Depuis quelques temps on assiste à des querelles entre certains responsables de l’Apr. Quel commentaire en faites-vous ?
Je pars du constat d’ordre général. Aujourd’hui, le pays est confronté à une crise d’économique qui est la résultante d’une crise économique au niveau mondial de sorte qu’on pensait naturellement que toutes les énergies auraient pu se regrouper autour d’une solidarité nationale qu’on pourrait développer pour sortir le pays de la crise. Malheureusement pour des querelles de positionnement, on note de plus en plus des invectives entre des responsables de l’Apr. Je trouve çà dommage.
Je pars du constat d’ordre général. Aujourd’hui, le pays est confronté à une crise d’économique qui est la résultante d’une crise économique au niveau mondial de sorte qu’on pensait naturellement que toutes les énergies auraient pu se regrouper autour d’une solidarité nationale qu’on pourrait développer pour sortir le pays de la crise. Malheureusement pour des querelles de positionnement, on note de plus en plus des invectives entre des responsables de l’Apr. Je trouve çà dommage.
Nous avons peut-être des raisons d’avoir des querelles, mais nous nous trompons d’adversaire. Nous avons des partis politiques qui disent même que notre président de la République est un président par défaut, il convient que nous autres puissions le défendre en mettant en exergue ce qu’il est en train de faire pour sortir le pays de la situation économique dans laquelle il se trouve. C’est ça qui devait être important. Le président de la République a posé beaucoup d’acteurs positifs. Je pense notamment à la bourse familiale qui est l’équivalent dans les démocraties avancées de la sécurité sociale. Les pays occidentaux eux-mêmes malgré le caractère libéral de leur philosophie économique ont tissé un lien de solidarité avec les couches vulnérables. Il s’agit d’allocations familiales qu’on peut verser à des personnes qui sont en chômage ou qui sont dans une situation de pauvreté extrême.
Si le président pense établir des bourses familiales en direction des populations les plus favorisées, il faut qu’on puisse mettre ça en exergue et le magnifier. Il y a la couverture maladie universelle. Les deux signifient qu’on va créer un vrai système de solidarité sociale au Sénégal. Ce sont des actions que nous devons magnifier plutôt que de nous battre. Nous avons des raisons d’espérer que le président, Macky Sall va réussir. C’est ça qu’il faut expliquer aux populations. Je ne sais même pas où est l’enjeu.
Si l’enjeu est la succession de Macky Sall, je me dis que mon souhait est que le président fasse deux mandats. Cette bataille de positionnement peut attendre. Peut-être ce sera un combat qui sera mené un jour pour la succession de Macky Sall, mais ce n’est pas le moment. Il s’y ajoute que si on fait une analyse lucide de la situation de ce pays, les départs créent toujours des faiblesses au niveau des partis politiques. Abdou Diouf est parti parce qu’il y a eu un choix d’une grande alternance du peuple sénégalais, mais le choix est la résultante du départ successif de Djibo ka et de Moustapha Niasse.
Cela a pesé pour qu’Abdoulaye Wade vienne au pouvoir en 2000. Il y a eu le même cas de figure pour Abdoulaye Wade. Les départs combinés d’Idrissa Seck et de Macky Sall ont affaibli considérablement le Pds et ont poussé Abdoulaye Wade à aller au second tour. Si on n’ouvre pas les perspectives d’une collaboration saine entre nous membres de l’Apr, nous allons droit vers le mur
. Et nous y allons droit plus tôt que les autres régimes précédents. J’en appelle au sens de responsabilité de tout le monde. Il convient qu’on crée des espaces de dialogue pour que les questions soulevées puissent être discutées et puissent trouver des solutions honorables. Il ne sert à rien d’exposer ces problèmes sur la place publique.
Comment créer ces conditions ?
Ce qui est en train d’être fait dans chaque localité pouvait se faire au niveau national. Dans les collectivités décentralisées, les responsables locaux de l’Apr tiennent des rencontres périodiques pour pouvoir à chaque fois que de besoin discuter des questions de l’heure. Tous les partis politiques tiennent des réunions périodiques. Qu’est ce qui empêche l’Alliance pour la République de tenir des réunions périodiques au sortir desquelles on peut faire des communications sur ce qui est en train d’être déroulé par le président de la République et son gouvernement. On peut faire des communications sur la vision du président et sur les autres questions. Si on ne le fait pas c’est sur la place publique que les questions vont être réglées. Les animateurs du Parti doivent voir comment structurer le parti et trouver un cadre qui permet de tenir des réunions même en l’absence du président de la République. Si on veut épargner au président de certaines critiques, on doit pouvoir prendre en compte la vision qu’il a pour le développement de ce pays, la disséquer, la domestiquer et la partager avec les populations locales. L’élite de l’Apr doit être le relais entre le président de la République et les populations pour pouvoir mettre en pratique sa vision pour le développement du pays.
Que doit faire le président face à ces querelles ?
