Deuxième édition de la «Foire aux problèmes»: Y’en a marre soumet des esquisses de solutions au gouvernement

L’innovation apportée par le mouvement Y’en a marre cette année est la «Foire aux solutions» pour répondre à la «Foire aux problèmes». L’objectif est de proposer au gouvernement des esquisses de solutions aux problèmes des Sénégalais dans plusieurs secteurs comme la santé, la justice, la gouvernance, l’environnement, le foncier, la pêche, l’agriculture, entre autres. «On a pensé que le rôle de Y’en a marre ne se limitait pas à la contestation. Ainsi, on a demandé aux populations elles-mêmes de proposer des esquisses de solutions aux problèmes qu’elles exposent. Maintenant, le gouvernement connaît les problèmes et les solutions. Donc, il est de sa responsabilité de les prendre en charge», a dit Malal Talla alias Fou Malade lors de la manifestation de Y’en a marre, samedi, à la Place de l’Obélisque.


Les stands assez illustratifs des maux qui gangrènent les secteurs d’activité font l’apologie du vécu quotidien des citoyens. Celui de la justice par exemple, retrace dans une carte nationale des victimes de bavures. Une manière de montrer aux autorités, les dégâts causés par les bavures policières qui n’ont que trop duré. Les «libertés provisoires sélectives» constatées ces derniers temps ont été fustigées. Pour M. Talla, «il est inadmissible que les libertés provisoires soient exclusivement réservées aux hommes forts ou aux fils de personnalités. L’affaire Cheikh Yérim Seck en est une illustration. Il a été inculpé pour une affaire de mœurs ; lui accorder la liberté c’est cautionner son acte. Au même moment, des fils de paysans inculpés pour des faits moins graves ne peuvent pas en bénéficier». Les problèmes comportementaux des Sénégalais font aussi partie du décor du stand «Mon Sénégal à Moi» où la rue est représentée comme un salon. «Personne ne jetterait des ordures dans son salon. Si tout le monde considère la rue comme son salon elle serait propre», explique Fadel Barro. 
Face à l’échec scolaire galopant et au chômage des jeunes, l’auto-emploi est brandi en solution. Ainsi, par le biais des cultures urbaines et les tics, les jeunes parviendraient, selon le gérant du stand, «à faire leur auto-emploi pour un début, et au fur et à mesure que leur entreprise se développe, ils pourraient employer d’autres personnes». Au terme de cette foire, un document comportant les problèmes et leurs esquisses de solutions sera rédigé et remis au gouvernement

Bamba Toure

Lundi 12 Mai 2014 19:53

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