le théâtre des expériences les plus tragiques et les plus insidieuses d’exploitation de l’homme par l’homme. Cette exploitation, savamment orchestrée, a connu plusieurs phases successives qui, sous des formes multiples et centrifuges, ont durablement déstructuré nos sociétés, aliéné nos esprits, effacé nos cultures, colonisé nos âmes et fait mains basses sur toutes nos richesses. Au Sénégal, cette politique a produit une économie extravertie, entièrement au service de la puissance colonisatrice, engendré une architecture institutionnelle et des alliances politiques qui privilégient les suppôts de l’Occident au détriment des véritables patriotes et acteurs du développement. D’abord sous les formes de l’esclavage, elle s’est muée en néo colonisation qui apparaît, désormais, sous les formes d’un « nouvel ordre mondial » inique au service d’une « nouvelle civilisation » qui exclue les valeurs intrinsèques et l’identité des sociétés agressées. André Malraux l’avait prophétisé lorsqu’il disait que « le vingt et unième siècle sera religieux ou ne sera pas ». Huntington et Fukuyama, célèbres « prospectivistes » américains, l’ont théorisé en parlant, le premier, de « choc des civilisations » et le second de « la fin de l’histoire ». Les Bush- père et fils- avec leur éminence grise Carl Rove- l’ont matérialisé en définissant « un axe du mal » qui a conduit aux deux guerres en Irak, au soutien indéfectible des massacres systématiques du peuple palestinien et à l’intervention inconsidérée des forces de l’OTAN, sous la bannière américaine en Afghanistan. Cette politique, qui commence à perdurer, repose sur une veille systématique qui permet de neutraliser tout éveilleur de conscience, par le chantage, la diabolisation, la déstabilisation, voire la liquidation physique. Tous les leaders africains, qui ont eu le courage de s’opposer à la volonté de l’Occident, de réclamer la dignité, la liberté de ton et d’action, ont été combattus, brisés, diabolisés, stipendiés, quand ils n’ont pas été purement et simplement assassinés.
Abdoulaye Wade fait partie de cette catégorie d’Africains, fiers et patriotes, qui refusent la fatalité de la soumission et de la marginalisation de l’Afrique ; c’est pour cette raison qu’il dérange l’establishment qui gouverne aujourd’hui le monde. Il faut que les Sénégalais le sachent et en soient conscients : ils ont un président engagé, un combattant déterminé dans la lutte contre les inégalités, un défenseur des valeurs de civilisation négro-africaines. Homme d’ouverture, il est aussi un personnage au caractère indépendant, qui ne peut admettre de vêtir le corset réducteur dans lequel les puissants de ce monde veulent enfermer les « petits ». Parce qu’il refuse d’être un « nègre de service », il est gênant et il dérange.
Wade, un président décomplexé.
Il dérange parce qu’il est un président décomplexé ; pour avoir fréquenté tous les cercles où l’on fabriquait « l’intellectuel politiquement correct », il refuse d’être un « nègre de service », selon ses propres termes. Comme Prométhée, il a « volé » le feu pour éclairer son peuple.
Parce qu’il n’est nullement inféodé à l’Occident, parce qu’il n’appartient pas à cette race de présidents dont la fortune personnelle équivaut à l’endettement de leurs pays, parce qu’il n’est pas servile au point de prendre des ordres de qui que ce soit, il a, dès sa première rencontre avec Jacques Chirac, affirmé qu’il n’avait besoin de son amitié, mais plutôt de son respect et de sa considération.
