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Entretien avec… Charles Mendy, Sénateur : «Avec Mbaye Ndiaye, ils peuvent truquer les élections»

Charles Mendy faisait partie des Libéraux qui avaient demandé le retrait du projet de ticket Président-vice président envoyé à l’Assemblée nationale le 23 juin 2011. Dans cet entretien, ce sénateur et responsable politique du Pds de Guédiawaye récuse, aujourd’hui, Me Wade à la tête du Pds, tire sur les transhumants qu’il qualifie de «rats» dans le navire libéral. Pour les audits, Macky Sall doit commencer par lui-même. Avec Mbaye Ndiaye, le pouvoir «peut voler les élections».


Entretien avec… Charles Mendy, Sénateur : «Avec Mbaye Ndiaye, ils peuvent truquer les élections»
Comment avez-vous ac­cueil­li la défaite de votre par­ti, le Pds ?
Sportivement, on l’a prise de façon très relaxe parce que c’est la volonté du peuple qui a prévalu. Et quand un peuple veut le changement, personne ne peut l’en empêcher. Quand on n’est au pouvoir et que l’on ne prenne pas des mesures en faveur du peuple, on n’est pas toujours surpris par une défaite. Maintenant, si on est ivre de pouvoir, on n’oublie de faire attention à certaines choses. Et j’ai toujours dit que cette façon de faire la politique par l’arrogance, le mépris, la prétention, et l’éloignement, ne milite pas en faveur de la victoire du parti. On n’était devenus à un moment donné des intouchables. Certains de nos frères libéraux qui habitaient dans des quartiers modestes, une fois nommés, ont déménagé vers d’autres quartiers plus huppés. Mieux, parmi les raisons de notre défaite, il y a cette coalition très large (les mouvements contre la candidature de Wade) qui me faisait dire avant le deuxième tour que le Président ne devrait pas aller à l’élection. J’ai été très mal compris et cela m’avait valu même des injures. Mais cela ne me dérange pas.

Croyez-vous encore que le Pds peut survivre, après toutes les frondes et transhumances qui le minent aujourd’hui ?
Je pense que si on n’est sérieux, on peut relever le défi. Mais malheureusement, ce que je vois ne m’encourage pas. L’honnêteté voudrait que, même si on perd les élections, ceux-là qui ont bénéficié de ce pouvoir pendant très longtemps, restent avec le parti et le conduisent au moins pendant deux ans dans l’opposition. Mais comme vous le voyez, depuis quelques jours, des responsables du parti s’arrangent déjà pour caresser Macky Sall dans le sens du poil rien que pour le rejoindre. Pourtant ils ont bénéficié de tous les avantages du pouvoir. Les «rats» vont quitter le navire, et maintenant il restera réellement ceux-là qui voudront bien travailler pour le parti. Je souhaite qu’on ne retienne personne. Quiconque veut partir, nous lui disons bon vent. Ensuite, il faudra confier le parti à des gens crédibles et responsables qui pourront relever le défi. Il faut, cependant dire, que si on veut mettre n’importe quel guignol à la tête du parti, cela ne marchera pas. Et il faut mettre fin à l’arrogance.

Certains responsables libéraux demandent le départ de Abdoulaye Wade de son poste de Secrétaire général du Pds. Qu’est-ce que cela vous inspire?
Je suis de cet avis et je pense l’avoir dit moi même avant tout le monde. Le Président Abdoulaye Wade doit aller se reposer. Certes, il a beaucoup fait pour le pays et pour le parti, mais à un moment donné de l’histoire, on doit savoir s’arrêter. Et quand on a un papa de cette envergure, de cette valeur, on doit lui souhaiter un repos d’homme qui n’a plus rien à prouver. Alors, dans son état actuel, il (Wade) faut qu’il s’arrête. Il doit prendre une retraite bien méritée et nous devons l’accompagner en faisant de lui un conseiller ou président d’honneur du parti. On doit lui épargner les audiences interminables comme si les autres n’étaient pas capables de régler les problèmes du parti. On ne peut pas demander a son papa, parce qu’il a été un brillant cultivateur, de continuer à cultiver, même à 80 ans. On doit plutôt le laisser à la maison et continuer son œuvre. Il a mis des enfants au monde, un investissement, pour qu’ils puissent prendre la relève. Donc, aujourd’hui, s’il n’y a pas de relève au Pds, c’est grave. Alors, si maintenant, on en arrive à dire «c’est Wade ou personne d’autre», je dis que c’est perdu d’avance. Quand on perd le pouvoir, la logique voudrait que l’on soit plus humble, et qu’on se serre les coudes. Per­sonnellement,  je propose des élections primaires pour désigner le candidat ou la can­didate  qui va diriger le parti. C’est mieux que de se lancer des piques par médias interposés.

A trois mois des Lé­gislatives, quelle est la situation du Pds dans le département de Guédiawaye ?
Ecoutez, d’abord, personnellement, je suis pour que le parti désigne des gens dans leur localité parce qu’un parti au pouvoir qui a exercé pendant 12 ans doit avoir des éléments d’appréciation pour voir qui est qui, et qui peut faire quoi. Des gens m’ont demandé d’aller déposer mon dossier, j’ai dit non,  c’est le parti qui doit m’appeler pour me dire d’amener un dossier. Les parlementaires du Pds, à mon avis, doivent être des gens qui doivent relever le défi. Et aujourd’hui, l’opposition que nous représentons,  doit avoir des députés capa­bles de nous représenter dignement et de se faire entendre par les populations. Si on met n’importe qui sur les listes, les gens ne voteront pas pour nous et on ne peut imposer aujourd’hui aucun choix aux populations. Si vous mettez une personne qui n’est pas aimée, vous vous fatiguez pour rien. Il n’y a plus de lobby ou de copinage. C’est plutôt la réalité du terrain qui doit prévaloir.

