Qui n’a pas connu la grande équipe cycliste du Mbossé Joukadar de Dakar, avec ses stars comme Baye Ciss, Mandiaye Seck, Jalal Wazni, Joe Mansour ? Ils ont tous eu à porter le maillot national, tout comme ils ont été champions du Sénégal à plusieurs reprise. Qui, également, ne se souvient pas de cette irrésistible équipe du Jucy Joukadar de Dakar, terreur des années 80, avec les mêmes coureurs, auxquels venus d’ajouter des jeunes comme Gorges Miranda, Daniel Tavarez, Frédéric Soumah, Jean-Jacques Oliveira, Benjamin et Jojo Pirès, les jumeaux Pereira, entre autres ? Ces deux équipes étaient celles de Maxime Joukadar, ce passionné de la "Petite Reine" qu’il a longtemps entretenue avec ses moyens propres.
Chaque semaine, l’équipe du Mbossé Joukadar de Kaolack venait rafler toutes les compétions organisées par la Ligue de Dakar, grâce à ses nombreux internationaux. Lasse d’organiser et de toujours perdre face à une équipe d’une autre région, Dakar décida alors ne n’ouvrir ses compétitions qu’aux équipes affiliées à sa ligue. Et comme Kaolack, chef-lieu de l’ancienne région du Sine-Saloum, n’avait quasiment pas de Ligue régionale et ne comptait qu’un seul club cycliste, Maxime décide de transférer ses coureurs dans la capitale. C’est ainsi qu’est né le Juvénile cycliste club (Jucy) de Dakar, auquel il avait adjoint son patronyme, Joukadar.
Renforcée par de jeunes coureurs de la capitale, le Jucy devint intenable, sous la conduire de la «maître à rouler», Jalal Wazni, fils adoptif de Maxime Joukadar. Il avait à ses côtés d’autres ténors comme Baye Ciss, Joe Mansour, Mandiaye Seck, Benjamin Pirès, autant de coureurs qui ont tous été champions du Sénégal et qui brillaient avec l’équipe nationale sur les routes et pistes africaines. C’est plus tard que le fils cadet de Maxime, Djimmy Joukadar, est arrivé dans le circuit pour rapidement intégrer l’équipe nationale du Sénégal avec laquelle il a disputé plusieurs compétitions avant de lever le pied.
Et quand la Ligue ou la Fédération sénégalaise de cyclisme (Fsc) éprouvaient des difficultés à trouver un sponsor pour organiser des courses, Maxime mettait la main à la poche, sans compter. C’est ce mécène du cyclisme sénégalais qui a rendu l’âme, dans la nuit du vendredi 29 au samedi 30 mars, laissant un grand fossé dans un monde qui avait encore besoin de lui, car le "Petite Reine" sénégalaise se meurt à petits feux, au grand dam de ses amoureux comme lui, qui ne respirait que pour elle.