Enquête sur une pluie de plaintes sur fond de limogeage à la Caisse de sécurité sociale

Nul ne saurait leur en tenir rigueur, si les plus hautes autorités du pays s’attachaient les services des charlatans les plus cotés de la planète, en vue d’exorciser le mal qui vampirise la marche de la Caisse de sécurité sociale (Css).


En proie à un management ô combien nébuleux axé sur une vision purement patrimoniale, l’institution en question, possédée par on ne sait pas quel démon, est, par ces temps qui courent, sens dessous-dessous. Avec à la clé une pluie de plaintes portant les empreintes de la Direction de la boîte et qui, au fil de jours, s’abat sur son personnel. Enquête!!!

Tout est parti d’un banal mail envoyé par un agent à ses camarades de la Caisse de sécurité sociale, pour dénoncer la gestion patrimoniale de la boîte par Mamadou Racine Sy, ses amis syndicalistes et administrateurs, dont les fils, filles et neveux peuplent l’effectif du personnel. Incapable de nier le fait que le recrutement d’une bonne partie du personnel de la Css s’est fait sur la base du copinage, comme dénoncé du reste par le mail en question et dont Actusen.com a récemment fait l’écho, la Direction a préféré se lancer dans une véritable chasse aux sorcières. Dans cette traque, est d’abord ciblé un agent innocent : il s’agit de Serge Mallou, contrôleur de formation au sein de l’Agence Wiltord.

Après avoir déféré à une première convocation de la Police de 4ème, située à la Médina, le pauvre est, selon nos interlocuteurs, convoqué de nouveau chez les limiers. Lors de son premier passage chez ces derniers, les enquêteurs lui ont fait savoir que la Direction de la Css lui reproche d’être l’auteur du mail dénonçant le recrutement subjectif du personnel qui est érigé en dogme. Alors, Serge Mallou a failli tomber à la renverse. Car le mail qui a mis la Css dans tous ses états, il ne l’a appris qu’à l’instar de la plupart de ses collègues. Et, malgré ses dénégations, ses accusateurs refusent de lui lâcher les basques.

En bon chrétien, Serge Mallou préfère la mort à l’humiliation

 Dans cette affaire, la vérité est plus prosaïque, et pour cause. En réalité, la Direction est en train de solder se comptes avec un agent qui, selon les confidences faites à Actusen.com, refuse de faire les courbettes à qui que ce soit. Et, en chrétien bon teint, Serge Mallou préfère mourir plutôt que d’être humilié et traîné dans la boue sans motif solide, d’après les confessions faites à ses amis. Mais preuve que la Direction veut, coûte que coûte, en finir avec cet agent : le revers de la médaille servi à ce dernier, vingt-quatre heures avant qu’on lui a collé cette accusation absurde.

Retour sur une journée pas comme les autres pour les contrôleurs de la Css à «Plastique Moderne»

En milieu de semaine dernière, Serge Mallou, accompagné de deux de ses collègues, toutes des filles, s’était rendu dans une Entreprise dénommée Plastique Moderne, située sur la Route de Rufisque. Et ce, dans le cadre d’une opération coup de poing, au cours de laquelle les contrôleurs envoyés sur le terrain servent des mises en demeure et procèdent à des dépistages des Sociétés qui ne sont pas affiliées à l’Ipres. Mais mal leur en a pris, car, à Plastique Moderne, les filles tombent sur le chef du personnel de ladite Entreprise. Ce dernier, selon des sources concordantes, s’engueule avec ses visiteuses du jour et les brutalise, dit-on, au détour d’un échange de propos aigre-doux.

Lorsque l’une de contrôleuses de la Caisse de sécurité sociale a voulu procéder au décompte du nombre d’agents en service à Plastique Moderne. Mis au parfum du triste sort réservé à ses collègues, Serge Mallou, qui, au moment des faits, était dans le véhicule de service garé devant Plastique Moderne, accourt. Là aussi, s’ensuivent des échanges de propos et une bagarre éclata entre Serge et le chef du personnel. Avant que des personnes de bonne volonté ne les séparent. Mais comme s’il avait un contentieux avec Dame nature, lorsqu’il l’a informée de l’accueil mouvementé qui a été réservé aux trois agents, la Direction de la Css, au lieu de soutenir Serge Mallou, lui reproche d’avoir défendu ses collègues et cherché à laver l’affront fait à la Caisse de sécurité sociale.

Pire, faisant fi du rapport accablant fait sur l’attitude du chef du personnel de Plastique Moderne, la Direction de la Css ouvre une enquête. Comme qui dirait, qui veut noyer son chien l’accuse de rage.

