« La Covid-19 gagne le terrain » ! C’est l’alerte lancée par l’Alliance des syndicats autonomes de la Santé (Asas), ce mardi 23 juin, au cours d’une conférence de presse sur la pandémie et le déconfinement syndical, tenue à la salle Paul Corréa de l’Institut d’hygiène social (Ihs).
« Chaque jour de manière exponentielle, le nombre de cas augmente avec une moyenne journalière d’environ 100 cas. Depuis l’assouplissement des mesures prononcé par le Chef de l’Etat le 11 mai 2020, le relâchement des populations a fait exploser les décès qui sont passés de 19 à 89 et le nombre de cas positifs au Covid-19 de 1 886 à 6 034. Cela ne surprend guère And Gueusseum qui avait averti du danger que constitue l'éclatement viral de la Covid-19 aux conséquences fatales et incommensurables », a fait savoir leur président Mballo Dia Thiam.
« Les retards dans la régulation des cas positifs surtout graves pour leur admission dans… »
Il a indiqué que ladite alliance constate, pour le déplorer, les retards dans la régulation des cas positifs surtout graves pour leur admission dans les centres de traitement et hôtels, l’insuffisance du suivi médical des cas asymptomatiques internés dans les hôtels, le manque de formation du personnel socio sanitaire dans le traitement en milieu communautaire des cas positifs non régulés.
« Pendant ce temps, les populations ont fini de banaliser les mesures barrières défiant l’autorité par endroits et allant même jusqu’à agresser verbalement le personnel socio sanitaire, qui laissé à lui-même, paye le lourd tribut vu le nombre d’agents infectés par la Covid-19 qui ne cesse de grimper surtout dans les régions de Dakar et Diourbel », a reconnu le syndicaliste dans la déclaration liminaire.
Le Msas interpelé
Sur ce, And Gueusseum interpelle le ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas) sur le début de l’hivernage qui, synonyme d’augmentation des maladies fébriles, n’est pas pour faciliter la tâche, le paludisme, la grippe saisonnière, la tuberculose entre autres ont la fièvre comme dénominateur commun avec la Covid-19.
« Cet état de fait accentue la baisse de la fréquentation des structures sanitaires par la psychose d’être dépisté positif à la Covid-19, source de stigmatisation. Cette situation pourrait exposer notre pays à des lendemains apocalyptiques avec une résurgence probable des maladies cibles du Pev (rougeole, fièvre jaune, poliomyélite, méningite, tuberculose, …) du fait de la faible utilisation des services de vaccination depuis l’apparition de la pandémie », a exposé Mballo Dia Thiam.
La période hivernale, l’autre danger
Face au risque d’endémicité de la Covid-19, poursuit-il, surtout en cette période hivernale, la seule alternative à défaut du dépistage de masse reste la décentralisation du test de dépistage par la mise à niveau des laboratoires régionaux et la mise en place d’unités mobiles basées au niveau district.
« Constatant le défaut de mise à niveau des prestataires et l’inexistence de politiques, normes et protocoles de prise en charge des cas positifs au niveau communautaire, face à l’ampleur de la pandémie et à la limite des capacités litières, And gueusseum préconise la révision des ordinogrammes de prise en charge des maladies en vue d’intégrer la Covid-19 », a soutenu l’Asas.