L’image d’une Afrique ‘’In’’, connectée, branchée, high-tech, moderne, une Afrique qui entreprend, réussit économiquement, tente ces dernières années de se substituer à l’afro-pessimisme ambiant, cette propension à présenter le continent sous l’angle des catastrophes, des maladies. Les rapports des organisations financières, des cabinets d’étude, les colloques et autres rencontres, vantent cette Afrique de ‘’demain’’, avec ses promesses, son taux de croissance perdue de vue ailleurs. Mais la dernière actualité gambienne nous rappelle que le continent peine à chasser les vieux démons qui l’immobilisent depuis des décennies.
Un président battu à une élection mais s’accrochant à son fauteuil, avant de quitter finalement sous la menace des bruits de bottes : voilà la triste image de l’Afrique que Yahya Jammeh a offerte au monde à l’heure de l’info live via les télévisions et les réseaux sociaux. La crise post-électorale en Gambie nous rappelle que l’Afrique n’a pas encore résolu l’équation de la démocratie et que le processus démocratique peut toujours engendrer des situations de chaos telles que celles vécues au Burundi, au Congo, en République démocratique du Congo (RDC).
Plus de 27 ans après l’avènement du ‘’Printemps de l’Afrique’’, c’est-à-dire le lancement de ce processus démocratique, bien avant le ‘’Printemps arabe’’, la question de la démocratie se pose avec acuité sur le continent. Il y a certes des réussites comme au Sénégal, au Bénin, au Ghana, en Afrique australe, mais les contre-exemples pullulent et reposent le problème de l’ancrage de la culture démocratique lors que les oppositions sont marginalisées, tout point de vue contraire à celui de la majorité réprimé, les résultats des élections contestées, les règles constitutionnelles modifiées pour s’éterniser au pouvoir, etc.
La démocratie ne relève pas d’une simple formule. C’est une culture. Ce n’est pas simplement le suffrage universel, c'est-à-dire la possibilité aller déposer son bulletin dans une urne électorale. Une simple élection ne fait pas la démocratie. La démocratie, ce ne sont pas seulement des textes de loi. Elle repose aussi sur des valeurs qui ne sont pas forcément des règles codifiées, mais ont toute leur place dans l’ordre social et impriment une culture démocratique qui fait que, par exemple, lorsqu’on perd une élection, on reconnait sa défaite et félicite son challenger.
Parmi ces valeurs, il y a aussi le respect de la parole donnée, la bonne gouvernance, la reddition des comptes, faire valoir le mérite républicain. La démocratie c’est aussi la stabilité des institutions. ‘’Il ne s’agit pas d’avoir des hommes forts mais plutôt des instituons solides : un gouvernement démocratique, un parlement responsable et une justice indépendante’’, lançait Barack Obama au Ghana en 2009.
Un pays ne peut se développer si ses dirigeants exploitent l’économie pour s’enrichir personnellement. Il a besoin d’institutions capables, fiables, et transparentes avec des parlements puissants et non de simples chambres d’enregistrement avec des parlementaires qui ne sont plus confinés aux applaudissements. Il faut des forces de sécurité honnêtes, des juges et des journalistes indépendants, un secteur privé et une société civile florissants.
Et pour conclure dans le même sillage, faisons encore appel à Obama : ‘’Personne ne peut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la loi du plus du plus fort et à la corruption. Ce n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, même si de temps en temps on y sème une élection çà et là (….)’’. D’où la nécessité de cette culture démocratique pour sortir l’Afrique de l’immobilisme et en faire le véritable de continent de demain. Faute de quoi, une hypothèque pèse sur cette Afrique ‘’In’’, connectée, branchée, high-tech, moderne, cette Afrique qui veut entreprendre et réussir.
Ousmane Ibrahima DIA, journaliste
Un président battu à une élection mais s’accrochant à son fauteuil, avant de quitter finalement sous la menace des bruits de bottes : voilà la triste image de l’Afrique que Yahya Jammeh a offerte au monde à l’heure de l’info live via les télévisions et les réseaux sociaux. La crise post-électorale en Gambie nous rappelle que l’Afrique n’a pas encore résolu l’équation de la démocratie et que le processus démocratique peut toujours engendrer des situations de chaos telles que celles vécues au Burundi, au Congo, en République démocratique du Congo (RDC).
Plus de 27 ans après l’avènement du ‘’Printemps de l’Afrique’’, c’est-à-dire le lancement de ce processus démocratique, bien avant le ‘’Printemps arabe’’, la question de la démocratie se pose avec acuité sur le continent. Il y a certes des réussites comme au Sénégal, au Bénin, au Ghana, en Afrique australe, mais les contre-exemples pullulent et reposent le problème de l’ancrage de la culture démocratique lors que les oppositions sont marginalisées, tout point de vue contraire à celui de la majorité réprimé, les résultats des élections contestées, les règles constitutionnelles modifiées pour s’éterniser au pouvoir, etc.
La démocratie ne relève pas d’une simple formule. C’est une culture. Ce n’est pas simplement le suffrage universel, c'est-à-dire la possibilité aller déposer son bulletin dans une urne électorale. Une simple élection ne fait pas la démocratie. La démocratie, ce ne sont pas seulement des textes de loi. Elle repose aussi sur des valeurs qui ne sont pas forcément des règles codifiées, mais ont toute leur place dans l’ordre social et impriment une culture démocratique qui fait que, par exemple, lorsqu’on perd une élection, on reconnait sa défaite et félicite son challenger.
Parmi ces valeurs, il y a aussi le respect de la parole donnée, la bonne gouvernance, la reddition des comptes, faire valoir le mérite républicain. La démocratie c’est aussi la stabilité des institutions. ‘’Il ne s’agit pas d’avoir des hommes forts mais plutôt des instituons solides : un gouvernement démocratique, un parlement responsable et une justice indépendante’’, lançait Barack Obama au Ghana en 2009.
Un pays ne peut se développer si ses dirigeants exploitent l’économie pour s’enrichir personnellement. Il a besoin d’institutions capables, fiables, et transparentes avec des parlements puissants et non de simples chambres d’enregistrement avec des parlementaires qui ne sont plus confinés aux applaudissements. Il faut des forces de sécurité honnêtes, des juges et des journalistes indépendants, un secteur privé et une société civile florissants.
Et pour conclure dans le même sillage, faisons encore appel à Obama : ‘’Personne ne peut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la loi du plus du plus fort et à la corruption. Ce n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, même si de temps en temps on y sème une élection çà et là (….)’’. D’où la nécessité de cette culture démocratique pour sortir l’Afrique de l’immobilisme et en faire le véritable de continent de demain. Faute de quoi, une hypothèque pèse sur cette Afrique ‘’In’’, connectée, branchée, high-tech, moderne, cette Afrique qui veut entreprendre et réussir.
Ousmane Ibrahima DIA, journaliste