En visite chez Kabila (RDC) Soro persiste et signe: « Gbagbo est le seul responsable et coupable de la crise postélectorale »

Hier à l’Assemblée nationale Congolaise, Guillaume Soro persiste et signe : « Gbagbo est le seul responsable et coupable de la crise postélectorale »


Pour Guillaume Soro, le malheur de la Côte d’Ivoire est parti du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître les résultats des élections
Le Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Kigbafori Soro, invité à l’ouverture de la première session du Parlement de la République démocratique du Congo (Rdc), a prononcé un discours, hier vendredi 15 mars 2013 à Kinshasa, devant les parlementaires congolais.
Il est revenu sur la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, et a accablé une fois de plus, l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo.  »Il n’y a pas à tergiverser : ne confondons pas le feu et la fumée et reconnaissons que l’ancien Président est le seul responsable et coupable de la crise postélectorale et de ses dramatiques conséquences pour la population, et notamment pour les Ivoiriens et les étrangers les plus vulnérables et les plus démunis. Tout cela, chacun le sait pertinemment et c’est pourquoi, on ne peut que s’interroger et s’inquiéter du soutien que l’ancien Président a pu recevoir de la part de ses militants déçus, ce qui peut se concevoir, mais également de la part d’une certaine presse, de certaines chancelleries, et de certains africains au nom d’un pseudo-panafricanisme », a-t-il martelé après avoir rappelé les péripéties de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire.
Pour Guillaume Soro,  »le Président sortant (Gbagbo, Ndlr) n’a pas accepté sa défaite et s’est arrogé, de façon arbitraire et unilatérale, le droit de refuser de se soumettre au verdict des urnes ». Et de s’interroger en ces termes :  »Par quelle distorsion de la vérité historique a-t-on pu accepter de considérer qu’un régime qui entend expulser de son sol tous les étrangers, peut se targuer d’appartenir au courant libérateur du panafricanisme? Sont-ils panafricanistes, ces Ivoiriens qui ont massacré le Burkinabé et le Malien, pour la simple et bonne raison qu’ils étaient Burkinabé et Malien ? ». Le panafricanisme. C’est d’ailleurs le thème que le N°2 ivoirien a largement analysé face aux élus de la nation congolaise.  »…Je qualifierai d’ «idéologie du repli identitaire», ce que l’Afrique est en droit de faire, c’est de prendre ses distances avec les anciennes puissances coloniales, de tourner le dos aux pays occidentaux. C’est un panafricanisme dogmatique, qui préconise le repli défensif des Africains sur leurs identités closes, comme panacée aux traumatismes du passé. La haine de l’Occident est le seul fonds de commerce de ce panafricanisme identitaire », a-t-il relevé.
Contrairement aux adeptes de ce type de panafricanisme, Guillaume Soro a rendu hommage à Haïlé Sélassié, Kwame Nkrumah, Félix-Houphouët-Boigny, Ruben Um Nyobé, Patrice Lumumba, Sékou Touré…, qu’ils a qualifiés de  »véritables résistants », ou encored’  »authentiques rebelles de notre continent en voie d’émancipation ».  »Il nous incombe de leur être reconnaissants, pour avoir permis, à travers les revendications contestataires et les prises de position révolutionnaires dont ils étaient coutumiers, d’imposer peu à peu l’idéal du Panafricanisme, conçu comme un mouvement destiné à unifier l’Afrique et à encourager un sentiment de solidarité entre les Africains », a-t-il dit. Se prononçant sur les crises en Afrique, Soro a fait remarquer que celles-ci laissent entrevoir que  »l’urgence de notre temps, ce n’est ni la haine, ni la vengeance, mais la démocratie ».
A propos de Démocratie, il dira :  » Contrairement à ce que certains croient, la démocratie ne s’importe pas. Elle émerge de la force morale du compromis entre filles et fils du même pays. La démocratie est la fille aînée du dialogue direct entre pouvoirs et oppositions. Voilà pourquoi il n’y a pas au monde deux démocraties identiques, car chacune doit exprimer le désir d’élévation partagé humblement par tous les acteurs conscients d’une société donnée. Approprions-nous donc la démocratie, sans honte ni prétention. C’est l’affaire même de notre avenir ». Lors de son Discours, Guillaume Soro a fouetté l’orgueil du peuple congolais en lui faisant savoir qu’il a une grande carte à jouer dans le monde notamment au plan artistique.
A son homologue congolais, il a traduit sa joie d’avoir été invité.  »Monsieur le Président, vous venez de sceller le nécessaire rapprochement entre nos deux Institutions », s’est-il convaincu avant de de livrer le message suivant au Députés congolais :  »Je veux m’acquitter de l’agréable devoir de vous transmettre, chers parlementaires congolais, les remerciements appuyés du Président de la République de Côte d’Ivoire, Son Excellence Alassane Ouattara qui est très sensible à l’honneur qui est fait à son pays et qui nous a demandé de renouveler ses amitiés à son homologue, frère et ami, Son Excellence Joseph Kabila ».
BAMBA Idrissa

Soir info via connectionivoirienne.net

Samedi 16 Mars 2013 10:50

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