Le ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, a fait part de son ’’immense tristesse’’, suite au décès samedi à Dakar du père Dominique Catta, co-fondateur de l’Abbaye de Keur Moussa, inauguré en 1963 par le président Léopold Sédar Senghor
‘’C’est avec une profonde émotion et une tristesse immense et partagée que les communautés chrétiennes et musulmanes du Sénégal ont appris la montée auprès du Seigneur du Père Dominique Catta, co-fondateur de l’Abbaye de Keur Moussa inauguré en 1963 par Léopold Sédar Senghor’’, écrit le ministre dans un communiqué transmis dimanche à l’APS.
L’inhumation du religieux décédé à l’âge de 92 ans est prévue samedi prochain dans le monastère de Keur Moussa, dans la région de Thiès, appris l’APS de bonne source.
Le religieux catholique et maître-choeur français, arrivé au Sénégal au lendemain de l’indépendance, était l’un des neuf moins venus de l’Abbaye millénaire de Solesmes apporter en terre musulmane le témoignage de fraternité spirituelle d’hommes d’église voués uniquement à la prière, souligne Abou Latif Coulibaly.
‘’Les moines de Keur Moussa ont apporté une contribution inestimable à la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel national dans le cadre de la mission qui leur avait été confiée, à savoir la composition d’une musique liturgique inspirée de la musique africaine, tout en restant fidèle à l’héritage grégorien’’, témoigne le ministre de la Culture.
Procédant à l’accompagnement de chants liturgiques par les instruments locaux, notamment le balafon, les tambours, le tamtam et surtout la kora, Père Dominique Catta était devenu, avec ses frères moines, des maitres de ce dernier instrument, ajoute-t-il.
Selon Coulibaly, la découverte de la kora a permis à ces religieux de rechercher, produire et partager des mélodies sublimes ayant enchanté des visiteurs du monde entier.
‘’En reconnaissance de sa contribution à cette œuvre qui, à l’instar de l’Abbaye de Solesmes, défiera j’en suis sûr, les siècles, le Père Dominique avait été élevé par le Sénégal à la dignité de Trésor humain vivant en 2016 par le ministère de la Culture’’, rappelle Abdou Latif Coulibaly.