Le scandale du bradage des ICS (Industries Chimiques du Sénégal), et la lente agonie de SENCHIM son ex filiale commerciale, semblent être les chaînons manquants dans la traque des biens mal acquis. Le professeur BATHILY a évoqué récemment dans une émission télé l’incongruité de la situation du Sénégal, qui est passé d’exportateur à importateur d’engrais. J’avais déjà crié ma rage sur le même sujet à travers une contribution similaire, aujourd’hui, je vais hurler de toutes mes forces pour espérer être entendu. Rien ne motive ma démarche, sinon ma passion pour l’agriculture, et le devoir de ne pas être ingrat vis-à-vis du groupe ICS, mon ex employeur. Nous devons avoir l’habitude de nous battre pour les générations futures. Des centaines d’articles ont été écrits en son temps sur cette affaire de recapitalisation avec la vente de l’entreprise à des indiens pour une bouchée de pain (40 milliards). La fragilisation des ICS a été voulue et mûrement réfléchie. Les corps de contrôle de l’Etat doivent nous dire quel est le rôle exact joué par Jérôme GODART avec le contrat OFFNORD dans le blocage des comptes de la société; car, tout est parti de là. On introduit le loup dans la bergerie, pour ensuite brader à vil prix, un joyau bâti dans l’effort, la souffrance et aussi la joie de milliers de travailleurs. Y a-t-il des intérêts occultes dans cette opération ? Nous voulons un jour en avoir le cœur net. Les ICS ont été le plus grand projet industriel de cette dimension en Afrique au sud du Sahara. Aujourd’hui le mal est fait, que faire ?
L’Etat du Sénégal doit reprendre la majorité dans le capital des ICS, ou à la limite, renégocier avec les indiens, pour que le quota d’acide dont on a besoin pour produire des engrais localement, soit revu à la hausse, et à défaut d’être au niveau d’avant recapitalisation, au moins qu’il soit conséquent. Aucune agriculture ne peut prospérer sans intrants agricoles, or, les ICS avaient été pensées pour être sur toute la chaîne des intrants (semences, engrais et pesticides). Les réserves prévues pour l’ensemble des panneaux miniers du groupe ICS vont s’épuiser d’ici 25 ans au plus. Les indiens défendent les intérêts de leur pays, faisons la même chose, et pour une fois, sur ce dossier, mettons les intérêts supérieurs du Sénégal au dessus de tout. L’Etat pourra ouvrir le capital à des privés Sénégalais ayant déjà une forte expérience dans le secteur des engrais par exemple. Par conséquent, en dehors de l’urée qui ne peut être produite sur place, les autres formules d'engrais seront labellisées localement. En outre, il sera possible de mettre en place des unités de bulk blending (mélange en vrac) pour certaines formules. Car, ironie de l’histoire, un industriel malien, qui pendant des années dépendait de la production des ICS pour faire des affaires, arrive actuellement à gagner des marchés au Sénégal, alors que son pays est défavorisé géographiquement par rapport au notre.
Quant à SENCHIM, l’ex filiale commerciale, qui est doté d'un outil industriel de premier plan dans la fabrication de pesticides avec un laboratoire certifié BPL (Bonnes pratiques de Laboratoire), unique en Afrique de l’Ouest, elle n’est pas mieux lotie. Implantée au KM 13, de la route de Rufisque, sa coexistence avec les populations riveraines est devenue explosive, malgré d’importants efforts de conciliation. Elle est devenue orpheline suite à la vente des ICS, puisque la commercialisation des engrais lui échappe ce qui impacte sur sa production de pesticides qui est devenue marginale. Par la reprise des ICS, l’Etat pourra favoriser les conditions d’un rapprochement stratégique entre SENCHIM et la SPIA (Société des produits industriels et agricoles), avec une fusion de leur savoir faire et de leur portefeuille produits, pour à terme, créer une grande société de fabrication de pesticides, afin d’augmenter leur production pour le marché local et le marché export. Par exemple, la culture de la tomate industrielle dans certaines zones de la vallée du fleuve est gravement menacée par un ravageur des plantes qu’une bonne recherche agro pharmaceutique développée dans une grande firme pourra aider à juguler.
