Le Président de la République du Sénégal effectue une visite d'État, de travail, d'amitié et de parenté en Gambie. Je voudrais saluer cet acte à sa juste valeur. Le Sénégal et la Gambie ne sont pas seulement liés par l'histoire, la géographie et les liens socioculturels. Ils ont un destin commun, fort et inextricable.
L'un dans l'autre, l'un avec l'autre, ces deux Etats créés par les vicissitudes de l'économie politique coloniale n'ont d'autre choix que de se retrouver pour ne former qu'une seule entité au sein du même peuple. De Goxu Mbacc, à Saint Louis, aux confins de Kabrousse en Basse Casamance, toutes les politiques publiques et les initiatives de développement doivent converger vers l'édification d'un espace de coprospérité sous la conduite d'un Etat à construire progressivement.
Le chemin pourrait être long, cahoteux et parsemé d'embuches. J'en suis bien conscient. Mais c'est le seul possible. C'est la seule option intelligente, qui nous ouvrirait les portes de notre avenir tel que nous le voulons et non tel que l'ont voulu les Français et les Britanniques. Il faudra du courage, de la volonté et une conviction à toute épreuve pour avancer vers ce but ultime.Certains me disent que ce sera difficile car il y aura un coût. Certes, mais comme l'a dit un jour Mo Ibrahim, il ne faut jamais raisonner sur l'intégration en terme de coût, il faut l'approcher en terme d'investissement.
Les peuples sont prêts. Ils attendent de leurs dirigeants des actions. Il y a une dizaine de jours, plus de deux mille Sénégalais et Gambiens s'étaient réunis à Karang dans un Forum sur la libre circulation organisé conjointement par les deux Ministères, celui en charge de l'Intégration du Sénégal et celui en charge du Commerce de la Gambie. Je savais déjà l'attachement du peuple de la Sénégambie à l'intégration. Mais je n'ai pu cacher ma surprise face à la mobilisation et à la ferveur quasi-religieuse des hommes, femmes et jeunes sénégambiens venus de part et d'autre de la frontière. C'est pourquoi j'avais applaudi quand le Ministre gambien Amath Ba, dont les propos mal interprétés et sortis de leur contexte avaient choqué une partie de l'opinion sénégalaise, avait dit ceci: " Pour renforcer l'intégration entre le Sénégal et la Gambie, si vous faites 100 pas, nous en ferons 1000".
Il n'y a rien de plus inconséquent, pour nos peuples, que de voir tous les jours les barrières qui s'élèvent et se rabaissent au niveau de frontières factices et qui n'ont jamais rien réussi à faire d'autre que de ralentir notre marche vers le progrès. Avec l'érection de l'Union douanière de la CEDEAO, qui arrivera forcément à la libre pratique en matière commerciale, et la mise en œuvre des protocoles sur la libre circulation des personnes et des marchandises, lesquels connaitront, tôt ou tard, une application pleine et entière - car nul ne peut violer indéfiniment les droits des citoyens - il y a lieu d'envisager, dès maintenant, un plan d'action pour réunir progressivement les services de contrôle aux frontières des deux pays en un seul lieu. Cela pourrait aller plus loin que les postes de contrôle juxtaposés de la CEDEAO.
La Gambie n'est pas une contrainte pour le Sénégal. C'est une opportunité que notre pays ignore. Il ne s'agit pas "d'avaler" la Gambie ou de "l'intégrer" dans le Sénégal. Une telle posture serait condescendante et inappropriée. Il s'agit de construire ensemble une nouvelle Nation, Une République, un Etat.
Ce projet pourrait démarrer par le rapprochement des forces de défenses et de sécurité pour la mise en place progressive d'une force commune; la mise en convergence des programmes d'enseignement et le renforcement des programmes d'échanges universitaires et scolaires; la multiplication des initiatives socioculturelles transfrontalières entre les communautés ainsi que l'organisation d'activités sportives comme le championnat ou la coupe de la Sénégambie; l'incitation du secteur privé sénégalais à investir en Gambie en y implantant des usines et non pas seulement pour en faire un marché; le développement d'infrastructures routières, ferroviaires aériennes et maritimes; en fin l'institutionnalisation du Conseil Présidentiel et du Conseil des Ministres de la Sénégambie, entre autres.
Cette liste pourrait être plus longue. Chaque Sénégalais ou Gambien, pourrait, si l'occasion lui en était donnée, y écrire ses rêves qui, j'en suis convaincu, iraient tous dans le sens d'une union forte et durable entre le Sénégal et la Gambie.
Demain, à l l'appel des Gambiens disant " For The Senegambia, our homeland We strive and work and pray, That all may live in unity... les Sénégalais répondraient " Epaule contre épaule, mes plus que frères, O Sénégambiens Debout..." !