Aujourd’hui, l’Occident s’offusque de voir que sous le magistère de Wade les lois de notre pays ne permettent ni l’expression, ni l’exercice de ce qu’il considère comme des « droits », en dépit des pressions de toutes sortes. Il voudrait que le Sénégal, pays de tolérance et d’hospitalité, légalise ces soit disant « droits » liés aux pratiques homosexuelles, contraires à nos valeurs et à nos mœurs. On ne saurait dénombrer les lettres de protestation qui, au quotidien, proviennent des différents milieux occidentaux, dont on connaît les connivences avec certaines ONG sénégalaises, sous le prétexte que le régime de Wade ne respecte pas les « droits de l’homme », parce que l’homosexualité continue d’être réprimée au Sénégal. Il va sans dire que ces ONG, entretenues et financées par de puissants lobbies, « altermondialistes » ou « pacsistes », sont actuellement au pied du mur, les partenaires outre atlantiques exigeant des résultats. Il faut également noter que la révélation qu’il a osé faire concernant sa rupture avec la franc-maçonnerie n’a pas été du goût de ces milieux, considérés comme de véritables puissances avec des pouvoirs occultes dont l’épicentre se trouve à Paris, Londres ou Washington et récemment quelque part en Afrique.
Il se murmure beaucoup que la fulgurante ascension d’un Macky Sall n’a été possible qu’avec le soutien actif de ces cercles. Qu’en est-il réellement ? A lui d’éclairer les Sénégalais ! En tout cas, il est troublant que dès la création de son parti, non seulement Macky Sall sollicitait de Feu le Président Oumar Bongo Odimba, connu pour être de son vivant le « Grand Maître » de la loge maçonnique du Gabon, « ses conseils éclairés, ses orientations et son appui à tout point de vue », mais il lui témoignait « toute sa reconnaissance, son affection et sa gratitude ». Par ailleurs, la récente interpellation d’un Ibrahima Sène, et le sentiment de nombreux Sénégalais que le candidat Macky Sall cache sa vraie nature du fait d’une grande capacité de dissimulation méritent, pour des raisons d’ordre éthique et moral, des réponses claires et édifiantes de sa part. Enfin sous l’influence de quels facteurs le candidat Macky Sall réduit-il, soudain, nos chefs religieux au rang de « simples citoyens » ? La maturité et l’intelligence dont les Sénégalais ont fait preuve le 26 février 2012 ne doivent pas être ensevelies par une paresse intellectuelle qui voudrait qu’on ne pose aucune question au candidat Macky parce qu’on serait aveuglé par une haine du Président sortant. Ainsi la première qu’on devrait lui poser est relative à sa part de responsabilité dans le soi-disant bilan négatif du régime de l’alternance que l’opposition brandit. Si tel est le cas, à quel poste Macky Sall se sentirait-il coupable ? Quand il était DG de Petrosen ? Ou peut-être quand il est devenu Conseiller spécial du Président de la République, chargé de l’Energie et des Mines ? Ou peut-être après avoir été promu Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique ? Ah non, peut-être après avoir été parachuté Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, porte-parole du fameux gouvernement d’un Idrissa Seck ? Ou c’est peut-être après avoir été « bombardé » Premier Ministre en avril 2004 ? Ou peut-être après s’être « arrangé » pour devenir Président de l’Assemblée nationale ? La deuxième question à laquelle Macky Sall porte sur l’origine des moyens financiers colossaux qui lui permettent de battre campagne partout dans le monde, dans le Sénégal des profondeurs, surtout qu’il se targue d’être un homme intègre ? Que pense-t-il vraiment de Idrissa Seck qui, soit dit en passant, est loin de devenir le quatrième président du Sénégal comme il l’avait proclamé en se dressant contre la candidature de son bienfaiteur. N’oublions pas, en effet, que c’est le même Macky Sall qui avait convoqué les diplomates de l’époque pour leur prouver, documents à l’appui, qu’Idrissa Seck méritait la prison à cause de sa gestion illégale des chantiers de Thiès. La troisième question est celle de savoir si Macky Sall n’est pas quelque part troublé par le fait que c’est maintenant que les Sénégalais pourraient le considérer comme un traitre. N’a-t-il pas trahi le Président Abdoulaye Wade qui l’a littéralement « fabriqué » ? N’a-t-il pas trahi le M23 en allant battre campagne tout seul après avoir signé un acte de communications communes. Les Sénégalais ont le droit de savoir.
