Petites attentions, brosse à reluire, mamours, accolades, sourires déchirants, tous les candidats déchus se font appeler "Président"... «Je voudrais d’abord donner la parole au doyen d’âge, le président Amath Dansokho», lance le Mc Seydou Guèye, maître de cérémonie du jour. «Le président Moustapha Niasse, ici présent...», Amath Dansokho dixit. «Le président Ousmane Tanor Dieng», «le président Macky Sall...», que n’a-t-on pas entendu ? Peut-être les présidents Cheikh Gadio, Diouma Diakhaté, Doudou Ndoye, Amsatou Sow, Mor Dieng etc. De toute façon, ils sont tous présidents, mais président de quoi et de qui ?
L’analyse partagée de certains politologues sénégalais prévoit déjà qu’une telle alliance prenne en otage Macky Sall. D’autant plus qu’on retrouve, chez ses alliés, d’éminents spécialistes des manœuvres subversives, tels Amath Dansokho, Ibrahima Sène, Abdoulaye Bathily, Landing Savané, formé aux écoles communistes de l’ex-URSS, mais aussi les anciens caciques du régime socialistes, du genre Ousmane Tanor Dieng etc.
Dans la perspective des législatives, ils espèrent pouvoir rééditer de coup des locales de 2009, quand le PDS s’était fait hara-kiri à travers des luttes internes dues aux mauvaises investitures dont le même Macky Sall, justement, avait été l’auteur. Les jalons de cette contre performance libérale avaient été plantés en 2008 et le résultat a été néfaste. Les libéraux semblent avoir retenu la leçon ? On ne saurait le dire.
Wilane élève la voix du maître
Quant aux promesses du candidat de la nouvelle coalition "Bennoo bok Yakaar", elles seront difficilement respectables en cas de victoire. Sentant déjà le coup fourré, ce week-end, Abdoulaye Wilane, maire socialiste de Kaffrine, a transmis une mise en demeure à Macky Sall, lui exigeant d’être plus ferme dans ses propositions. Le porte-parole du Parti socialiste, qui semble parler au nom de la défunte Coalition Bennoo ak Tanor, « a mis en demeure Macky Sall, pour venir échanger avec le PS sur les termes du partenariat», indiquent les sources proche de Ousmane Tanor Dieng. Faute de quoi, avertit le bouillant maire de Kaffrine, connu pour son pragmatisme politique, «ils seront libres de discuter avec ceux qui leur feront une offre concrète». Un appel du pied au candidat du camp adverse ?
Pour qui connaît Abdoulaye Wilane, sa mise en demeure est à prendre très au sérieux. Opposant élu maire de la capitale du Ndoukoumane grâce aux voix des conseillers libéraux, il a créé, avec le ministre libéral Aliou Sow (son principal adversaire), la coalition "Bennoo Sopi Kaffrine».
Le second tour de cette Présidentielle 2012 promet bien de surprises et retournements de situation, mais aussi plus de démagogie, de promesses mirobolantes et d’alliances compromettantes.