Doudou Wade depuis la Mecque écrit sur : le mandat de Niasse, l'achat de 250 véhicules et le Sénat


Que Ce mois béni de Ramadan par sa foi nous apporte de la lumière,  de la paix, la paix des coeurs et des esprits, pour la consolidation d'un Sénégal plus attrayant, plus prospère plus solidaire et plus démocratique.
Depuis le 2 avril 2012, nous  sommes toujours dans l'attente de la déclaration de politique générale de Monsieur le Premier ministre Abdoul MBAYE qui devait se faire après sa nomination et au plus tard le 2 juillet 2012 (cf règlement et intérieur de l'Assemblée nationale). Cette déclaration constitue l'axe fondamentale, l'épine dorsale du programme "YONNU YOKUTE".
Pour l'instant, aucune indication de la direction à suivre, pour l'application du programme pour lequel 65% des Sénégalais ont voté pour le Président de la République Macky SALL.
À défaut des lueurs annoncées lors des Conseils des ministres décentralisés durant la campagne électorale,  arrêtons  nous sur les leurres qui font le débat politique actuel : 

- les six cents (600)véhicules volés,
- les audits,
- les enquête sur des hommes du régime le jour et, l'information  biaisée distillée dans la presse la nuit,
- la découverte tardive de la nouvelle passion de certains hommes politiques : des domiciles secondaires à l'étranger :  France, États -Unis ,Canada, Royaume du Maroc, et peut être demain la Syrie,
- l'élection à la présidence de l'assemblée aujourd'hui dépassée,
- la durée de cinq ans du mandat du Président de l'assemblée, 
- le mode désignation des sénateurs par le Président de la république et faisons embargo sur l'orientation gouvernementale pour le programme "YONNU YOKUTE"  dont le financement a été ficelé (Macky SALL dixit).

Pour l'instant, il est nécessaire d' intervenir sur trois problèmes agités par le régime et de proposer des solutions :

1 /  la durée du mandat du Président de l'assemblée,
2/ l'acquisition de 250 véhicules pour les députés et sénateurs,
3/ la désignation de sénateurs par le Président de la république.

 1/LA DURÉE DU MANDAT DU PRÉSIDENT DU PRÉSIDENT DE L'ASSEMBLEE NATIONALE

La durée du mandat du bureau de l'assemblée nationale dont le président à été réglée  par la loi "Sada NDIAYE " nécessitant une révision de la constitution  portée par le groupe libéral et démocratique et adoptée par le parlement  réuni en congrès.

La loi "Sada NDIAYE " a deux mérites :

A- la réduction des possibilités de révision de la constitution relativement à l'organisation et au fonctionnement  de l'assemblée,
B- le renforcement des prérogatives des députés par rapport à l'élection , au contrôle et à la sanction du travail parlementaire des membres du bureau dont le President.

Article 62 nouveau :
"Le règlement intérieur de chaque Assemblée  détermine : la composition, les règles de fonctionnement du bureau ainsi que les pouvoirs , prérogatives et durée du mandat de son président; ".
Il n'est plus nécessaire de réviser la constitution pour changer de Président (cas Habib THIAM , Daouda SOW et Macky SALL) .
Cette loi a été critiquée par l'opposition d'hier. Le pouvoir d'aujourd'hui se devait de procéder immédiatement à une modification de la loi et éventuellement de la constitution pour revenir au statu quo ante. 

Pour cela, un député de la majorité doit déposer sur le bureau de l'assemblée une proposition de loi dans ce sens lors de la prochaine session ordinaire et pourquoi pas  la convocation d'une session extraordinaire courant septembre 2012 pour vider ce débat. Des députés de coalition Benno  bokk  Yakar militants de l'APR sont attendus dans ce sens pour être conséquents avec les positions d'hier.
A défaut tout indiquerait que Moustapha NIASSE est provisoire ?
La durée de cinq ans semble un souhait "préférentiel" . 
Elle  est souhaitée et "voulue" mais pas pour le moment parce que les circonstance politiciennes  actuelles ne s'y prêtent pas.
En vérité pour l'APR, il y a une nuance entre la durée du Mandat de Moustapha NIASSE (un an) et la durée du mandat d'un éventuel président APR de l'Assemblée nationale (pour le reste de la législature).

2/ LES VÉHICULES DES DÉPUTÉS ET SÉNATEURS

La politique de moyens et de résultats des 10eme et 11ème législature  doit être poursuivie par la mise à disposition de moyens conséquents par  le budget de l'Etat.
Le travail  exige des moyens à la hauteur des ambitions parlementaires surtout pour une assemblée de "rupture" : Bureau et secrétariat,Matériel informatique, Véhicule et moyen de communication et une maison parlementaire départementale à l'avenir.L'antiparlementarisme avait gagné certains opposants d'hier très critiques sur les  rémunérations et les véhicules des députés. 
Je ne veux pas être pris à défaut mais je ne comprends les raisons pour lesquelles le pouvoir aurait fait commande de 250 véhicules 4x4 pour les députés et sénateurs. 
Président du groupe de la majorité, j'ai été, avec les Présidents  Madieyna DIOUF et Ousmane Tanor DIENG, au cœur du dispositif pour la prise en charge des problèmes lies aux rémunérations et aux véhicules  lors de la 10 ème législature.