Wade, un président visionnaire
Président visionnaire, Abdoulaye Wade a décliné de nouveaux paradigmes qui, forcément, débouchent sur la réappropriation par les Sénégalais de leur destin. C’est ainsi qu’il a introduit les changements qui ont permis la consécration de toutes les libertés civiles et politiques, la démocratisation de la vie politique par la consécration des principes et libertés, l’accès des femmes aux responsabilités les plus éminentes jusque-là réservées aux hommes, l’éclosion d’une presse plurielle, l’explosion de la société civile. Sur le plan économique, le fait que le Président Abdoulaye Wade ait diversifié les partenaires du Sénégal en s’ouvrant à la Chine, à l’Inde, aux pays arabes et surtout à l’Iran, considéré comme faisant partie de l’ « axe du mal » n’est pas du goût des Occidentaux qui ont longtemps considéré l’Afrique comme leur chasse gardée. Ces nouveaux partenaires ont investi dans des secteurs où l’Occident était aux abonnés absents ! Les Sénégalais ont fait le constat qu’en très peu de temps, un pays comme l’Iran a aidé leur pays à mettre en place une usine de montage de véhicules, un bel exemple de transfert de technologie que trois siècles de présence n’avaient pas permis de réaliser. C’est Abdoulaye Wade, président visionnaire, qui a renversé la logique de la traite qui repose sur une économie extravertie. Par des initiatives hardies telles que la GOANA, le plan REVA, la Grande Muraille Verte, les Bassins de Rétention, la mise en place de structures de soutien aux initiatives privées, la réduction de la fracture numérique, le tout reposant sur un important plan de construction des infrastructures (ports, aéroports, ponts, autoroutes, universités, hôpitaux, tribunaux etc.), il apparaît non seulement comme un homme du futur, mais comme un leader lucide, résolu à inscrire le Sénégal dans le sillage d’un développement durable et auto-entretenu. Fervent taalibé mouride, acquis à la doctrine du travail, il appartient à la lignée des Gaïndé Fatma, Cheikh Anta Diop, ces hérauts de leur temps. James Wolfenson ne s’y est pas trompé quand, au sortir d’une audience avec le Président Wade, il s’est dit très impressionné par l’homme qui venait de le recevoir. « Vous avez, disait-il, un président spécial, qui a beaucoup d’idées. On croirait qu’il a une idée par minute ».
Wade, un président debout
Abdoulaye Wade est un président debout qui porte fièrement en bandoulière ses convictions et ses valeurs africaines. Avec les manœuvres de certains lobby et officines obscurs, relayées par les puissants média et affidés du « « nouvel ordre mondial », aujourd’hui les masques sont tombés : Wade refuse de « se courber », il faut le diaboliser, effacer son œuvre et son combat ! Ne disait-il pas à Mbacké, à l’occasion de l’ouverture de sa campagne électorale : « ils m’en veulent parce que je défends les intérêts du Sénégal et de l’Afrique ».
C’est mal connaître l’homme, car c’est dans le combat et dans l’adversité, qui ne l’ébranlent guère, qu’Abdoulaye Wade fait preuve de courage et de pugnacité. L’Occident, dans son combat contre l’Islam voit d’un très mauvais œil les rapports qu’un homme politique comme Wade entretient avec les confréries religieuses sources ou facteurs d’une certaine stabilité dans un pays comme le Sénégal. En effet, cet Islam confrérique très ancré dans le tissu social sénégalais constitue sans nul doute un rempart solide contre les idéologies étrangères que tentent de véhiculer certains médias qui, sous le couvert du droit à l’information, sont au service d’obscurs intérêts.
Il est absolument effarant de constater à quel point la presse sénégalaise est partisane et féroce contre Abdoulaye Wade et ses proches. L’acharnement médiatique dont il est victime est sans précédent au Sénégal ; les attaques virulentes, les insultes et les calomnies qu’il subit depuis son accession à la magistrature suprême sont impensables dans une démocratie digne de ce nom. C’est qu’en réalité, cette presse mène un combat politique, en violation flagrante des règles d’éthique et de déontologie journalistiques. Dans un cadre plus subtile, elle s’est rendue complice d’un processus sournois de recolonisation par une communication à sens unique (importation de productions télévisuelles de pacotille, images douteuses, mais hypnotique qui ne tiennent nullement compte de nos valeurs de « diom », de « teggine » et de « soutoura » ; discours uniformisé tirant sa source de principes considérés comme universels parce que validés et imposés par l’Occident). Abdoulaye Wade, qui a beaucoup fait pour la liberté de la presse sénégalaise, en est aujourd’hui la principale victime.
