Le commanditaire présumé des attentats de Paris et Saint-Denis, Abdelhamid Abaaoud, a été tué le 18 novembre dernier dans l'assaut donné par la police contre un appartement de Saint-Denis. Son corps, "criblé d'impacts", a été "formellement identifié", "après comparaison" des empreintes digitales selon le procureur François Molins. Le djihadiste projetait des attaques à la Défense avant d'être mis hors d'état de nuire par les autorités. Aujourd'hui, les forces de l'ordre pourraient bien être confrontées à une autre menace, celle du petit frère du djihadiste, Younès, qui compte le venger. "Nous sommes en route vers vous" C'est un djihadiste belge qui, depuis la Syrie, a publié sur Facebook un message inquiétant. "Abu Omar al-Soussi (le nom de guerre d’Abdelhamid Abaaoud) est mort en martyr, mais son frère est toujours en vie. Nous sommes en route vers vous, adorateurs de la croix", peut-on lire au-dessus de la photo du jeune Younès. Le parcours du petit frère Younès n'avait que 13 ans quand son grand frère, Abdelhamid Abaaoud, l'a forcé à quitter la ville de Molenbeek (Belgique) pour rejoindre en 2014 les rangs de Daesh en Syrie. Il prétexte à l'époque un voyage au Maroc pour aller voir son grand-père et jurant en avoir fini avec la religion, pour emmener son petit frère en Turquie via l'Allemagne, avant de passer la frontière syrienne. La presse belge lui donne le surnom du "plus jeune djihadiste du monde". En janvier dernier, son père, Omar Abaaoud avait accordé une interview au journal Het Laatste Nieuws. Il avait expliqué qu'il ne "pardonnerait jamais" à Abdelhamid d'avoir "embrigadé" Younès. "Abdelhamid a jeté la honte sur notre famille. Nos vies sont détruites. Pourquoi, au nom de Dieu, voudrait-il tuer des Belges innocents ? Notre famille doit tout à ce pays", avait affirmé l'homme, meurtri. La trajectoire d'Abdelhamid Abaaoud Débarqué en Syrie il y a près de deux ans, Abdelhamid Abaaoud aurait peu à peu gravi les échelons dans la hiérarchie de Daesh, au point d’en devenir un rouage essentiel, chargé du recrutement, de l’entraînement et de la planification d’attentats en Europe – et plus particulièrement en France – au moyen de jeunes combattants qu’il aurait préalablement eu sous ses ordres. Dans la région syrienne de Raqqa, l’homme affiche une réputation de tueur sanguinaire, et se met en spectacle sur une vidéo de propagande où on l’aperçoit tirer des corps attachés au 4x4 qu’il conduit. En janvier 2015, alors que Paris est la cible des attaques sanglantes menées par les frères Kouachi et Amédy Coulibaly, il coordonne la cellule jihadiste belge de Verviers, démantelée in extremis par les services de sécurité belges. Malgré ce revers, Abaaoud – rebaptisé de son nom de guerre Abou Omar Soussi – qui a fait venir en Syrie son jeune frère Younès alors tout juste âgé de 15 ans, planifie d’autres actions sanglantes. Et son nom et son implication vont peu à peu se mêler avec le parcours de jihadistes français. Des salles de concerts visées Si son rôle supposé en Syrie ne fait pas mystère pour les services spécialisés, des témoignages vont asseoir sa réputation. A la mi-août, un jeune français prénommé Réda H. est interpellé en région parisienne à son retour de Syrie, sur la base d’une information fournie par un jihadiste espagnol. Lors de sa garde à vue, le suspect va relater son parcours : un bref passage d’une dizaine de jours dans la région de Raqqa où il suit un entraînement militaire intensif visant à acquérir une technique de combat nécessaire à la réalisation d’attentats en Europe. Blessé lors d’un exercice, il se voit confier la mission de cibler des salles de concerts en France. Des liens avec Sid Ahmed Ghlam et Ayoub El-Khazzani Mais il sera interpellé peu après son retour en France à la suite d’un périple ou il passe par la Turquie, la Pologne, la République Tchèque et les Pays-Bas. Pourtant, selon plusieurs sources, ce funeste projet lui aurait été confié par un homme : Abdelhamid Abaaoud. Ce même homme qui a connu il y a plusieurs années l’un des membres du commando du Bataclan. Abdelhamid Abaaoud, qui au cours des dix-huit derniers mois, aurait été en contact Sid Ahmed Ghlam et Ayoub El-Khazzani, le tireur du Thalys. Comment a-t-il été repéré ? C'est grâce au témoignage d'un individu, faisant état de la présence d'Abdelhamid Abaaoud sur le sol français, que les enquêteurs se sont lancés sur les traces du terroriste. Hasna Ait Boulahcen a été mise sur écoutes en début de semaine en raison de ses liens avec le suspect. L'immeuble de Saint-Denis, dans lequel était Hasna Ait Boulhacen, a ensuite été placé sous surveillance par les autorités. Mercredi 18 novembre, vers 4h30, le RAID est passé à l'action en donnant l'assaut contre cet appartement. Hasna Ait Boulahcen se fait exploser. Le commanditaire des attentats de Paris est tombé sous les balles des forces de l'ordre. Pendant cet assaut qui a duré plus de 7h30, pas moins de 5.000 balles ont été tirées. Ce contenu peut également vous intéresser :
Daesh : le petit frère d'Abaaoud "en route pour venir se venger"
SETAL.NET-La France de nouveau menacée par les djihadistes de l'Etat islamique. Dans un message posté sur Facebook, un des membres de Daesh explique que le petit frère d'Abdelhamid Abaaoud, le commanditaire présumé des attentats de Paris tué par le Raid il y a deux semaines à Saint-Denis, serait en route pour venger sa mort.
Jeudi 3 Décembre 2015 09:05
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