Enseignement supérieur : Les profs décrètent 92 heures de grève

L’indifférence quant aux problèmes de l’Université est, selon le Saes, la preuve de la conspiration gouvernementale pour aller à l’année blanche comme déclaré par le ministre de l’Enseignement supérieur lui-même. Aussi a-t-il décrété un mot d’ordre qui court du samedi 11 février au mercredi 14 du mois courant.


- quatre-vingt douze heures de grève ! C’est le mot d’ordre lancé vendredi dernier par le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes). Ce mot d’ordre fait suite aux assemblées générales de campus qui ont amené le comité de suivi à l’amer constat que le gouvernement fait fi des instructions du président de la République relativement à la recherche de solutions aux différents points de revendication soulevés par les enseignants du supérieur. Une indifférence qui, selon eux, est la preuve de la conspiration gouvernementale pour aller à l’année blanche comme déclaré par le ministre de l’Enseignement supérieur lui-même. Aussi le mot d’ordre de grève lancé par le Saes s’étale-t-il sur la période allant du samedi 11 février au mercredi 14 du mois courant.

L’assemblée générale nationale tenue samedi dernier à Thiès par ledit syndicat entre dans le cadre de ce mouvement d’humeur. Elle sera l’occasion pour les délégués des sections Saes des différentes universités du Sénégal et de l’Ept de décrier vivement les conditions difficiles de travail auxquelles ils font quotidiennement face. De ces conditions, l’insuffisance du personnel enseignant, la faiblesse de la capacité d’accueil malgré le nombre croissant de bacheliers qui frappent aux portes des universités, entre autres. A ces difficultés viennent s’ajouter, disent-ils, la non satisfaction de leur plateforme revendicative malgré les promesses fermes faites par les autorités. Des promesses malheureusement jamais tenues.

Ladite plateforme revendicative tourne autour de points comme la revue à la hausse des budgets alloués aux universités et écoles d’enseignement supérieur, l’achèvement de toutes les constructions en cours, la réforme des titres universitaires, le réajustement de l’indemnité de logement, le paiement des cotisations Cames, la finition de la deuxième cité des enseignants et enfin un programme de recrutement pour atteindre le taux de 70 % d’enseignants permanents. Pour ce dernier point, le Saes n’est pas loin de croire que quelque part, au niveau central, il y a un programme de ‘vacatarisation’ du personnel enseignant dans le supérieur et que Thiès en serait le laboratoire. Car, font-ils savoir, le nombre d’enseignants vacataires au niveau de l’université de Thiès et de l’Ept fait un peu plus du triple des enseignants permanents. Et, poursuivent-ils, des situations presque identiques sont notées au niveau des autres universités du pays.

Toutes raisons qui amènent le Saes à soutenir que l’heure n’est plus à sauver un semestre ou une année comme certains le demandent mais plutôt à sauver l’enseignement supérieur. Aussi décidera-t-il de convoquer, pour le 15 février prochain, un bureau national élargi à tous les bureaux de sections pour harmoniser sur la conduite à tenir.

Sidy DIENG


Bamba Toure

Lundi 13 Février 2012 17:44

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