Sénégalaises, Sénégalais
Chers concitoyens,
Chers militants et militantes,
Je rends grâces à Dieu de nous avoir permis de tenir cette
assemblée jusqu’à son terme et nous avoir aussi permis de
porter sur les fonts baptismaux le parti dénommé « Engagement
pour le Progrès du Sénégal » (EPS). Ce jour sera sans nul doute
gravé dans la mémoire politique de notre pays. Parce que signe
annonciateur d’une manière nouvelle de faire la politique.
Je tiens à vous remercier du fond du coeur pour cet honneur et cette confiance à mon
endroit, en m’élisant à la tête d’EPS. J’ai la claire conscience de l’immense espoir placé
en moi, c’est pourquoi je prends l’engagement, ici et maintenant, de ne ménager aucun
effort pour le triomphe des idéaux d’EPS et de ne jamais trahir cette confiance placée en
moi.
Permettez-moi de témoigner ma gratitude à toutes ces femmes et tous ces hommes qui
ont sacrifié de leur temps si précieux, de leur expertise et de leurs moyens dans le
processus de création et de mise en oeuvre d’EPS. Ils ont cru à cet idéal dès le début et
n’ont pas hésité à s’engager.
Sénégalaises, Sénégalais
Chers concitoyens,
Chers militants et militantes,
C’est aujourd’hui une redite que de le rappeler : notre monde traverse une crise
financière et économique qui compromet davantage nos efforts de sortie du sousdéveloppement.
Et notre pays, le Sénégal, à l’instar de nombre de pays africains, cherche toujours sa
voie dans la grande assemblée mondiale. Depuis les indépendances en effet, le
développement reste sinon une utopie, du moins un mirage. Fatalité ? Non ! Manque de
ressources humaines ? Tant s’en faut ! Défaut de ressources naturelles ? Nos terres en
regorgent ! La question semblerait sans réponse, et y apporter une réponse relèverait
sans doute d’une mystique, d’un certain ésotérisme. Pourtant il n’en est rien. Nous
devons chercher les raisons de notre retard – à tous les plans – au niveau d’un manque
de volonté de nos dirigeants qui ont en charge les destinées de nos nations, ou alors
dans leur incapacité à conduire les affaires de la cité.
Pour beaucoup d’entre eux, il appert que la politique est une fin en soi, et non point cet
art – si noble pourtant – de mener à bien la gestion de la République. Les citoyens ne
sont ni plus ni moins que des faire-valoir pour accéder aux stations convoitées, avec
pour seule priorité de profiter d’une position privilégiée. Peuvent en témoigner le peu de
scrupules dont s’entourent la plupart des hommes politiques, les querelles intestines
souvent fratricides, les mécanismes d’arnaque et stratégies d’escroquerie dont les
honnêtes citoyens seront les seuls à faire les frais.
Il faut que cela cesse.
Notre pays, notre continent, ne refusent pas le développement. Comment d’ailleurs peuton
refuser ce dont sa vie dépend ? La réalité incontestable est que ce sont les élites
africaines non conscientes de leurs missions qui sacrifient l’intérêt majeur de nos nations
sur l’autel de leurs intérêts personnels. Une option qui, malheureusement, dépitant
certains, inhibant d’autres parmi les honnêtes citoyens, a fini d’instaurer une certaine
léthargie citoyenne, tant les ardeurs et aspirations à une meilleure condition d’existence
et de gestion s’en trouvent émoussées.
Chers compatriotes,
Vous conviendrez avec moi/nous, au vu des récents événements qui ont porté une
nouvelle équipe au pouvoir dans notre pays, que les citoyens veulent être mieux gérés.
