"Maintenant, les gens comprennent l'utilité de déclarer les naissances et les décès", a-t-il dit dans un entretien avec l'APS, en faisant observer, à titre d'illustration, que le centre d'état civil de la commune avait enregistré 150 déclarations de naissance à la date 28 avril dernier.
La Maison de justice de Tambacounda avait entamé, vendredi dernier, pour une semaine, une caravane de sensibilisation pour booster la déclaration à l'état civil des événements de la vie.
Les caravaniers avaient à cette occasion sillonné le même jour la commune de Tambacounda. Ils s'étaient ensuite rendus au marché hebdomadaire de Sinthiou-Malème, le lendemain.
Les étapes suivantes étaient, entre autres, le marché hebdomadaire de Gouloumbou, lundi, celui de Wassadou Dépôt, mercredi. L'opération de sensibilisation devrait se terminer par un concert au quartier Gourel Diadié de Tambacounda.
Pour M. Thiam, cette caravane initiée par de la Maison de la justice "est un plus" par rapport au résultat auquel est arrivée la mairie, au terme d'une campagne organisée en 2011-2012.
Lors de sa campagne de sensibilisation financée par la mairie, le centre d'état civil passait une journée par quartier, lors de laquelle il était expliqué l'importance de l'état civil dans les différentes langues parlées dans la commune.
Les réponses recueillies auprès des populations concernant l'état civil, montraient entre autres, leur méconnaissance et leur manque d'information sur le sujet. Par exemple, certains ne déclaraient pas leurs enfants, simplement par "peur du coût de la déclaration", a-t-il rapporté.
Dans d'autres cas, les enfants étaient de père inconnu ou leurs parents ne détenaient pas de pièces d'identité. Des raisons qui ne représentent pas en soi une contrainte pour faire jouir un enfant de ce droit, estime M. Thiam.
"Quelle que soit la manière dont l'enfant est venu au monde, précise-t-il, il a le droit d'être déclaré, même s'il est abandonné. Ce qu'il ne peut pas avoir (dans ce cas), c'est un nom de famille". D'autres ne déclaraient pas leur enfant par simple négligence.
M. Thiam n'a cependant pas donné de chiffres sur le niveau des déclarations, avant la campagne de sensibilisation, estime qu'il était en deçà du niveau actuel. Il a souligné l'importance de la déclaration à temps, et les inconvénients des déclarations tardives notamment dans le domaine de la scolarité des enfants.
"Au Sénégal, la déclaration normale, intervient du premier au 45-ème jour de la naissance. Jusqu'à un an, c'est une déclaration tardive. Au-delà d'un an, il faut un jugement d'autorisation d'inscription de naissance", a-t-il indiqué.
Dans d'autres pays comme la France et la Belgique, la déclaration normale s'arrête au troisième jour de naissance, et l'enfant peut être déclaré au nom de la sage-femme ou de l’infirmière qui a assisté à l'accouchement, si aucun parent ne se présente au centre d'état civil passé ce délai, a indiqué M. Thiam.