C'est l'héritage que nous devrions laisser à nos enfants et petits enfants.
L'un dans l'autre, l'un avec l'autre, ces deux Etats créés par les vicissitudes de l'économie politique coloniale n'ont d'autre choix que de se retrouver pour ne former qu'une seule entité au sein du même peuple. De Goxu Mbacc, à Saint Louis, aux confins de Kabrousse en Basse Casamance, toutes les politiques publiques et les initiatives de développement doivent converger vers l'édification d'un espace de coprospérité sous la conduite d'un Etat à construire progressivement.
Le chemin pourrait être long, cahoteux et parsemé d'embuches. J'en suis bien conscient. Mais c'est le seul possible. C'est la seule option intelligente, qui nous ouvrirait les portes de notre avenir tel que nous le voulons et non tel que l'ont voulu les Français et les Britanniques. Il faudra du courage, de la volonté et une conviction à toute épreuve pour avancer vers ce but ultime.Certains me disent que ce sera difficile car il y aura un coût. Certes, mais comme l'a dit un jour Mo Ibrahim, il ne faut jamais raisonner sur l'intégration en terme de coût, il faut l'approcher en terme d'investissement.
Les peuples sont prêts. Ils attendent de leurs dirigeants des actions. Il y a une dizaine de jours, plus de deux mille Sénégalais et Gambiens s'étaient réunis à Karang dans un Forum sur la libre circulation organisé conjointement par les deux Ministères, celui en charge de l'Intégration du Sénégal et celui en charge du Commerce de la Gambie. Je savais déjà l'attachement du peuple de la Sénégambie à l'intégration. Mais je n'ai pu cacher ma surprise face à la mobilisation et à la ferveur quasi-religieuse des hommes, femmes et jeunes sénégambiens venus de part et d'autre de la frontière. C'est pourquoi j'avais applaudi quand le Ministre gambien Amath Ba, dont les propos mal interprétés et sortis de leur contexte avaient choqué une partie de l'opinion sénégalaise, avait dit ceci: " Pour renforcer l'intégration entre le Sénégal et la Gambie, si vous faites 100 pas, nous en ferons 1000".
Il n'y a rien de plus inconséquent, pour nos peuples, que de voir tous les jours les barrières qui s'élèvent et se rabaissent au niveau de frontières factices et qui n'ont jamais rien réussi à faire d'autre que de ralentir notre marche vers le progrès. Avec l'érection de l'Union douanière de la CEDEAO, qui arrivera forcément à la libre pratique en matière commerciale, et la mise en œuvre des protocoles sur la libre circulation des personnes et des marchandises, lesquels connaitront, tôt ou tard, une application pleine et entière - car nul ne peut violer indéfiniment les droits des citoyens - il y a lieu d'envisager, dès maintenant, un plan d'action pour réunir progressivement les services de contrôle aux frontières des deux pays en un seul lieu. Cela pourrait aller plus loin que les postes de contrôle juxtaposés de la CEDEAO.
La Gambie n'est pas une contrainte pour le Sénégal. C'est une opportunité que notre pays ignore. Il ne s'agit pas "d'avaler" la Gambie ou de "l'intégrer" dans le Sénégal. Une telle posture serait condescendante et inappropriée. Il s'agit de construire ensemble une nouvelle Nation, Une République, un Etat.
Ce projet pourrait démarrer par le rapprochement des forces de défenses et de sécurité pour la mise en place progressive d'une force commune; la mise en convergence des programmes d'enseignement et le renforcement des programmes d'échanges universitaires et scolaires; la multiplication des initiatives socioculturelles transfrontalières entre les communautés ainsi que l'organisation d'activités sportives comme le championnat ou la coupe de la Sénégambie; l'incitation du secteur privé sénégalais à investir en Gambie en y implantant des usines et non pas seulement pour en faire un marché; le développement d'infrastructures routières, ferroviaires aériennes et maritimes; en fin l'institutionnalisation du Conseil Présidentiel et du Conseil des Ministres de la Sénégambie, entre autres.
Cette liste pourrait être plus longue. Chaque Sénégalais ou Gambien, pourrait, si l'occasion lui en était donnée, y écrire ses rêves qui, j'en suis convaincu, iraient tous dans le sens d'une union forte et durable entre le Sénégal et la Gambie.
Demain, à l l'appel des Gambiens disant " For The Senegambia, our homeland We strive and work and pray, That all may live in unity... les Sénégalais répondraient " Epaule contre épaule, mes plus que frères, O Sénégambiens Debout..." !
C'est l'héritage que nous devrions laisser à nos enfants et petits enfants.