Des acteurs économiques prêts pour une baisse des prix des denrées

‘’Nous avons indiqué au gouvernement les pistes possibles des mesures à prendre pour qu’une baisse urgente puisse s’opérer’’, a déclaré Ousmane Sy Ndiaye, Secrétaire général permanent de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS-Jappo).

Il a indiqué l’imminence d’une mesure de baisse du coût de la vie pour les citoyens sénégalais. ‘’Nous espérons que d’ici peu les consommateurs seront soulagés’’, a-t-il affirmé au sortir de la réunion présidée par le nouveau Premier ministre Abdoul Mbaye.

‘’Dans l’urgence, a soutenu M. Ndiaye, la baisse pourra être suffisamment importante pour soulager les consommateurs sénégalais et bien entendu, permettre au président de la République d’honorer l’engagement qu’il avait pris vis-à-vis du peuple.’’

Cependant, a noté le permanent de l’UNACOIS-Jappo, il ne s’agira pas pour le gouvernement d’agir sur des leviers publics qui lui sont propres, en raison d’un contexte mondial assez difficile.

Mais, a-t-il expliqué, ‘’en tant que acteurs privé, nous devons soutenir les efforts du gouvernement en agissant sur nos propres leviers qui sont la marge bénéficiaires’’. ‘’De concert, nous arriverons à trouver les solutions adaptées à l’urgence de la situation.’’

De son côté, l’opérateur économique Ahmed Fall Braya a estimé que ‘’la baisse peut se faire autant au niveau de l’importation que des grossistes’’. Pour qu’elle puisse se faire sentir, a-t-il indiqué, ‘’il faut réellement que (une diminution) au niveau des boutiques détaillantes’’.

‘’Pour y parvenir, a-t-il ajouté, nous avons demandé à nos membres de veiller à une application de l’ensemble des prix qui vont être publiés et soutenus par le président de la République.’’ ‘’Nous allons user de tous nos moyens car nous maitrisons le circuit’’, a promis M. Fall.

‘’D’après une étude faite sur la région de Dakar, on s’est rendu compte que sur les 15.000 boutiques, les 8.000 sont détenues par des étrangers. Donc, les étrangers n’ont pas le même souci de réduction que nous’’, selon M. Fall, qui par ailleurs député à l’Assemblée nationale.

‘’J’ai demandé au gouvernement de continuer cette politique des magasins de référence pour qu’on puisse réduire les prix’’ a-t-il noté.

Pour sa part, l’importateur Moustapha Tall a mis en cause ‘’la libéralisation non contrôlée’’ pour justifier les problèmes évoqués, mais aussi ‘’un problème d’organisation’’ des circuits de distribution des denrées de première nécessité.

‘’Les importateurs doivent se regrouper et à ce moment, ils pourront faire des appels d’offres internationaux de 100.000 ou 200.000 tonnes (de riz) à moindre coût’’, a-t-il proposé. Selon lui, ‘’il n’aura pas de problème de mévente et les banques vont financer l’opération et on pourra fixer un bas prix pour toute l’année’’.

‘’Si nous sommes pressés, nous pouvons diminuer les prix des denrées, mais cela doit se faire au niveau des taxes ou par une subvention’’, a soutenu M. Tall. ‘’Dans ce dernier cas, a-t-il poursuivi, des conséquences se feront sentir sur l’écoulement du riz local.’’

Pour l’importateur, la question est sensible. ‘’Si on baisse le prix du riz importé, le riz local n’aura plus de prix (ne sera plus valorisé) et le producteur ne pourra pas s’en sortir’’, a-t-il avancé.