Aux Almadies, la route de l’aéroport draine tous les soirs, de nombreuses prostituées. De l'adolescente à la femme d’âge mûre, toutes les classes sont représentées et les profils sont toujours disponibles. Awa T. est justement l'une de ces jeunes femmes qui ont choisi le commerce du sexe. Elle le fait depuis l'adolescence et ne s'en cache pas. "Les Sénégalais sont hypocrites. On se connait toutes. Cette activité dont tout le monde parle, ne se fait pas au hasard ", confie-t-elle. Pour se positionner sur ce marché, poursuit Awa, beaucoup de débutantes recourent aux drogues légères, et s'empiffrent d'alcool, pour "chasser la honte". La mise en valeur des seins et du postérieur devient une obsession lorsqu'on veut décrocher le partenaire le plus offrant. C'est le lieu de découvrir les tenues les plus extravagantes : mini-jupes, petites culottes, dos et ventre dehors. L'objectif que se fixe Awa et toutes les autres prostituées c'est la maximisation du chiffre d'affaires.
La police ne pose pas de problèmes
Pour ces adeptes du plaisir, il n'y a pas de gène à aller avec le plus grand nombre de partenaires. Au contraire : "Pendant les jours de vaches grasses, je peux me retrouver au bout d'une soirée avec 30 000 Fcfa. Cinq, dix ou quinze, peu importe", affirme Awa. Cependant, tout n'est pas toujours rose. Au-delà des fatigues dues au fait de faire la navette entre les différents cafés et boîtes durant des heures , il y a également ces dépenses liées à la location de la chambre de passes et aux soins des Ist. Il faut également guetter les descentes intempestives de la police et de la gendarmerie. "Au début, on avait peur, parce que les policiers et gendarmes nous interpellaien . A présent, on s’arrange pour être en règle ", affirme Awa. Depuis quelques temps, la présence en ces lieux des forces de sécurité a considérablement aidé à éradiquer le phénomène.
NDIOGOU CISSE
Le Pays au Quotidien