Le président doit siffler la fin de la récréation, parce que ceci ne nous honore pas, parce que le grand risque que nous courons est d’être pris en grippe par les populations locales. Les gens sont confrontés à des difficultés, s’ils entendent des querelles en lieu et place aux débats autour des questions de développement, ils peuvent nous tourner le dos. Nous sommes venus au pouvoir sans être majoritaire. L’Apr pesait 25% au sortir du premier tour de l’élection présidentielle. Il a fallu une alliance pour gagner le second tour. On a eu presque le même pourcentage aux élections législatives. Si nous analysons l’évolution des résultats des élections, on constate que ceux qui étaient de l’autre côté n’ont pas bougé. Il faut penser à aller les chercher. Mais il faut que quand les gens viennent nous rallier qu’on sache ouvrir les portes. La notion de militant de la 25ème heure n’a pas de sens. Penser qu’on est en train de gouverner et qu’on n’exerce pas le pouvoir local est une tromperie. L’Alliance pour la république n’est pas en train d’exercer un pouvoir, parce que si c’est le président de la République, il est dépositaire du pouvoir exécutif. L’Assemblée nationale est composée d’une coalition hétéroclite est qui est appelée à casser, parce que les gens s’invectivent. Si chacun retourne de son côte, on risque de se retrouver avec nos 25% de départ ou peut-être 30% avec les nouvelles adhésions. Cela ne garantit pas une réélection du président de la République. Il faut avoir une approche lucide, être un peu plus proche des populations, mais accepter aussi que les nouvelles adhésions soient accueillies à bras ouverts. C’est de cette manière qu’on peut asseoir les conditions d’une gouvernance sereine.
Comment créer ces conditions ?
Ce qui est en train d’être fait dans chaque localité pouvait se faire au niveau national. Dans les collectivités décentralisées, les responsables locaux de l’Apr tiennent des rencontres périodiques pour pouvoir à chaque fois que de besoin discuter des questions de l’heure. Tous les partis politiques tiennent des réunions périodiques. Qu’est ce qui empêche l’Alliance pour la République de tenir des réunions périodiques au sortir desquelles on peut faire des communications sur ce qui est en train d’être déroulé par le président de la République et son gouvernement. On peut faire des communications sur la vision du président et sur les autres questions. Si on ne le fait pas c’est sur la place publique que les questions vont être réglées. Les animateurs du Parti doivent voir comment structurer le parti et trouver un cadre qui permet de tenir des réunions même en l’absence du président de la République. Si on veut épargner au président de certaines critiques, on doit pouvoir prendre en compte la vision qu’il a pour le développement de ce pays, la disséquer, la domestiquer et la partager avec les populations locales. L’élite de l’Apr doit être le relais entre le président de la République et les populations pour pouvoir mettre en pratique sa vision pour le développement du pays.
Que doit faire le président face à ces querelles ?
Le président doit siffler la fin de la récréation, parce que ceci ne nous honore pas, parce que le grand risque que nous courons est d’être pris en grippe par les populations locales. Les gens sont confrontés à des difficultés, s’ils entendent des querelles en lieu et place aux débats autour des questions de développement, ils peuvent nous tourner le dos. Nous sommes venus au pouvoir sans être majoritaire. L’Apr pesait 25% au sortir du premier tour de l’élection présidentielle. Il a fallu une alliance pour gagner le second tour. On a eu presque le même pourcentage aux élections législatives. Si nous analysons l’évolution des résultats des élections, on constate que ceux qui étaient de l’autre côté n’ont pas bougé. Il faut penser à aller les chercher. Mais il faut que quand les gens viennent nous rallier qu’on sache ouvrir les portes. La notion de militant de la 25ème heure n’a pas de sens. Penser qu’on est en train de gouverner et qu’on n’exerce pas le pouvoir local est une tromperie. L’Alliance pour la république n’est pas en train d’exercer un pouvoir, parce que si c’est le président de la République, il est dépositaire du pouvoir exécutif. L’Assemblée nationale est composée d’une coalition hétéroclite est qui est appelée à casser, parce que les gens s’invectivent. Si chacun retourne de son côte, on risque de se retrouver avec nos 25% de départ ou peut-être 30% avec les nouvelles adhésions. Cela ne garantit pas une réélection du président de la République. Il faut avoir une approche lucide, être un peu plus proche des populations, mais accepter aussi que les nouvelles adhésions soient accueillies à bras ouverts. C’est de cette manière qu’on peut asseoir les conditions d’une gouvernance sereine.
D’aucuns estiment que c’est la non restructuration qui crée ces querelles…
Avant que le président, Macky Sall n’accède au pouvoir, il n’y avait pas de structuration. Il n’y avait pas de querelles. Je pense que c’est parce que nous sommes venus au pouvoir que des gens font des gesticulations pour taper à l’œil du président de la République. Je pense que pour taper à l’œil du président de la République il faut faire adhérer les populations à sa cause. Le défaut de structuration n’est pas un problème. Le président a fait confiance à une équipe. S’il pense qu’il doit changer, il a le courage de le faire. C’est un homme réactif (…) La structuration est crainte parce que certains pensent qu’elle va créer les conditions d’une scission entre les différents leaders au plan local. Je dis que même si cette compétition existe, on peut regrouper tout le monde autour de l’essentiel. On pouvait trouver des plages de convergence au niveau local pour qu’il y ait des équipes.
Pensez-vous que l’Apr doit pouvoir sortir vainqueur des élections dans cette ambiance, principalement à Kolda ?
Je suis très optimiste. Je ne le dis pas pour des paroles en l’air. Au sortir de l’élection présidentielle, le président Abdoulaye Wade avait gagné les 15 collectivités locales du département. Au deuxième tour, les 11 collectivités locales sont encore restées dans le giron du Pds. Mais quand on a fait un travail de massification entre le second tour et les élections législatives, nous avons récupéré 15 collectivités locales. Cela veut dire que nous avons pu chercher chez les populations des militants qui ont accepté de rejoindre l’Apr. L’Apr peut gagner les 15 collectivités locales pourvu qu’on fasse de bons choix. Il faut voir les personnes qui portent les vrais projets et les gens sur qui les populations comptent. Ce qui compte en politique c’est la confiance que les populations ont vis-à-vis d’un leader. Si on passe à côté de ces questions, on s’expose au vote sanction comme cela s’est passé dans d’autres partis politiques.
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