Le bilan diverge mais plusieurs dizaines de personnes auraient trouvé la mort lundi matin à l'aube lors de l'évacuation d'un sit-in des Frères musulmans au Caire devant la Garde républicaine. Le porte-parole de la confrérie parle de 16 morts à l'AFP mais la chaîne Al Jazira parle elle de 35 morts.
"Seize personnes ont été tuées et cent blessées, dont de nombreuses dans un état grave", a affirmé à l'AFP Ahmed Aref, porte-parole de la confrérie dont est issu Mohamed Morsi. La confrérie des Frères musulmans manifestait devant la Garde républicaine au Caire. Des barrages de la police militaire empêchaient les journalistes d'accéder au secteur. Ce bilan n'a pas été confirmé de source indépendante.
L'armée affirme de son côté qu'un « groupe terroriste » a tenté de pénétrer dans un site de la garde républicaine. "A l'aube, un groupe de terroristes armés a essayé d'envahir le (bâtiment) de la Garde républicaine, attaquant les soldats et la police, provoquant la mort d'un officier et blessant plusieurs conscrits, dont six sont dans un état critique", a affirmé l'armée.
Tirs à balles réelles
Plus tôt, des manifestants avaient affirmé par téléphone à l'AFP que l'armée et la police avaient tiré à balles réelles et lancé des grenades lacrymogènes pour disperser les participants à un sit-in devant le bâtiment militaire. J'ai vu de mes propres yeux des gens sur lesquels on a tiré", a déclaré l'un d'eux. Il a ajouté que les forces de l'ordre avaient ensuite poursuivi de nombreux manifestants. "Ils veulent faire partir les manifestants" qui ont affirmé dimanche qu'ils poursuivraient leur sit-in "pour une durée illimitée", avait estimé un autre manifestant.
Vendredi, au même endroit, quatre islamistes avaient été tués dans des échanges de tirs avec l'armée. Les partisans des Frères musulmans sont mobilisés en masse depuis plus de dix jours dans différents endroits du Caire pour défendre la "légitimité" de l'ex-chef d'Etat, premier président élu démocratiquement de l'histoire du pays. Mercredi soir, l'armée a déposé Mohamed Morsi après des manifestations d'une ampleur inédite en Egypte. Les forces de sécurité ont ensuite lancé une campagne d'arrestations à l'encontre de la puissante confrérie, incarcérant plusieurs de ses haut dirigeants.