Des milliers de partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi défilaient vendredi en Egypte face à des forces de l'ordre désormais autorisées à ouvrir le feu, déclenchant des violences qui ont fait officiellement 12 morts et transformé des quartiers entiers en champs de bataille. Des tirs d'armes automatiques résonnaient dans différentes villes dont Le Caire, notamment autour de la place Ramsès où étaient massés des milliers de partisans des Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi, qui a assuré qu'au moins 25 personnes y avaient été tuées.
Egalement dans le centre de la capitale égyptienne, des témoins ont rapporté avoir vu un homme sauter d'un pont pour éviter les balles alors que les chars se dirigeaient vers les manifestants.
Ces scènes inédites relancent les craintes que l’Égypte --sous état d'urgence et où un couvre-feu nocturne a été imposé dans la moitié des provinces-- ne plonge dans le chaos deux jours après la journée la plus sanglante -578 morts et plus de 3.000 blessés- depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011.
Les Frères musulmans ont appelé à descendre "par millions" et "pacifiquement" dans les rues d'Egypte vendredi pour dénoncer le "massacre" des leurs mercredi lors de la dispersion extrêmement sanglante de leurs sit-in.
La confrérie défiait ainsi une nouvelle fois les autorités installées par l'armée qui ont autorisé les forces de l'ordre à ouvrir le feu sur les manifestants violents --une première dans le pays où le gouvernement a assuré que la police intervenait jusqu'ici avec une "très grande retenue".
Le ministère de la Santé a indiqué que quatre personnes avaient péri à Ismaïlia, sur le canal de Suez, et huit autres à Damiette (nord).
Il n'a pas fait état dans l'immédiat de morts au Caire, verrouillée par l'armée déployée en masse et quadrillée par des "comités populaires" pro-pouvoir. Des sources de sécurité ont de leur côté affirmé à l'AFP qu'un policier avait été tué dans une embuscade au Caire.
Les télévisions égyptiennes montraient des hommes tirer au fusil d'assaut Kalachnikov depuis un pont de la capitale mais il était impossible de savoir s'il s'agissait de manifestants ou de policiers en civil qui quadrillent la ville aux côté des soldats.
Des tirs ont également été entendus dans d'autres grandes villes du pays où les pro-Morsi manifestent comme Alexandrie (nord), Beni Soueif et Fayoum au sud du Caire, et la ville touristique de Hourghada sur la mer Rouge.
Cette journée est un test pour le plus peuplé des pays arabes, où la division ne cesse de croître entre partisans des Frères musulmans et tenants de la solution sécuritaire que les nouvelles autorités semblent désormais privilégier.
"Eviter la guerre civile"
Après de nouvelles attaques jeudi et la mort de 13 policiers et militaires, attribuées à des "islamistes" dans la péninsule instable du Nord-Sinaï, la presse, quasiment unanimement acquise à l'armée, se déchaînait contre la confrérie. "Les milices des Frères détruisent les biens du peuple", titrait notamment le journal privé Al-Masry al-Youm au-dessus d'une photo du siège de la province de Guizeh ravagé par les flammes.
A l'aube de ce "vendredi de la colère", Laila Moussa, une porte-parole de la Coalition pro-Morsi contre le "coup d’État", a affirmé à l'AFP que des membres des Frères musulmans, dont au moins deux parlementaires, avaient été arrêtés.
Depuis le coup de force des militaires, la majorité des dirigeants de la confrérie ont été interpellés ou sont en fuite. M. Morsi est lui-même toujours détenu au secret.
Le Guide suprême des Frères Mohamed Badie, en fuite, a promis vendredi dans sa lettre hebdomadaire à ses partisans que les responsables des "massacres" allaient devoir payer. Les Frères musulmans ont évoqué 2.200 morts et plus de 10.000 blessés mercredi.
Alors que de nombreux pays occidentaux ont condamné ce bain de sang, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont appelé jeudi soir les différentes parties en Egypte à faire preuve d'un "maximum de retenue".
Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a affirmé pour sa part vendredi son appui au pouvoir égyptien "face au terrorisme" et mis en garde contre "les ingérences" qui attisent selon lui la crise dans ce pays.
Les Etats-Unis ont de leur côté annulé des exercices militaires communs et incité leurs ressortissants à quitter l'Egypte, sans aller jusqu'à interrompre l'aide annuelle (1,5 milliard de dollars) versée en grande partie à la toute-puissante armée de leur allié.
Le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont demandé vendredi "une concertation urgente au niveau européen" sur la sanglante crise égyptienne. Les représentants des 28 États membres de l'UE doivent se réunir lundi à Bruxelles pour faire le point sur la situation.
La Turquie a rappelé pour consultations son ambassadeur en Egypte. Le Caire a aussitôt rappelé son représentant à Ankara et annulé des manoeuvres navales prévues avec la Turquie pour protester contre son "ingérence".