Cependant, force est de reconnaître que les senteurs émanant de la marmite ne
présagent pas d’un bon plat à servir au peuple sénégalais. Tous conviennent, et les
membres de l’équipe dirigeante y compris, que le pays ne se porte pas bien. La formule
toute trouvée est que « dëkk bi dafa Macky »
La coalition au pouvoir semble se perdre dans les méandres des calculs politiques pour
la préparation des prochaines échéances. Le président de la République lui-même ne
dégage aucune vision claire et partagée pour la conduite des affaires de l’État. Aucune
visibilité n’est perceptible quant aux programmes de développement devant placer notre
pays dans le cercle des nations émergentes.
Or, c’est l’évidence même que le peuple sénégalais n’accepte et n’acceptera plus jamais
d’être le dindon de la farce dans un jeu de dupes politique où les scandales de tous
ordres et les promesses non tenues deviennent le quotidien lot de la société. Des
clivages naissent, qui traduisent la profondeur des stigmates des frustrations dues aux
disparités sociales injustes, du seul fait de la volonté de certains hommes aux ambitions
mondaines jamais assouvies.
Sur le plan économique et social, des populations subissent et vivent une situation
intenable. La pauvreté se développe et touche de plus en plus de segments de la société
jusqu’ici épargnés. Les entreprises ferment et les investisseurs désertent notre pays.
L’agriculture, pilier sur lequel voudrait s’appuyer l’Etat pour faire de notre pays un pays
émergent souffre de l’incohérence et d’opacité des politiques jusqu’ici promues pour ne
donner aucun résultat satisfaisant. On ne sait jusqu’ici quelle politique agricole le
gouvernement voudrait mettre en oeuvre. Il en est de même du secteur de la pêche, des
services et au plan industriel.
En ce qui concerne l’éducation, nous constatons l’impuissance des autorités à résoudre
les maux du système éducatif de notre pays : grèves récurrentes et inadéquation des
contenus aux exigences de formation moderne plombent tout espoir de progrès et
d’amélioration du secteur. Les jeunes apprenants s’exilent de plus en plus et même les
enseignants rompus à la tâche, au grand dam de notre société.
Sur le plan sanitaire, notre espérance de vie fait frissonner parce que faisant partie des
plus faibles des pays africains. Les femmes meurent en donnant la vie, les nouveau-nés
sont accueillis par la mort qui les emporte avant leur second souffle faute d’une expertise
médicale disponible.
Au plan culturel, nous constatons avec regret une grande paupérisation culturelle. Nous
subissons un envahissement d’autres cultures sans que la nôtre ne soit préservée. Nous
manquons de politique culturelle ce qui étouffe l’émergence d’une véritable industrie
culturelle dans notre pays.
Mais, Sénégalaises, Sénégalais
Chers concitoyens,
Chers militants et militantes, l’espoir n’est pas perdu. NON ! Nous croyons, nous de
l’E.P.S., que la politique peut se mener autrement. Oui, nous le croyons. Pas dans le
sens d’y penser ou simplement de le souhaiter. Nous y croyons avec la fermeté de
toutes les femmes et de tous les hommes qui ont une forte conviction que le changement
peut devenir une réalité.
Nous comptons relever le défi par votre engagement, vous Sénégalais au pays et de la
diaspora. Cette diaspora ayant à tout le confort du chez-soi, et dont il faut saluer les
efforts pour contribuer au relèvement économique de notre pays. Des efforts
considérables qui s’évaluent à plusieurs milliards et évitent à des milliers de familles la
dèche et la déchéance.
Nous leur tirons notre chapeau.
Qu’est-ce que l’E.P.S. ? C’est l’Engagement pour le Progrès du Sénégal.
L’appellation est sans équivoque ; le nom dit déjà l’objectif : le Progrès (avec grand
« P ») du Sénégal. Le pari peut paraître osé. Nous en sommes conscients. Et des
questions se posent, tout aussi légitimement : ne sera-ce qu’une goutte d’eau dans le
grand océan politicien, et ses vagues n’en couleront que de plus belle ? Combien de fois
avons-nous entendu ce discours slogan qui se taira avec son dernier écho ? Que peuton
attendre de promesses que nous n’ayons jamais entendues auparavant ?...