Cependant, il serait dommage que tous les patriotes sénégalais et tous ceux qui sont animés d’un brin de lucidité ne l’accompagnent pas dans ce qui apparaît, aujourd’hui, comme une véritable « saga ». Dans ce sillage, il est comme le digne continuateur de l’œuvre d’un Kwame Nkrumah ou d’un Cheikh Anta Diop qui ont soutenu, à juste titre, que l’Afrique ne se développera que lorsqu’elle aura retrouvé sa confiance, sa fierté et sa conscience gommées par trois siècles d’esclavage et de colonisation. Il est devenu, aujourd’hui, le « dernier des Mohicans », l’un des rares rescapés de la conscience africaine qui montrent la voie à suivre, comme tout bon patriarche guidant son peuple sur le droit chemin.
Sur le plan de la symbolique, l’édification d’un monument dédié à la « Renaissance africaine », la construction d’une « Place du Souvenir » destinée aux grands héros de l’Afrique, le combat mené autour de la traite négrière pour qu’elle soit considérée comme crime contre l’humanité, la renégociation avec la France des accords de défense avec la restitution des principales bases militaires, le combat de décristallisation des pensions des anciens combattants et de leur alignement avec leurs homologues de la métropole, autant d’initiatives qui font du président sénégalais un héros des temps modernes.
Mais comme toujours, l’Occident sait trouver ses suppôts qui, sous le prétexte d’une adhésion à un « humanisme universel », ne sont, en réalité, que de « bon nègres », forcément courbés ou morts, et qui, pour les besoins de leur carrière politique, n’hésitent pas à prendre leurs ordres de simples fonctionnaires du Quai d’Orsay ou du Département d’Etat, quand ils ne donnent pas des gages de leur docilité aux dirigeants occidentaux.
Abdoulaye Wade montre aux Sénégalais une autre voie : celle du refus. C’est cela qui explique l’agacement et les gesticulations de certains milieux occidentaux à son endroit. En homme politique avisé, qui entend exercer la plénitude de ses prérogatives, qui ne s’en laisse pas compter, un leader dont la volonté est forte et le projet consistant, Abdoulaye Wade s’en remet au peuple sénégalais – comme il l’a toujours fait- confiant dans la parole de Dieu lorsque, s’adressant à son Prophète éprouvé, Il lui dit : « wa makaruu wa makara- llaahu wa-llaahu khayru-l maakiryna »*. « Et les autres (les infidèles) se mirent à stratégie, Allah aussi stratégie et Allah est le meilleur des stratèges » (Sourate Al-Imraan, verset 54).
Abuul Abass Sy/ Ancien fonctionnaire international
Abdoulaye Wade fait partie de cette catégorie d’Africains, fiers et patriotes, qui refusent la fatalité de la soumission et de la marginalisation de l’Afrique ; c’est pour cette raison qu’il dérange l’establishment qui gouverne aujourd’hui le monde. Il faut que les Sénégalais le sachent et en soient conscients : ils ont un président engagé, un combattant déterminé dans la lutte contre les inégalités, un défenseur des valeurs de civilisation négro-africaines. Homme d’ouverture, il est aussi un personnage au caractère indépendant, qui ne peut admettre de vêtir le corset réducteur dans lequel les puissants de ce monde veulent enfermer les « petits ». Parce qu’il refuse d’être un « nègre de service », il est gênant et il dérange.
Wade, un président décomplexé.
Il dérange parce qu’il est un président décomplexé ; pour avoir fréquenté tous les cercles où l’on fabriquait « l’intellectuel politiquement correct », il refuse d’être un « nègre de service », selon ses propres termes. Comme Prométhée, il a « volé » le feu pour éclairer son peuple.
