Que de symboles ! L'an passé, les rescapés du Dakar avaient achevé le rallye devant le palais de la Moneda, au Chili. Cette année, c'est à Rosario, ville tout aussi symbolique avec le monument de la Bordera, qu'a été hissé pour la première fois le drapeau argentin. C'est de ce lieu que s'élanceront les 430 concurrents de cette nouvelle édition dimanche prochain, le 5 janvier 2014. Au-delà de la portée symbolique et historique d'un parcours qui s'achèvera à Valparaiso, au Chili, et passera pour la première fois en Bolivie, l'intérêt sportif sera omniprésent. Auto, moto, camion, quad : dans toutes les catégories, la bataille s'annonce palpitante. Tour d'horizon.
L'an passé, Stéphane Peterhansel avait émis l'hypothèse de courir le Dakar au volant d'un camion. Être six fois vainqueur de l'épreuve à moto et quatre fois en auto - dont la dernière remportée l'an passé - n'a pas ébranlé ses motivations. Et c'est avec Mini qu'il repart pour tenter de conserver son titre.
Le Français fait en effet partie d'une des équipes les plus impressionnantes du plateau, avec onze voitures au départ. Au volant de la même Mini, dont la fiabilité et les performances ne sont plus un secret, le Qatari Nasser al-Attiyah tentera d'empêcher Stéphane Peterhansel de remporter un nouveau titre.
Après un abandon l'an passé au volant de son buggy, le Qatari espère cette fois-ci aller jusqu'au bout et jouer la victoire. Ses relations avec le Français seront surveillées à la loupe : leur duel pourrait en effet réserver son lot d'étincelles. À noter également chez Mini la présence de Nani Roma - triple vainqueur d'étape l'an passé dans la même voiture - et d'Olovicht, à surveiller.
Si Nasser al-Attiyah a préféré rejoindre Mini, cela n'empêche pas certains de croire encore aux buggys. Ainsi, Carlos Sainz représentera les couleurs de Buggy AMG, l'Espagnol ayant été préféré au Français Guerlain Chicherit.
Autre buggy, celui du détonnant Robby Gordon. L'an passé, l'Américain avait perdu un temps précieux dès les premiers jours en multipliant les erreurs techniques. Déjà vainqueur en 1999 avec Volkswagen, Giniel de Villiers collectionne quant à lui les places d'honneur, après avoir échoué au troisième rang (en 2012) et à la deuxième place l'an dernier.
Une bagarre de tous les instants. C'est ce qui attend les motards pour ce Dakar où ils seront dissociés des autos et camions sur environ 40 % du parcours de l'épreuve. De plus, les deux-roues et les quads devront tenir durant deux étapes marathon, soit 2 702 kilomètres, où ils seront privés du renfort des véhicules d'assistance.
Si plus de 300 candidats ont fait part de leur intérêt pour participer à l'aventure, ils ne seront "que" 175 à s'élancer. Parmi eux, la lutte s'annonce passionnante chez les favoris. Cyril Despres, qui a remporté cinq fois le Dakar au volant d'une KTM, a en effet quitté l'écurie autrichienne pour rejoindre Yamaha.
Il devra faire face à la concurrence de Marc Coma, dont le retour est très attendu. Trois fois vainqueur de l'épreuve, il avait dû renoncer l'an passé, quelques jours avant le départ, à cause d'une blessure à l'épaule. La liste des poursuivants compte également l'Espagnol Joan Barreda Bort (Honda) - vainqueur de quatre étapes l'an passé - , le Français Olivier Pain (Yamaha, 6e l'an dernier) ou encore le Portugais Ruben Faria (KTM, 2e en 2013).
C'est la petite (catégorie) qui monte. Avec 47 pilotes de quad inscrits cette année, jamais la catégorie n'a connu autant de représentants. Si 41 % des pilotes vivront leur premier Dakar, d'autres sont bien plus expérimentés, notamment les frères Patronelli qui se partagent la victoire finale depuis 2010.
Comme l'an dernier, c'est Marco le tenant du titre qui représentera la famille, son frère Alejandro ayant décidé de ne pas concourir. Sur sa route, il devra se méfier du jeune Jeremias Gonzalez Ferioli, qui fait figure de grand espoir du quad argentin. Le plus jeune pilote de l'histoire du Dakar - il a eu 18 ans en décembre - est déjà double vice-champion d'Argentine et vainqueur du Dakar challenge, qui lui a permis d'obtenir son inscription pour la grande épreuve.
Si en France cette catégorie paraît confidentielle, elle a la cote dans de nombreux autres pays. Pour preuve, la popularité d'une catégorie qui comptera 71 véhicules. Une vraie révolution s'opère cette année, puisque les camions pourront utiliser des cylindrées plus faibles que lors des précédentes éditions, soit moins de 13 litres. Une nouvelle génération de camions pour bousculer la hiérarchie ? Si les Kamaz russes ont remporté le Dakar l'an passé, les Néerlandais, et notamment Gerard de Rooy, voudront goûter à une nouvelle victoire après son titre en 2012. Les équipages des écuries Ginaf ou encore Man devraient également être au rendez-vous, tout comme le Tatra du Tchèque Ales Loprais, qui espère se hisser sur le podium comme en 2007.