Mais, quand on accède au pouvoir avec des caisses de l'Etat vides (ministre du budget dixit) et qu'on récupère "600 véhicules volés" par des hommes du régime défunt,  (ministre de la justice ) le sens de l'économie et la réduction des dépenses publiques devraient prévaloir. L'Etat avait ici l'occasion de montrer sa bonne foi en affectant aux députés et sénateurs  250 des 600 VÉHICULES récupérés  des mains des "voleurs de la République".
Mais, " à bon menteur celui qui vient de loin."


3 / LA NOMINATION DE MEMBRES DU SÉNAT 

Nous partageons avec le Parti socialiste (Ps) la place et l'importance du Sénat dans l'ordre institutionnel et dans l'approfondissement de notre démocratie contrairement aux "assisards".
 Cependant la disposition permettant à Monsieur le Président de la république de nommer des Sénateurs a été très critiquée par les socialistes. (art 60-1 de la Constitution du 22 janvier 2001).
 Récemment des hommes politiques de divers horizons dont l'honorable député Aissata Tall SALL et Doudou SARR se sont prononcés sur cette question en marquant leur désaccord.

Une solution est possible en modifiant le texte avant l'élection des Sénateurs de septembre 2012. 
À défaut de supprimer purement et simplement le SÉNAT (position de Abdoulaye Bathily LDMPT ) si le respect des conclusions des Assises est encore de rigueur, ( Discours d'investiture de Moustapha Niasse le 30/7/2012), une proposition de loi modifiant l'élection et la nomination des Sénateurs pourrait être une solution. 
Ici apparaît une difficulté majeure pour deux orientations différentes :
Pour  le Premier ministre, il s'agira de décliner lors la DPG les différents aspects du programme "YONNU  YOKUTE" avec un Sénat dans le dispositif institutionnel.

Pour le Président de l'Assemblée nationale, il faut "comprendre le concept de rupture dans le mode de gouvernance de notre pays et dans la conception des politiques publiques qui doivent conduire aux changements et aux réformes que la CHARTE DE GOUVERNANCE  DÉMOCRATIQUE ISSUE DES ASSISES NATIONALES DE  2009 À  PROPOSÉ"AU PEUPLE SÉNÉGALAIS ( c'est nous qui soulignons)".

 Cette proposition de loi pourrait être portée par un socialiste, un assisard, ou un député de la majorité non membre de l'APR.
Il faut simplement préciser que contrairement à ce qui a été déclaré le Président de la république ne peut s'opposer l'examen de cette proposition de loi.

Par conséquent, si nous sommes dans une assemblée de rupture comme annoncé et souhaité, si les députés sont indépendants des partis politiques et si encore la patrie est avant le parti, il doit être facile de trouver un DÉPUTÉ DU PEUPLE   VOLONTAIRE pour prendre en charge  cette question .
La proposition pourrait être : 
"Les sénateurs sont élus sur des listes paritaires à raison de deux par département.
Le reste des sénateurs est nommé par le président de la république "

Pour toutes ces trois questions, les tenants du pouvoir et leur majorité composite, continuent de tromper le peuple mais comme disait l'autre, " demain il fera jour " 
Dans l'attente du jour nouveau, en cette nuit de LEYLATOUL KHADRE, je formule des prières pour les musulmans du Sénégal et de la Umma et particulièrement aux compagnons de Serigne Ameth Cissé NDIEGUENE avec qui j'ai souvent partagé une partie de cette nuit.
De Makkatal Moukaram toute mes prières vont vers nos Guides religieux, nos autorités politiques et coutumières. 
Toute ma compassion et mes condoléances aux familles éprouvées par les pluies diluviennes.
Que DIEU déverse sur notre pays une pluie abondante, saine et salvatrice, bénéfique et non nuisible, proche et productive, au bénéfice de nos braves paysans, de notre cheptel et de notre environnement.
Je  présente toutes mes excuses à ceux qui ont été offensés par mon texte et prie ALLAH  Soubhanahou  de les couvrir de Sa Grâce, de les rapprocher davantage de Lui, le  jour  de la résurrection.

Que DIEU protège le Sénégal 
 
Makkatal  26 ramadan 1433 A.H

Doudou WADE
Ancien Vice Président de l Assemblée nationale 
Ancien Président du Groupe libéral et démocratique 
Dakar SÉNÉGAL 


Bamba Toure

Mercredi 15 Aout 2012 22:44

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