Parce qu’il n’est nullement inféodé à l’Occident, parce qu’il n’appartient pas à cette race de présidents dont la fortune personnelle équivaut à l’endettement de leurs pays, parce qu’il n’est pas servile au point de prendre des ordres de qui que ce soit, il a, dès sa première rencontre avec Jacques Chirac, affirmé qu’il n’avait besoin de son amitié, mais plutôt de son respect et de sa considération.
Aujourd’hui, l’Occident s’offusque de voir que sous le magistère de Wade les lois de notre pays ne permettent ni l’expression, ni l’exercice de ce qu’il considère comme des « droits », en dépit des pressions de toutes sortes. Il voudrait que le Sénégal, pays de tolérance et d’hospitalité, légalise ces soit disant « droits » liés aux pratiques homosexuelles, contraires à nos valeurs et à nos mœurs. On ne saurait dénombrer les lettres de protestation qui, au quotidien, proviennent des différents milieux occidentaux, dont on connaît les connivences avec certaines ONG sénégalaises, sous le prétexte que le régime de Wade ne respecte pas les « droits de l’homme », parce que l’homosexualité continue d’être réprimée au Sénégal. Il va sans dire que ces ONG, entretenues et financées par de puissants lobbies, « altermondialistes » ou « pacsistes », sont actuellement au pied du mur, les partenaires outre atlantiques exigeant des résultats. Il faut également noter que la révélation qu’il a osé faire concernant sa rupture avec la franc-maçonnerie n’a pas été du goût de ces milieux, considérés comme de véritables puissances avec des pouvoirs occultes dont l’épicentre se trouve à Paris, Londres ou Washington et récemment quelque part en Afrique.
Il se murmure beaucoup que la fulgurante ascension d’un Macky Sall n’a été possible qu’avec le soutien actif de ces cercles. Qu’en est-il réellement ? A lui d’éclairer les Sénégalais ! En tout cas, il est troublant que dès la création de son parti, non seulement Macky Sall sollicitait de Feu le Président Oumar Bongo Odimba, connu pour être de son vivant le « Grand Maître » de la loge maçonnique du Gabon, « ses conseils éclairés, ses orientations et son appui à tout point de vue », mais il lui témoignait « toute sa reconnaissance, son affection et sa gratitude ». Par ailleurs, la récente interpellation d’un Ibrahima Sène, et le sentiment de nombreux Sénégalais que le candidat Macky Sall cache sa vraie nature du fait d’une grande capacité de dissimulation méritent, pour des raisons d’ordre éthique et moral, des réponses claires et édifiantes de sa part. Enfin sous l’influence de quels facteurs le candidat Macky Sall réduit-il, soudain, nos chefs religieux au rang de « simples citoyens » ? La maturité et l’intelligence dont les Sénégalais ont fait preuve le 26 février 2012 ne doivent pas être ensevelies par une paresse intellectuelle qui voudrait qu’on ne pose aucune question au candidat Macky parce qu’on serait aveuglé par une haine du Président sortant. Ainsi la première qu’on devrait lui poser est relative à sa part de responsabilité dans le soi-disant bilan négatif du régime de l’alternance que l’opposition brandit. Si tel est le cas, à quel poste Macky Sall se sentirait-il coupable ? Quand il était DG de Petrosen ? Ou peut-être quand il est devenu Conseiller spécial du Président de la République, chargé de l’Energie et des Mines ? Ou peut-être après avoir été promu Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique ? Ah non, peut-être après avoir été parachuté Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, porte-parole du fameux gouvernement d’un Idrissa Seck ? Ou c’est peut-être après avoir été « bombardé » Premier Ministre en avril 2004 ? Ou peut-être après s’être « arrangé » pour devenir Président de l’Assemblée nationale ? La deuxième question à laquelle Macky Sall porte sur l’origine des moyens financiers colossaux qui lui permettent de battre campagne partout dans le monde, dans le Sénégal des profondeurs, surtout qu’il se targue d’être un homme intègre ? Que pense-t-il vraiment de Idrissa Seck qui, soit dit en passant, est loin de devenir le quatrième président du Sénégal comme il l’avait proclamé en se dressant contre la candidature de son bienfaiteur. N’oublions pas, en effet, que c’est le même Macky Sall qui avait convoqué les diplomates de l’époque pour leur prouver, documents à l’appui, qu’Idrissa Seck méritait la prison à cause de sa gestion illégale des chantiers de Thiès. La troisième question est celle de savoir si Macky Sall n’est pas quelque part troublé par le fait que c’est maintenant que les Sénégalais pourraient le considérer comme un traitre. N’a-t-il pas trahi le Président Abdoulaye Wade qui l’a littéralement « fabriqué » ? N’a-t-il pas trahi le M23 en allant battre campagne tout seul après avoir signé un acte de communications communes. Les Sénégalais ont le droit de savoir.