Sur le plan pratique, SENCHIM/engrais sera couplée au site engrais de MBAO pour la fabrication, la distribution et la commercialisation des engrais complexes. SENCHIM/pesticides sera rattachée à la SPIA, et les installations déplacées vers LOUGA afin de mieux gérer les questions environnementales et atteindre la taille critique d’une grande entreprise de pesticides. Quant au site actuel de SENCHIM, il pourra accueillir les installations de bulk blending, les stocks d’urée pour les besoins de notre agriculture et d’autres produits connexes.
En conclusion, la reprise de notre souveraineté sur les ICS offrira à notre pays un vaste éventail de possibilités pour une sécurisation de la fourniture d’intrants agricoles gage d’une agriculture compétitive, sans oublier les retombées escomptées sur la vente du phosphate brut et de l’acide.
Abdoulaye DIALLO, Agence des Aéroports du Sénégal (ADS), vuvuzela79@yahoo.fr
L’Etat du Sénégal doit reprendre la majorité dans le capital des ICS, ou à la limite, renégocier avec les indiens, pour que le quota d’acide dont on a besoin pour produire des engrais localement, soit revu à la hausse, et à défaut d’être au niveau d’avant recapitalisation, au moins qu’il soit conséquent. Aucune agriculture ne peut prospérer sans intrants agricoles, or, les ICS avaient été pensées pour être sur toute la chaîne des intrants (semences, engrais et pesticides). Les réserves prévues pour l’ensemble des panneaux miniers du groupe ICS vont s’épuiser d’ici 25 ans au plus. Les indiens défendent les intérêts de leur pays, faisons la même chose, et pour une fois, sur ce dossier, mettons les intérêts supérieurs du Sénégal au dessus de tout. L’Etat pourra ouvrir le capital à des privés Sénégalais ayant déjà une forte expérience dans le secteur des engrais par exemple. Par conséquent, en dehors de l’urée qui ne peut être produite sur place, les autres formules d'engrais seront labellisées localement. En outre, il sera possible de mettre en place des unités de bulk blending (mélange en vrac) pour certaines formules. Car, ironie de l’histoire, un industriel malien, qui pendant des années dépendait de la production des ICS pour faire des affaires, arrive actuellement à gagner des marchés au Sénégal, alors que son pays est défavorisé géographiquement par rapport au notre.
Quant à SENCHIM, l’ex filiale commerciale, qui est doté d'un outil industriel de premier plan dans la fabrication de pesticides avec un laboratoire certifié BPL (Bonnes pratiques de Laboratoire), unique en Afrique de l’Ouest, elle n’est pas mieux lotie. Implantée au KM 13, de la route de Rufisque, sa coexistence avec les populations riveraines est devenue explosive, malgré d’importants efforts de conciliation. Elle est devenue orpheline suite à la vente des ICS, puisque la commercialisation des engrais lui échappe ce qui impacte sur sa production de pesticides qui est devenue marginale. Par la reprise des ICS, l’Etat pourra favoriser les conditions d’un rapprochement stratégique entre SENCHIM et la SPIA (Société des produits industriels et agricoles), avec une fusion de leur savoir faire et de leur portefeuille produits, pour à terme, créer une grande société de fabrication de pesticides, afin d’augmenter leur production pour le marché local et le marché export. Par exemple, la culture de la tomate industrielle dans certaines zones de la vallée du fleuve est gravement menacée par un ravageur des plantes qu’une bonne recherche agro pharmaceutique développée dans une grande firme pourra aider à juguler.
Sur le plan pratique, SENCHIM/engrais sera couplée au site engrais de MBAO pour la fabrication, la distribution et la commercialisation des engrais complexes. SENCHIM/pesticides sera rattachée à la SPIA, et les installations déplacées vers LOUGA afin de mieux gérer les questions environnementales et atteindre la taille critique d’une grande entreprise de pesticides. Quant au site actuel de SENCHIM, il pourra accueillir les installations de bulk blending, les stocks d’urée pour les besoins de notre agriculture et d’autres produits connexes.
En conclusion, la reprise de notre souveraineté sur les ICS offrira à notre pays un vaste éventail de possibilités pour une sécurisation de la fourniture d’intrants agricoles gage d’une agriculture compétitive, sans oublier les retombées escomptées sur la vente du phosphate brut et de l’acide.
Abdoulaye DIALLO, Agence des Aéroports du Sénégal (ADS), vuvuzela79@yahoo.fr