Crise latente dans le parti au pouvoir : Le syndrome du numéro 2 guette l’APR

Si le retour aux affaires de Mimi Touré s’est imposé au Chef de l’Etat Macky Sall, c’est que l’absence de cette Dame de fer dans l’entourage proche du cabinet présidentiel aura suscité, à plusieurs niveaux, des convoitises dont les plus aiguës ont été évoquées à la table du conseil des ministres.

Ainsi, la seule constante de l’Apr, Macky Sall himself, a tenu à être clair sur le sujet qui hante les rangs de l’Apr. Il n’est pas question de structuration mais d’organisation, disait le secrétaire général du parti au pouvoir. La question du dauphinat ne saurait donc prospérer au moment où les responsables, au plus haut niveau, se mènent une guerre sourde de positionnement.


Ballotté dans une coalition hétéroclite depuis son arrivée au pouvoir, l’Apr s’est peu préoccupée de son sort politique, le Chef de l’Etat et ses camarades sont en plein dans le contrat de réalisation du PSE. Seulement, à l’aune des échéances électorales de 2017, les remous sur la scène politique laissent apparaître de larges failles dans le fonctionnement des appareils et coalitions. Et la querelle de succession qui mine l’Afp n’est pas loin du syndrome qui guette le parti présidentiel. 

Moustapha Niasse ne veut pas de candidat en 2017, mais Macky Sall aussi ne peut souffrir un second dans son appareil politique. Il n’est point besoin de revenir sur la rupture entre le président Sall et son camarade Alioune Badara Cissé, considéré à l’époque comme le numéro 2. Mais force est de reconnaître que depuis lors, la seule évocation de cette station frustre les alliés du pouvoir. Les plus proches collaborateurs du chef de l’Etat, dont ses premiers ministres, sont souvent issus de la société civile. Avec Abdoul M'baye, Mimi Touré comme pour Boun Abdallah Dionne, le secrétaire général de l’APR montre sa préférence pour l’expertise au détriment des cadres de son parti. La patrie avant le parti, une belle dérobade pour éviter de positionner un cadre du parti, fut-il un actionnaire important. Est-ce à dire que le chef de l’Etat, Macky Sall, fort des enseignements du passé, a décidé de surseoir à l’élection d’un second pouvant le suppléer dans la marche et l’orientation du parti ? Tout porterait à le croire.

Mankeur N'diaye, Mimi Touré et …Aliou Sall

Cette situation inédite, qui positionne Macky Sall comme arbitre des joutes politiques internes, ne manque pas de déteindre sur le climat qui règne au sein de l’Apr. En effet, depuis la montée en force du frère du président, Aliou Sall, maire de Guédiawaye, devenu par la force politique, président de l’association des Maires du Sénégal, les interrogations fusent sur l’avenir d’un parti encore empêtré dans l’informel politique et le destin de ses cadres de la première heure. Les signes qui annoncent un prochain nivellement des valeurs, sont aussi visibles à travers les louanges faites au ministre des affaires étrangères. Félicité et plébiscité en plein conseil des ministres, Mankeur N'diaye est bien dans le rôle, comme du reste le retour de Mimi Touré aux affaires laisse penser que l’ancienne premier ministre aura en charge des affaires politiques imminentes. 
Seulement, Macky Sall dont l’intelligence politique n’est plus à démontrer, a plus d’un tour dans son sac, si simplement l’opportunité est établie, qu’une telle station, n’aura pas d’impact sur sa mainmise sur le parti. Il y tient comme la prunelle de ses yeux...


Bamba Toure

Jeudi 12 Février 2015 18:55

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