Des Aigles inquiets de la situation socio-politique de leur pays

Des footballeurs expatriés maliens interrogés par France football ont fait part de leur angoisse et émis des craintes de voir la situation sociopolitique de leur pays se dégrader, si la crise provoquée par le putsch perpétré contre le régime du président malien Amadou Toumani Touré devait perdurer.


‘’Tout ça a été tellement soudain’’, a déclaré Sigamary Diarra, le milieu de terrain de Lorient (Ligue 1 française), dont les propos sont relayés par l’édition de mardi du magazine français. Il a rappelé que son pays est connu pour être un modèle de stabilité. Le Lorientais se dit certain que tous les Maliens ‘’sont comme moi : sous le choc et inquiets’’.

Certes, avec la démission du président élu, Amadou Touré Touré, déposé le 22 mars dernier, la Cour constitutionnelle devrait constater la vacance du pouvoir et mettre à sa place le président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré. Mais, en dépit de cette perspective de stabilisation, le nord du pays vit quasiment une sécession.

Entre le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) qui a déclaré unilatéralement l’indépendance des régions du Nord du pays et des rebelles islamistes qui prônent l’instauration de la charia, le Mali vit des heures graves.

En pleine CAN (Coupe d’Afrique des nations) 2012, au moment des premières escarmouches entre le MNLA et l’armée régulière malienne, Seydou Keïta, l’un des leaders des Aigles, avait lancé un appel au calme interpellant toutes les parties en conflit.

‘’Il faut faire le maximum pour que la guerre cesse dans le nord du pays. On est tous des Maliens, ce n’est pas normal qu’on se tue entre Maliens’’, avait dit le milieu de terrain du FC Barcelone (élite espagnole) dont les propos avaient soulevé une vive émotion.

D’ailleurs, les Aigles, 3-ème de la CAN, étaient prêts à faire un appel pour faire entendre raison et le milieu lorientais faisait partie de ceux qui avaient pensé à ce geste pour faire cesser le conflit dans le nord malien.

Cédric Kanté (Panathinaïkos, Grèce), le capitaine de la sélection malienne, lui ne croit pas qu’un appel aura un effet sur les rebelles de l’Azawad qui selon lui ont décidé de se ‘’désolidariser du pays’’.

Si les familles des joueurs habitent le sud et ne sont pas directement concernées par le conflit, les internationaux maliens craignent toutefois pour les matchs éliminatoires de la CAN 2013 et du Mondial 2014 prévus en juin prochain.

En plus de leur entraîneur, le Français Alain Giresse, reparti en France, les adversaires du Mali pourraient prétexter de ce conflit pour demander la reprogrammation des rencontres dans un pays limitrophe.

APS

 


Bamba Toure

Mercredi 11 Avril 2012 14:51

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