Wade, un président visionnaire
Président visionnaire, Abdoulaye Wade a décliné de nouveaux paradigmes qui, forcément, débouchent sur la réappropriation par les Sénégalais de leur destin. C’est ainsi qu’il a introduit les changements qui ont permis la consécration de toutes les libertés civiles et politiques, la démocratisation de la vie politique par la consécration des principes et libertés, l’accès des femmes aux responsabilités les plus éminentes jusque-là réservées aux hommes, l’éclosion d’une presse plurielle, l’explosion de la société civile. Sur le plan économique, le fait que le Président Abdoulaye Wade ait diversifié les partenaires du Sénégal en s’ouvrant à la Chine, à l’Inde, aux pays arabes et surtout à l’Iran, considéré comme faisant partie de l’ « axe du mal » n’est pas du goût des Occidentaux qui ont longtemps considéré l’Afrique comme leur chasse gardée. Ces nouveaux partenaires ont investi dans des secteurs où l’Occident était aux abonnés absents ! Les Sénégalais ont fait le constat qu’en très peu de temps, un pays comme l’Iran a aidé leur pays à mettre en place une usine de montage de véhicules, un bel exemple de transfert de technologie que trois siècles de présence n’avaient pas permis de réaliser. C’est Abdoulaye Wade, président visionnaire, qui a renversé la logique de la traite qui repose sur une économie extravertie. Par des initiatives hardies telles que la GOANA, le plan REVA, la Grande Muraille Verte, les Bassins de Rétention, la mise en place de structures de soutien aux initiatives privées, la réduction de la fracture numérique, le tout reposant sur un important plan de construction des infrastructures (ports, aéroports, ponts, autoroutes, universités, hôpitaux, tribunaux etc.), il apparaît non seulement comme un homme du futur, mais comme un leader lucide, résolu à inscrire le Sénégal dans le sillage d’un développement durable et auto-entretenu. Fervent taalibé mouride, acquis à la doctrine du travail, il appartient à la lignée des Gaïndé Fatma, Cheikh Anta Diop, ces hérauts de leur temps. James Wolfenson ne s’y est pas trompé quand, au sortir d’une audience avec le Président Wade, il s’est dit très impressionné par l’homme qui venait de le recevoir. « Vous avez, disait-il, un président spécial, qui a beaucoup d’idées. On croirait qu’il a une idée par minute ».
Wade, un président debout
Abdoulaye Wade est un président debout qui porte fièrement en bandoulière ses convictions et ses valeurs africaines. Avec les manœuvres de certains lobby et officines obscurs, relayées par les puissants média et affidés du « « nouvel ordre mondial », aujourd’hui les masques sont tombés : Wade refuse de « se courber », il faut le diaboliser, effacer son œuvre et son combat ! Ne disait-il pas à Mbacké, à l’occasion de l’ouverture de sa campagne électorale : « ils m’en veulent parce que je défends les intérêts du Sénégal et de l’Afrique ».