Ne craignez-vous pas une deuxième sanction des populations, si Abdou­laye Wade se présentait encore aux Légis­latives ?
Ah si ! Ca c’est clair et tout le monde le sait. En tout cas, Abdoulaye Wade ne doit pas y aller. Nous le remercions pour tout ce qu’il a fait pour le parti, pour nous et pour l’Afrique. On doit s’y opposer de façon républicaine, non pas en brûlant des pneus, des tables, etc. Je ne suis pas pour cette opposition barbare mais plutôt pour une opposition d’idées.

Avez-vous des chances d’avoir la majorité à l’Assemblée nationale si toutefois le parti n’est pas dirigé par Wade lui-même ?  
Je n’en suis pas sûr. Mais si on fait de bonnes investitures en laissant ces «rats» du parti aller vers d’autres horizons, c’est possible. Il y a des «rats» et des vauriens qui doivent quitter le navire libéral. Une fois qu’ils quitteront, nous allons désinfecter le navire, le nettoyer avant d’y mettre de bons marins et un bon commandant ; et là, nous pourrons espérer gagner les élections.

Alors, comment appréciez-vous le premier gouvernement de Macky Sall ?
Par éducation, je n’aime pas critiquer les hommes. Ce que je peux dire, en revanche, c’est que, si on les a choisis, c’est parce qu’ils sont supposés être capables de faire des résultats. Laissons les faire et après, on va voir. Je ne suis même pas d’accord avec tout ce que les gens sont en train de révé­ler (Ndlr : les mœurs de certains ministres). Vous savez quoi, cha­que être humain a un petit dossier. On n’a été jeune et adulte, et il y a des erreurs de la vie. Ceux-là qui sont en train d’accuser aujourd’hui, si on cherchait en profondeur, on trouverait des choses qu’ils n’iront jamais raconter. Alors, qu’ils travaillent pour le pays ! Et s’ils n’ont pas le niveau, qu’on leur demande de se former dans le tas. On n’a vu quand même des gens sans diplômes, mille fois plus riches et expérimentés parce qu’ils ont simplement utilisé leur cervelle. Donc, je ne critique personne et n’accuse personne ; je leur souhaite juste bon vent ! Ces ministres ne travaillent pas pour les Béninois, encore moins pour les Nigérians, mais plutôt pour les Sénéga­lais. Seulement, Mbaye Ndiaye au ministère de l’Intérieur, cela me pose problème. On devait confier ce département à une personne neutre comme un général de l’Armée à la retraite.  Il y a des réactions qui dérangent un peu et son cas doit être revu. Je ne vois pas en quoi Mbaye Ndiaye est plus honnête que Me Ousmane Ngom. Et ils peuvent truquer les élections avec Mbaye Ndiaye parce qu’il maîtrise bien les questions électorales. Dans tous les cas, nous l’aurons bien à l’œil. S’agissant du reste de l’équipe, il n’y a, pour le moment, rien à dire.  Maintenant, quand ils n’auront pas répondu aux attentes du Peuple, en ce moment, nous n’allons pas croiser les bras. Ce que je peux dire, c’est que j’applaudis la mesure de deux mandats irrévocable que Macky Sall a proposée.

Qu’est-ce que cela vous fait d’apprendre que des vols ont été signalés à la Prési­dence et ailleurs, juste après le départ de votre candidat ?
Ecoutez, je ne peux pas dire que c’est du vol ; c’est trop fort. Ceux qui parlent de sacs d’argent et de véhicules emportés, ont-ils les preuves de leurs accusations ? Si oui, qu’ils aillent dénoncer les auteurs. S’agissant des véhicules, on ne sait pas comment ils sont arrivés au Palais. On ne sait pas non plus si ce sont des voitures achetées ou offertes. Dans ce cas, leurs propriétaires peuvent bien les emmener avec eux. Il faut que les gens soient prudents sur ce débat. Je ne protège personne, je ne les connais même pas et je n’ai aucune relation avec ces gens  qui auraient pris ces véhicules. 

Que pensez-vous des audits agités par le pouvoir et réclamés par les citoyens ?
Les audits, on n’en parle, mais je pense que c’est une perte de temps. Si on doit auditer de façon impartiale et équitable, on n’a qu’à remonter jusqu’aux premières années de l’Alternance en 2000. On doit auditer tout le monde. Aujourd’hui, si Macky Sall ordonne des audits, il doit commencer par lui-même. Tous les leaders politiques doivent être audités sans exception. Si on prend ces gens-là, et on les envoie en prison qu’est-ce que cela va nous rapporter ? Absolument rien du tout. L’e­xemple de Modibo Diop qui croupit en prison depuis des mois est là. Cela n’a rien changé, si ce n’est encombrer les prisons.

latifmansaray@lequotidien.sn

Source: Le Quotidien


Vendredi 13 Avril 2012 - 18:56





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