 L’ex-Dg de Wiltord apprend d’un collègue son limogeage, en allant au bureau, mardi dernier

 Comble de l’ironie, dans la foulée, le chef d’Agence de Wiltord a été relevé, sans aucun motif. Officieusement, on lui reproche de n’avoir pas dénoncé encore moins sanctionné Serge Mallou, au sujet du mail, dont il serait l’auteur. Or, selon les sources de Actusen.com, Ngagne Diombakh, se confessant auprès de l’Amicale des cadres de la Css, dont il est membre, a juré sur tous les saints qu’il ne connaît pas l’origine du mail qui défraie tant la chronique. Mais son croche-pied du destin est à recherché ailleurs. En vérité, tout son malheur remonte en début de semaine dernière. En effet, le 23 juillet passé, une ancienne syndicaliste de la Css, dont la fille fait partie du recrutement patrimonial du personnel dénoncé dans le mail de la controverse, a débarqué dans le bureau de Ngagne Diombakh.

Une ex-syndicaliste de la Css, très amie à Mamadou Racine Sy, débarque dans le bureau du Dg de Wiltord et l’abreuve de toutes sortes d’injures

 Sur place, la dame, très liée à Mamadou Racine Sy, président du Conseil d’administration de la Css, qui avait recruté sa fille, abreuve le chef de l’Agence Wiltord d’injures de toutes sortes. Pris de court, les collaborateurs de Ngagne Diombakh, ameutés par les insanités de l’ex-syndicaliste de la Css, se transportent sur les lieux, et n’en reviennent pas à leurs yeux. Heureusement, doté d’un calme olympien qui a même surpris certains témoins de la scène, le désormais ancien patron de ladite Agence ne pipe mot. Et laisse la femme, qui a l’insulte à la bouche, se défouler sur lui. Cette dernière lui reproche également d’être derrière Serge Mallo qu’elle accuse d’être l’auteur du mail. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, la fille, qui a été recrutée par le Pca de la Css officie dans la même Agence, où sa génitrice a f… le bordel, sur de simples balivernes.

Ngagne Diombakh défère, lui aussi, ce mardi, à une convocation des limiers du Commissariat central

Les faits se sont produits lundi, 23 juillet. Et le lendemain, dit-on, c’est en cours de route, pour rallier son bureau, que Ngagne Diombakh a été joint au téléphone par un de ses collègues cadres qui lui a dit qu’il a été relevé de ses fonctions. Convoqué ce mardi, au Commissariat central, l'ex-Dg de Wiltord... Surpris, mais, dit-on, ayant pris son limogeage avec philosophie, le désormais ancien directeur de l’Agence Wiltord a rallié son bureau, où il a trouvé sur sa table un courrier portant limogeage. Aussi, il lui a été notifié son affectation au Service des audits de la Caisse de sécurité sociale. Plus grave encore, il doit déférer ce mardi, lui aussi, à une convocation des policiers du Commissariat central. Mais Actusen.com préfère donner sa langue au chat quant aux raisons de cette convocation. Car, joint au téléphone, Ngagne Diombakh dit préférer ne pas se prononcer sur cette affaire, même s’il confirme avoir été bel et bien limogé de son ancien poste de directeur de l’Agence.

 ...va, lui aussi, porter plainte contre son agresseur

Autant il se plie, sans broncher, à son limogeage et laisse tout entre les mains de Dieu, maître du jour et de la nuit, autant Ngagne Diombakh, confie-t-on, a décidé d’ester en justice la dame et ancienne syndicaliste, qui l’a trouvé dans son bureau, l’a injurié de mère et l’a taxé de tous les noms d’oiseaux, sans raison valable. D’ailleurs, selon des sources sûres, il va porter plainte contre cette dernière pour violation de domicile, injures publiques, calomnie, entre autres. Et pour couler son bourreau, Ngagne Diombakh a saisi, souligne-t-on, un huissier, un avocat et s’est attaché les services de témoins ayant assisté à la furie de la dame et qui sont prêts à dire la vérité, rien que la vérité au sujet du tort fait à leur ex-collaborateur.

Au départ, était une histoire d’amour avorté entre la fille de la dame et Serge Mallou

Selon les nombreux recoupements auxquels Actusen.com a procédé, derrière l’attitude de la dame en question, se cache une amère déception. Car, en vérité, elle en veut à mort à Serge Mallou, qui, après avoir longtemps entretenu une relation amoureuse avec sa fille, au point que beaucoup avaient pensé que celle-ci allait déboucher sur un mariage, a fini par larguer son ancienne copine. Pour marier une autre. Cette pilule est d’autant plus difficile à avaler pour la dame qu’elle souhaite, coûte que coûte, avoir la peau de Serge Mallou et, par ricochet, tous ceux qui sont susceptibles de nouer amitié avec celui qui a «trahi» sa fille.

Actusen.com


Abdou Khadre Cissé

Mardi 31 Juillet 2012 09:17

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