El Hadji Abdourahmane Diouf, porte-parole de Rewmi :« Les ambitions présidentielles d’Idy restent intactes… »

Le parti d’Idrissa Seck persiste et signe. Rewmi ne retire rien du fameux communiqué publié le 31 janvier dernier dans lequel le parti plaidait le droit à la défense de l’opposition, dans l’affaire des biens mal acquis, entre autre. Et même si cela a irrité au plus haut point le camp présidentiel, Rewmi ne compte pas changer de fusil d’épaule. Après les sorties au vitriol du responsable des jeunes du parti, Thierno Bocoum, le porte-parole du parti a enfoncé le clou. Abdoulaye Diouf qui était l’invité du ‘’Grand Jury’’ de la Rfm, assume : « si c’était à refaire, nous le referons ».


Les intimidations et autres mises en garde des aboyeurs de Macky Sall n’auront pas raison de la volonté des rewmistes à jouer, jusqu’au bout, les alliés rebelles. C’est en substance le discours servi ce dimanche par le porte-parole du parti qui était l’invité du ‘’Grand jury’’ de la Rfm. Sur l’avenir politique d’Idrissa Seck, Abdoulaye Diouf a été sans ambages. « Les ambitions présidentielles d’Idrissa Seck restent intactes », a-t-il laissé entendre au micro de Mamadou Ibra Kane. Et de préciser, « nous ne sommes pas dans le fétichisme des chiffres. Idy n’a pas été le 4e président du Sénégal, il peut bien en être le cinquième ».

« … si c’était à refaire nous le referons… »

Revenant sur le fameux communiqué publié par son parti le 31 janvier dernier, objet de polémiques et d’attaques venant du parti présidentiel, Abdoulaye Diouf persiste et signe. « Si c’était à refaire, nous le referons », a-t-il dit. « Dans cette affaire des biens mal acquis, il faut respecter les droits de la défense. Je ne vois pas de mal à rappeler la séparation des pouvoirs », a-t-il réitéré, même s’il est d’avis que « quand on a géré des deniers publics, il faut accepter d’en rendre compte ». Mais c’est tout de suite pour ajouter, « quand on est allié, il faut se dire la vérité. Nous défendons des principes, ceux de la démocratie ». D’autant plus que, a-t-il souligné, « A l’heure du bilan, qu’il soit positif ou négatif, nous serons comptables de ce bilan ». A la suite de Thierno Bocoum, il réitère, « notre liberté de ton est consubstantielle à notre parti. Nous nous réservons le droit d’alerter le président de la République. Nous sommes exigeants envers nous-mêmes et donc envers les autres ». Et même une éventuelle rupture entre les deux partis ne fait pas fléchir les camarades d’Idrissa Seck. « C’est comme dans un mariage. Comme vous le savez, le mariage implique le divorce », a encore argumenté Abdoulaye Diouf, non sans préciser, « le consensus n’est pas un unanimisme incapacitant ».

« …Macky sall avait promis réduire le mandat présidentiel à 5 ans… »

Comme une mise en garde, Abdoulaye Diouf évoque un sujet qui pourrait être une pomme de discorde en latence. Celui du mandat présidentiel que l’actuel chef de l’Etat a promis de faire passer de 7 à 5 ans. « Macky Sall avait promis de ramener le mandat présidentiel de 7 à 5 ans », a rappelé Abdoulaye Diouf, se refusant de dire que le chef de l’Etat devrait le faire avant la fin de sa première année ou après. Dans tous les cas, a-t-il soutenu, « il y a une série de réformes institutionnelles à opérer dont celle du mandat présidentiel, mais aussi la suppléance du chef de l’Etat en cas de vacance du pouvoir, puisque le Sénat a été supprimé ». Le juriste de formation qu’il est croit savoir que le référendum semble être la solution la mieux indiquée, sous ce rapport.

« …On ne peut pas nier qu’il y a un malaise social »

Invité à faire le bilan du règne de Macky Sall, Abdoulaye Diouf est d’avis qu’il est encore trop tôt pour se livrer à un tel exercice. Mais, avoue-t-il, « on ne peut pas nier qu’il y a un malaise social ». Il en veut pour preuve que les prix des denrées de première nécessité restés trop élevés, malgré la vraie fausse baisse des prix annoncée. « Aujourd’hui, la facture céréalière du Sénégal est estimée à 300 milliards. Il y a aussi que nous dépendons des stocks vivriers d’autres pays. Tout ceci fait que nous n’avons pas la main mise sur la structuration des prix. Nous n’avons pas de marge de manœuvre par rapport aux prix », a-t-il admis, évoquant des problèmes en latence comme celui de l’énergie et la faible production rizicole. Réagissant à la fameuse consigne de Macky Sall aux Directeurs généraux (qui perd sa localité perd son poste el hadji diouf  qui est aussi le Directeur général de la Société nationale d’exploitation des eaux du Sénégal (SONEES), s’est voulu assez clair. « Cette consigne ne m’engage nullement. Quand je suis à la Sonees, je ne suis pas un militant. J’y suis pour une mission bien définie », a-t-il rétorqué.


Bamba Toure

Dimanche 10 Février 2013 17:27

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