Eh bien, nous pouvons déjà anticiper sur vos questions, en vous rassurant que
l’Engagement, voilà qui fera la différence. Il ne s’agit pas pour nous de nous ériger en
magiciens des solutions. Loin de là notre objectif. Mais nous restons convaincus que la
volonté est plus forte que tous les obstacles aussi bien au plan individuel que collectif.
C’est pourquoi E.P.S. sera un parti engagé et engageant. Engagé à mener une politique
ouverte, basée sur les principes de la démocratie et attachée à la forme républicaine de
l’État avec l’objectif d’apporter au Sénégal et aux Sénégalais des changements
qualitatifs et profonds dans tous les domaines : politique, économique, social et culturel.
Engagé aussi à promouvoir le développement de toutes les composantes
géographiques, ethniques, communautaires, professionnelles, corporatives, religieuses
et sociales de la nation. Engagé enfin à s’impliquer dans tout ce qui peut contribuer à
répondre aux attentes et préoccupations des populations, ainsi qu’aux exigences de
l’administration locale et de la diplomatie.
E.P.S., avions-nous dit, se veut engageant. Notre objectif est en réalité de faire adhérer
tout citoyen sénégalais – homme ou femme – soucieux de ce progrès à ce credo que la
politique peut se mener dans la vertu et l’abnégation, loin des turpitudes discréditant
cette activité qui doit rester on ne peut plus noble.
E.P.S. s’enracine dans les valeurs de démocratie et de liberté, d’éthique et d’équité. Il
fondera son action dans le respect des valeurs républicaines, du droit, de la paix et de la
sécurité sans quoi aucun développement ne peut se concevoir.
Il s’engage, une fois au pouvoir, à faire du Sénégal un pays émergent pour un
développement économique et social par la mystique du travail, la gestion rigoureuse
des avoirs du pays et le partage équitable des richesses du pays entre ses fils et ses
communautés.
L’objectif d’E.P.S. est de mettre en place un parti non exclusif et démocratique de
réflexion, d’échange et d’action pour le renforcement de la lutte économique et la justice
sociale pour un Sénégal prospère et démocratique. Cet objectif peut se décliner en
plusieurs autres objectifs qui vont de l’appui de la consolidation du processus
démocratique au développement de partenariats et d’alliances stratégiques avec des
acteurs politiques, institutionnels, de la société civile et du secteur privé pour un
développement durable équitable. Il nous faut donc nécessairement penser à la mise en
oeuvre de nouvelles alternatives pour le développement harmonieux du Sénégal.
Même si le défi semble immense, chers compatriotes, la détermination peut venir à bout
de tous les obstacles. Nos obédiences peuvent différer. Peut-être même que nos
divergences sont assez prononcées. Mais elles ne doivent pas constituer des écueils à
notre conviction commune de bâtir le Sénégal. Notre engagement exige de nous que
nous procédions à la mise en place d’un espace citoyen de réflexion et d’échanges.
C’est à ce prix seulement que nous Ferons un Sénégal prospère, démocratique et de
Paix.
Il va de soi également que nous souscrivons à l’expression pleine et entière des choix du
peuple par le suffrage universel, selon les stipulations de notre Constitution sénégalaise.
E.P.S. compte développer des alliances stratégiques pour consolider l’émergence d’une
société sénégalaise plurielle, solidaire et égalitaire ; contribuer à l’intégration sousrégionale
et régionale et à la construction de l’unité africaine ; promouvoir l’intérêt
général, le développement intégral et durable du Sénégal, la construction d’une
république laïque et démocratique où s’imposent des valeurs de justice, d’égalité, de
liberté et de solidarité qui fondent l’unité nationale du pays.
Mesdames et messieurs nos compatriotes, nous comptons sur votre confiance, votre
soutien et vous remercions de votre aimable attention.
Issa dit Sadio KANOUTE
Président EPS
DIC : Lat Diop convoqué demain samedi
