Débat sur le pétrole : Le Clergé appelle à la préservation de la paix sociale


La Délégation du Conseil national des sages de l’Apr a été reçue, hier, par le Cardinal Théodore Adrien Sarr et par l’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, dans le cadre de leur visite de clarification relatif au débat sur le pétrole. Les deux religieux ont invité à la préservation de la paix sociale.

La mission de clarification sur le débat relatif au pétrole auprès des chefs religieux entreprise par le Conseil national des sages de l’Apr va bon train. Hier, la délégation a été accueillie, tour à tour, par le Cardinal Théodore Adrien Sarr et par son remplaçant à la tête de l’Archidiocèse de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye. Accueillis par Son Eminence Sarr dans sa résidence « Nazareth » située aux Almadies, ils ont expliqué le sens de leur démarche qui s’inscrit, expliquent-ils, dans une perspective d’apporter des éclairages et de faire taire les querelles autour de la découverte de gisement de gaz et de pétrole au Sénégal. Estimant que ce débat a créé une confusion des rôles, Maham Diallo souligne qu’il est de leur devoir d’aller vers les guides religieux afin d’attirer leur attention sur les risques de troubles à l’ordre public et de déstabilisation que cette polémique pourrait engendrer au Sénégal.

« Notre Conseil a pris sur lui l’initiative d’alerter nos guides religieux et de leur demander de prier pour que notre pays ne s’embrase pas », a-t-il déclaré.

Le Cardinal Théodore Adrien Sarr a salué cette initiative qui, à ses yeux, participe à la consolidation de la paix sociale au Sénégal. Tout en encourageant les sages de l’Apr à poursuivre leur mission d’alerte et à conseiller le chef de l’Etat pour la réussite de sa mission, Son Eminence a fait part de toute sa préoccupation devant le débat suscité par la découverte du pétrole alors que « son exploitation n’a même pas encore commencé ». « La paix sociale que nous connaissons au Sénégal est en train d’être menacée.

ue Dieu nous aide et fasse que ce pétrole ne devienne pas une malédiction. Ce qui se passe actuellement doit nous servir d’alerte », a-t-il déclaré. Toutefois, pour le Cardinal, la meilleure manière d’éviter que le Sénégal ne tombe pas dans le piège de la malédiction du pétrole, c’est « d’encourager les uns et les autres à travailler dans la transparence ». Selon Monseigneur Théodore Adrien Sarr, « la clarté dans la gestion du pétrole va permettre de chasser les soupçons et d’éteindre les petites querelles ». Réaffirmant toute son estime pour le président Macky Sall, il a appelé tous les acteurs à travailler dans le sens du développement du pays et de la consolidation de la paix et de la concorde.

Après la résidence Nazareth, la délégation des sages de l’Apr a pris le chemin de la résidence « Les Badamiers » où elle a été reçue par l’Archevêque de Dakar Monseigneur Benjamin Ndiaye. Ce dernier s’est dit « personnellement ému de tout le déballage qu’il y a eu ces derniers temps par presse interposée sur la question du pétrole et du gaz ». Il s’inquiète qu’il y ait autant « d’histoires » autour de cette ressource alors même que son exploitation n’a pas encore démarré. « Il faut qu’on retrouve la raison. Cela me paraît fort important. On doit traiter cette question avec responsabilité car personne n’a le droit de mettre en péril la paix sociale au Sénégal », a-t-il dit.

Monseigneur Ndiaye invite à accueillir le pétrole comme un don que Dieu a fait au Sénégal pour mieux se développer et donner plus de travail aux populations. « Le débat doit porter sur cela et non sur des jugements de personnes. Et malheureusement, dans ce pays, la rumeur publique s’enfle et gonfle, moins on en sait plus on en parle. J’espère que les choses vont se calmer, nous prions pour cela. Il faut que nous apprenions à avoir des paroles et à poser des actes responsables, à quel que nouveau que l’on se situe », a jouté l’Archevêque de Dakar.

Pour la manifestation de l’opposition prévue vendredi, Monseigneur Benjamin Ndiaye a appelé à faire en sorte que celle-ci se déroule dans la paix et le calme. « Les gens vivent dans un pays où la libre expression est admise, mais que cela se fasse dans la paix. On doit être capable de dire qu’on n’est pas d’accord mais tout en continuant à discuter paisiblement », a-t-il indiqué.

Elhadji Ibrahima THIAM
 

 



Vendredi 14 Octobre 2016 04:08

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