C’est mal connaître l’homme, car c’est dans le combat et dans l’adversité, qui ne l’ébranlent guère, qu’Abdoulaye Wade fait preuve de courage et de pugnacité. L’Occident, dans son combat contre l’Islam voit d’un très mauvais œil les rapports qu’un homme politique comme Wade entretient avec les confréries religieuses sources ou facteurs d’une certaine stabilité dans un pays comme le Sénégal. En effet, cet Islam confrérique très ancré dans le tissu social sénégalais constitue sans nul doute un rempart solide contre les idéologies étrangères que tentent de véhiculer certains médias qui, sous le couvert du droit à l’information, sont au service d’obscurs intérêts.
Il est absolument effarant de constater à quel point la presse sénégalaise est partisane et féroce contre Abdoulaye Wade et ses proches. L’acharnement médiatique dont il est victime est sans précédent au Sénégal ; les attaques virulentes, les insultes et les calomnies qu’il subit depuis son accession à la magistrature suprême sont impensables dans une démocratie digne de ce nom. C’est qu’en réalité, cette presse mène un combat politique, en violation flagrante des règles d’éthique et de déontologie journalistiques. Dans un cadre plus subtile, elle s’est rendue complice d’un processus sournois de recolonisation par une communication à sens unique (importation de productions télévisuelles de pacotille, images douteuses, mais hypnotique qui ne tiennent nullement compte de nos valeurs de « diom », de « teggine » et de « soutoura » ; discours uniformisé tirant sa source de principes considérés comme universels parce que validés et imposés par l’Occident). Abdoulaye Wade, qui a beaucoup fait pour la liberté de la presse sénégalaise, en est aujourd’hui la principale victime.
Cependant, il serait dommage que tous les patriotes sénégalais et tous ceux qui sont animés d’un brin de lucidité ne l’accompagnent pas dans ce qui apparaît, aujourd’hui, comme une véritable « saga ». Dans ce sillage, il est comme le digne continuateur de l’œuvre d’un Kwame Nkrumah ou d’un Cheikh Anta Diop qui ont soutenu, à juste titre, que l’Afrique ne se développera que lorsqu’elle aura retrouvé sa confiance, sa fierté et sa conscience gommées par trois siècles d’esclavage et de colonisation. Il est devenu, aujourd’hui, le « dernier des Mohicans », l’un des rares rescapés de la conscience africaine qui montrent la voie à suivre, comme tout bon patriarche guidant son peuple sur le droit chemin.
Sur le plan de la symbolique, l’édification d’un monument dédié à la « Renaissance africaine », la construction d’une « Place du Souvenir » destinée aux grands héros de l’Afrique, le combat mené autour de la traite négrière pour qu’elle soit considérée comme crime contre l’humanité, la renégociation avec la France des accords de défense avec la restitution des principales bases militaires, le combat de décristallisation des pensions des anciens combattants et de leur alignement avec leurs homologues de la métropole, autant d’initiatives qui font du président sénégalais un héros des temps modernes.
Mais comme toujours, l’Occident sait trouver ses suppôts qui, sous le prétexte d’une adhésion à un « humanisme universel », ne sont, en réalité, que de « bon nègres », forcément courbés ou morts, et qui, pour les besoins de leur carrière politique, n’hésitent pas à prendre leurs ordres de simples fonctionnaires du Quai d’Orsay ou du Département d’Etat, quand ils ne donnent pas des gages de leur docilité aux dirigeants occidentaux.
Abdoulaye Wade montre aux Sénégalais une autre voie : celle du refus. C’est cela qui explique l’agacement et les gesticulations de certains milieux occidentaux à son endroit. En homme politique avisé, qui entend exercer la plénitude de ses prérogatives, qui ne s’en laisse pas compter, un leader dont la volonté est forte et le projet consistant, Abdoulaye Wade s’en remet au peuple sénégalais – comme il l’a toujours fait- confiant dans la parole de Dieu lorsque, s’adressant à son Prophète éprouvé, Il lui dit : « wa makaruu wa makara- llaahu wa-llaahu khayru-l maakiryna »*. « Et les autres (les infidèles) se mirent à stratégie, Allah aussi stratégie et Allah est le meilleur des stratèges » (Sourate Al-Imraan, verset 54).
Abuul Abass Sy/ Ancien fonctionnaire international