La réciprocité du visa instauré depuis quelques mois avait suscité un espoir fou pour les Sénégalais qui y voyaient un désir de souveraineté de nos autorités. Mais la montagne semble accoucher d'une souris tant l'inorganisation est érigée en mode de gestion.
Selon un diplomate qui a requis l'anonymat, "dans les pays souverains, la question est gérée par les ministères des Affaires Étrangères et de l'Intérieur, mais au Sénégal, elle est confiée à un privé ôtant ainsi au pays un levier important."
Des infos glanées dans le milieu, il ressort que "le plus dramatique dans cette affaire est que les Services de Police, comme la DST et la DPAF qui des années auparavant s'occupaient de la délivrance du visa, n'ont pas été conviés lors des discussions et cela se répercute actuellement sur tout le processus, au grand regret des demandeurs, nous confie une source au Ministère de l'intérieur".
Il nous revient que ces tâtonnements dans la délivrance causent des torts énormes à des citoyens de certains pays surtout les étudiants issus de la Corne de l'Afrique, qui pour des raisons de classification perdent trop de temps pour l'obtention du visa. Et pourtant, des étudiants contactés nous disent qu'au moment de payer le visa sur le site de la SNEDAI, il est bien stipulé qu'une réponse leur sera envoyée dans les 15 jours, mais rien de cela n'existe dans les faits; car disent-ils " une fois l'argent encaissé, ils peuvent attendre plusieurs mois sans recevoir ce fameux courrier". Et, nos interlocuteurs de poursuivre, "si d'aventure, las d'attendre ils décident de débarquer a l'aéroport de Dakar munis de leur visa payé en ligne, ils sont expulsés manu militari au motif qu'il leur faut une approbation de la DST Sénégalaise.
Cette communauté estudiantine qui rapporte une manne financière à l'Etat, doit être privilégiée au nom de l'unité Africaine, quand on sait que ces étudiants pouvaient se rendre dans d'autres universités Africaines ou Maghrébines.
L'Etat doit revoir la gestion de cette question pour mettre à l'aise tout le monde et surtout permettre aux Ministères concernés de jouer leur rôle naturel en lieu et place d'une gestion qui est juste d'ordre pécuniaire.