‘’J’avoue que les seuls thèmes, qui m’ont passionnée dans cette campagne, ce sont les relations franco-africaines. Depuis 1995, je travaille et vis en Afrique de l’Ouest. J’ai voté François Hollande, parce que c’est celui qui, à mon avis, a prôné la rupture dans les relations franco-africaines, qui sont actuellement favorables à la France’’, explique Jérôme Coirault, rencontré à l’Institut français Léopold Sédar Senghor (ex-CCF) de Dakar.
Son compatriote Bernard Martin reproche à Nicolas Sarkozy de n’avoir pas donné suite à une promesse faite en 2007 : rompre avec les ‘’relations mafieuses’’ communément appelées Françafrique, entretenue sous le manteau par des dirigeants français des politiciens avec les élites des pays africains. ‘’C’est heureux que Nicolas Sarkozy ait été battu. En 2007, il y a eu tellement de promesses sur la base desquelles il a été élu, sans pour autant les tenir.’’
‘’Mes visites dans différents pays du continent africain m’ont amené à me considérer plus comme un Africain qu’un Français. Mais, force est de constater que pour ce qui concerne les relations franco-africaines, Nicolas Sarkozy n’a pas tenu ses promesses et j’attends de Hollande des relations plus justes avec les Africains’’, a commenté M. Martin.
Pour sa part, Jean-Pierre Delarue, un touriste français rencontré au café de l’Institut français, rappelle le sens de la maxime au nouvel chef de l’Etat français : charité bien ordonnée commence par soi-même. ‘’Je trouve que la France est un pays qui fait trop de social à l’étranger et il est, à mon avis, temps que le nouveau président songe d’abord aux pauvres de son pays’’, déclare-t-il.
Selon M. Delarue, l’effet de la crise économique sur la paupérisation des Français commande un retour en zone. ‘’A cause de la crise, il y a aujourd’hui beaucoup de pauvres en France et il faut qu’on pense désormais à nos pauvres avant de voir ce qu’il est possible de faire pour ceux d’entre eux qui vivent à l’étranger’’, a-t-il dit. ‘’Dans ses relations avec ses ex-colonies, je ne trouve pas mal que la France cherche avant tout à sauvegarder ses intérêts.’’
Au-delà de la Françafrique, d’autres sujets, comme les retraites, ont motivé aussi le vote de ressortissants français au Sénégal. ‘’Je ne crois pas que Hollande tiendra ses promesses, surtout celles faites sur les retraites. Hollande ne nous fera pas travailler moins, parce que la réalité économique est là, caractérisée qu’elle est par une crise mondiale qui n’épargne personne’’, ajoute M. Delarue.
‘’A cause de son projet de réforme sur les retraites, nous nous trouvons désormais dans l’obligation de travailler davantage, pour ne toucher à la retraite que des pensions de misère’’, se désole Bernard Martin, à l’instar de Marie Claire Fabre qui est surprise de l’élection de François Hollande, même si le candidat socialiste était donné favori par les sondages.
‘’Je suis épouse d’un expatrié et je fais actuellement des travaux de remplacement à l’ambassade de France. Je n’ai pas voté pour Hollande et je trouve étonnant, vu les conditions de vie des expatriés français et le niveau de leurs salaires, que les gens se sont tournés vers Hollande et le Parti socialiste’’, réagit-elle.
APS