Dans cette orgie, l’Ige constate dans son document que le maillage législatif et réglementaire des procédures budgétaires surtout relativement à la dépense publique « a fait l’objet de nombreuses violations » pendant les dix années écoulées. La preuve, rappelle le rapport repris par EnQuête, « l’audit de la dette publique réalisée en 2009 et 2011 a montré des dérives particulièrement importantes dans le cadre de l’exécution de la loi des finances ». Une « mal gouvernance » qui s’est manifestée tant au niveau de la dette régulière qu’irrégulière.
D’après les constats faits par l’Ige, concernant la dette régulière, les micmacs résident dans les ponctions de crédits qui ont réduit les montants des autorisations budgétaires initialement prévus alors que les dépenses ont été engagées. Dans cette situation, les vérificateurs imputent la faute au Ministère de l’Economie et des finances(MEF) Abdoulaye Diop, accusé d’être le responsable du paiement des dépenses.
Pour ces services de l’Ige, « Ces ponctions opérées à l’insu des gestionnaires étaient intervenues après la phase de l’engagement et après l’émission des titres de créances et de certification pour le système d’information du MEF ». A l’analyse du rapport, c’est au niveau de la dette irrégulière que les dérives ont été plus constatées. Cela s’est traduit entre autres, par une prolifération et un recours irrégulier à des avances de trésorerie, un placement de fonds publics hors des circuits du Trésor et un endettement plus important à l’échelon central au niveau des Ministères de l’Enseignement Supérieur, de la Santé et celui des Forces Armées.