-15) contre les rugbymen de Clermont. C'est le premier titre de l'ère Boudjellal pour le RCT.


Un Clermont-Toulon en rugby, ça se joue à rien. Aujourd’hui, c’était à un point. Et cette fois, c’est le Rugby club toulonnais (RCT) qui par cet après-midi de mai, gris et froid à Dublin, est devenu champion d’Europe pour la première fois de son histoire. Le troisième club français à s’imposer dans la compétition après Toulouse et Brive.

A rien. Comme cette dernière action clermontoise où la passe de l’ailier fidjien Sitiveni Sivivatu vient mourir sur la ligne de touche. Et avec elle s’envoler les derniers espoirs des nombreux supporteurs clermontois, venus en nombre parmi les 50 000 présents dans l’Aviva Stadium de la capitale irlandaise.

A rien. Comme cet essai refusé au demi-d’ouverture australien des Auvergnats, Brock James à une poignée de minutes de la mi-temps. Après un début de partie où les défenses avaient dressé les barricades, ne laissant que leurs buteurs Morgan Parra (3e) et Jonny Wilkinson (13e) grapiller chacun trois points avec les deux seules pénalités de la première mi-temps, James, plus rapide que le troisième ligne centre du RCT, Chris Masoe, aplatit alors le cuir en fond d’en-but. Lorsque le ralenti passe sur le grand écran d’un Aviva stadium rouge et jaune, la «Yellow Army» clermontoise exulte. Mais au rugby, la ligne de fond ne fait pas partie du terrain...
Deux clubs à nouveau réunis en finale du Top 14 ?

A rien. Comme cette jambe de Napolioni Nalaga qui frôle, au retour des vestiaires, le poteau de coin d’en-but sans le toucher. Essai accordé (8-3). L’ASM Clermont-Auvergne met une bonne mi-temps pour faire craquer la défense varoise. Jusqu’à cet essai de Nalaga. Wilkinson recolle tout de suite avec une pénalité (8-6). Mais cinq minutes plus tard, James remet ça. Un coup de pied par dessus la défense rouge et noire pour son trois-quart centre et capitaine Aurélien Rougerie. L’international français redonne à son numéro 10 qui plonge dans l’en-but. 13 à 6. Puis 15-6 avec la transformation de Parra. On se dit que la meilleure équipe française cette saison, invaincue jusqu’ici sur la scène européenne s’envole vers le titre.

Mais lorsqu’on croit Toulon coulé, il refait surface on ne sait comment. Une fois les vagues blanches de l’ASM passées, le coaching de Bernard Laporte paie. L’entrée de Frédéric Michalak offre plus de solutions et réorganise une défense qui prenait l’eau. Et peu après l’heure de jeu, le troisième ligne Juan Martin Fernandez-Lobbe, pourtant sans gaz tout le match, gratte un ballon après un gros plaquage de ses coéquipiers sur Wesley Fofana. L’Argentin le refile à l’arrière anglais Delon Armitage sur l’extérieur. Lequel montre sa langue au passage à James avant d’aplatir au pied de supporteurs rouges et noirs en folie. Wilkinson transforme. 16-15, Toulon passe en tête pour la première fois du match. Et le restera.

La défense toulonnaise, intraitable, ferme la rade à double tour. Ne fait aucune faute. Contre une tentative de drop de David Skrela entré à la place de James. Abattus, les supporteurs auvergnats ne comprennent toujours pas comment leur équipe finit avec un point de retard sur les rouges et noirs. Le pilou-pilou toulonnais est braillé dans le stade. Wilkinson soulève le seul trophée international qui manquait à son palmarès. Il lui reste le bouclier de Brennus pour boucler sa vitrine.

Depuis 2010 et une demi-finale de Top 14 gagnée par l’ASM en prolongations et une autre, l’an passé remportée par trois points par le RCT, un Clermont-Toulon, ça se joue à rien. Et c’est parti pour durer. Les deux équipes jouent leur demi-finale de Top 14 le week-end prochain à Nantes. Toulon contre Toulouse. Clermont contre Castres. Les deux finalistes de cette coupe d’Europe peuvent se revoir le 1er juin au stade de France. Pour le Brennus cette fois-ci.


Bamba Toure

Dimanche 19 Mai 2013 09:13

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