Par ailleurs, des manifestations pro-Morsi ont eu lieu dans les Territoires palestiniens, en Jordanie et au Soudan.
Egalement dans le centre de la capitale égyptienne, des témoins ont rapporté avoir vu un homme sauter d'un pont pour éviter les balles alors que les chars se dirigeaient vers les manifestants.
Ces scènes inédites relancent les craintes que l’Égypte --sous état d'urgence et où un couvre-feu nocturne a été imposé dans la moitié des provinces-- ne plonge dans le chaos deux jours après la journée la plus sanglante -578 morts et plus de 3.000 blessés- depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011.
Les Frères musulmans ont appelé à descendre "par millions" et "pacifiquement" dans les rues d'Egypte vendredi pour dénoncer le "massacre" des leurs mercredi lors de la dispersion extrêmement sanglante de leurs sit-in.
La confrérie défiait ainsi une nouvelle fois les autorités installées par l'armée qui ont autorisé les forces de l'ordre à ouvrir le feu sur les manifestants violents --une première dans le pays où le gouvernement a assuré que la police intervenait jusqu'ici avec une "très grande retenue".
Le ministère de la Santé a indiqué que quatre personnes avaient péri à Ismaïlia, sur le canal de Suez, et huit autres à Damiette (nord).
Il n'a pas fait état dans l'immédiat de morts au Caire, verrouillée par l'armée déployée en masse et quadrillée par des "comités populaires" pro-pouvoir. Des sources de sécurité ont de leur côté affirmé à l'AFP qu'un policier avait été tué dans une embuscade au Caire.
Les télévisions égyptiennes montraient des hommes tirer au fusil d'assaut Kalachnikov depuis un pont de la capitale mais il était impossible de savoir s'il s'agissait de manifestants ou de policiers en civil qui quadrillent la ville aux côté des soldats.
Des tirs ont également été entendus dans d'autres grandes villes du pays où les pro-Morsi manifestent comme Alexandrie (nord), Beni Soueif et Fayoum au sud du Caire, et la ville touristique de Hourghada sur la mer Rouge.
Cette journée est un test pour le plus peuplé des pays arabes, où la division ne cesse de croître entre partisans des Frères musulmans et tenants de la solution sécuritaire que les nouvelles autorités semblent désormais privilégier.
"Eviter la guerre civile"
Après de nouvelles attaques jeudi et la mort de 13 policiers et militaires, attribuées à des "islamistes" dans la péninsule instable du Nord-Sinaï, la presse, quasiment unanimement acquise à l'armée, se déchaînait contre la confrérie. "Les milices des Frères détruisent les biens du peuple", titrait notamment le journal privé Al-Masry al-Youm au-dessus d'une photo du siège de la province de Guizeh ravagé par les flammes.
A l'aube de ce "vendredi de la colère", Laila Moussa, une porte-parole de la Coalition pro-Morsi contre le "coup d’État", a affirmé à l'AFP que des membres des Frères musulmans, dont au moins deux parlementaires, avaient été arrêtés.
Depuis le coup de force des militaires, la majorité des dirigeants de la confrérie ont été interpellés ou sont en fuite. M. Morsi est lui-même toujours détenu au secret.
Le Guide suprême des Frères Mohamed Badie, en fuite, a promis vendredi dans sa lettre hebdomadaire à ses partisans que les responsables des "massacres" allaient devoir payer. Les Frères musulmans ont évoqué 2.200 morts et plus de 10.000 blessés mercredi.
Alors que de nombreux pays occidentaux ont condamné ce bain de sang, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont appelé jeudi soir les différentes parties en Egypte à faire preuve d'un "maximum de retenue".
Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a affirmé pour sa part vendredi son appui au pouvoir égyptien "face au terrorisme" et mis en garde contre "les ingérences" qui attisent selon lui la crise dans ce pays.
Les Etats-Unis ont de leur côté annulé des exercices militaires communs et incité leurs ressortissants à quitter l'Egypte, sans aller jusqu'à interrompre l'aide annuelle (1,5 milliard de dollars) versée en grande partie à la toute-puissante armée de leur allié.
Le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont demandé vendredi "une concertation urgente au niveau européen" sur la sanglante crise égyptienne. Les représentants des 28 États membres de l'UE doivent se réunir lundi à Bruxelles pour faire le point sur la situation.
La Turquie a rappelé pour consultations son ambassadeur en Egypte. Le Caire a aussitôt rappelé son représentant à Ankara et annulé des manoeuvres navales prévues avec la Turquie pour protester contre son "ingérence".
Par ailleurs, des manifestations pro-Morsi ont eu lieu dans les Territoires palestiniens, en Jordanie et au Soudan.