Face à la presse hier, El Hadji Mamadou Diao, responsable politique de l’Apr à Kolda n’a pas fait dans la dentelle sur la polémique, née de la sortie du président Macky Sall, sur l’homologation des prix des denrées de première nécessité. Avec sa casquette d’inspecteur des impôts et domaines, M. Diao trouve qu’il n’y a «ni paradoxe, ni ségrégation» dans la subvention des prix des denrées de 1ère nécessité.
Mieux, fait savoir ce responsable de l’Apr, «en matière de subvention de prix, ce sont d’abord les bénéficiaires qui sont visés. Pour ce qui est de cette subvention, ce sont les couches défavorisées qui sont visées. Le Sénégal ne s’arrête pas à Dakar. Lorsque vous allez dans le fin fond du Sénégal, ces personnes-là ne font pas un choix par rapport aux prix. S’il faut aider les Sénégalais à améliorer leurs dépenses quotidiennes, il faut voir ceux qui souffrent». El Hadj Mamadou Diao ajoute qu’«il faut que ceux qui ont moins de moyens soient aidés et soutenus par le gouvernement pour se soigner, pour manger… Il est tant qu’on fasse une ségrégation positive dans le cadre de la solidarité pour les Sénégalais».
Selon toujours ce responsable de l’Apr, «ce qui se passe est plus grave que ce qu’on imagine parce qu’il y avait une désarticulation du tissu économique sénégalais». Comme solution, il propose le changement de mentalité des Sénégalais. Parce que soutient-il, «On nous avait habitués à un système de gabegie, un système de clientélisme, un système de corruption à un niveau incommensurable».
Profitant de l’occasion, il a donné des éclaircissements sur l’argent qui avait semé la discorde entre les imams de Kolda lors de la visite du chef de l’Etat dans le cadre du Conseil des ministres décentralisé. Pour cet apéristes de Kolda, «il y a eu un problème de sécurisation de l’argent entre les imams». Et d’expliquer, «lorsque le président recevait les délégations, on établissait une liste. S’il y avait eu une coordination à leur niveau, les autorités religieuses auraient pu trouver le bon cadre pour discuter du partage de cet argent». Malheureusement, selon toujours M. Diao, «du fait de la désorganisation, cette situation a engendré des problèmes que nous regrettons tous».
Sur la question de la traque des biens supposés mal acquis, cet inspecteur des Impôts et domaines pense que, «c’est une exigence publique. C’est la clameur publique qui l’a exigée». Mieux ou pis, il tranche net : «On a parlé de reddition de comptes et non de chasse aux sorcières».
A propos des sorties incendiaires du président du Rewmi contre le régime de Macky Sall, M. Diao soutient que «lorsqu’on est allié avec une personne, il y a des choses qu’on n’étale pas sur la place publique». «Si monsieur Idrissa Seck a envi de travailler avec nous qu’il le fasse, mais nous ne sommes pas d’accord pour une amitié derrière laquelle on aiguise un couteau pour son compagnon. Idrissa Seck, s’il veut être le leader de l’opposition, n’a qu’à prendre ses responsabilités», tranche M. Diao.
Magib GAYE