La collaboration entre la banque Uba et son employé Mamadou Falilou Dramé se conjugue désormais au passé. Après avoir attrait son ingénieur-technologue, chargé d’installer les gaps et de confectionner les cartes prépayées, elle lui réclame 160 millions. Le prévenu a été poursuivi pour vol, escroquerie et utilisation frauduleuse de cartes bancaires. Pour ces chefs, il a été condamné à 2 ans dont 1 ferme et à payer 160 millions F Cfa de dommages et 500 mille F d’amende.
Le glaive de la justice est tombé sur Falilou Dramé. L’ingénieur-technologue a été condamné par le Tribunal des flagrants délits à 2 ans dont 1 ferme plus 160 millions de dommages et intérêts et 500 mille francs d’amende. Il comparaissait pour vol, escroquerie et utilisation frauduleuse de cartes bancaires au préjudice de la banque Uba. Embauché à la banque depuis 2010 après deux ans de stage, Falilou Dramé était préposé à l’installation des gaps électroniques et la confection des cartes bancaires prépayées. Il était aussi l’interface entre la banque Uba et Gpt, banque installée aux Etats-Unis. Mais en dépit du bon salaire qu’il perçoit dans cette structure, il voulait s’enrichir davantage au détriment de son employeur. Usant ainsi de son ingéniosité, l’ingénieur-technologue a fait main basse sur 2 cartes prépayées pour confectionner 4. Il a procédé à leur paramétrage et en mettant des noms de personnes qui ne sont même pas des clients de la banque. Sur une période de 15 mois, il a effectué 149 opérations avec ces cartes bancaires, causant un préjudice de 143 millions à Uba. Et malgré les 149 opérations, l’appareil du gap n’a pas réussi à prendre une photo des personnes qui procédaient aux retraits. Quand l’opération ne réussissait pas, Mamadou Falilou Dramé appelait Gpt qui se trouve être le partenaire de Uba établi aux Etats-Unis pour renflouer le gap. D’ailleurs, au vu des récurrentes réclamations faites par le prévenu pour ces mêmes cartes prépayées, Gpt a écrit à la banque pour demander à ce que les cartes soient retirées. Et nonobstant ces remarques, Mamadou Falilou Dramé allait continuer à se sucrer sur le dos de la banque. Mais grâce à une de ses collègues, le pot aux roses a été découvert. La bonne dame, qui revenait de congés, avait reçu une correspondance de Gpt informant qu’il y a 4 cartes qui présentent des problèmes. Une enquête interne a permis de découvrir ces cartes à travers lesquelles 459 retraits ont été effectués. Poursuivant leurs investigations, les responsables d’Uba sont arrivés à la conclusion qu’elles ont été retirées par Mamadou F. Dramé. Entendu à l’enquête le 16 avril dernier, l’ingénieur a avoué avoir subtilisé quatre cartes bancaires qu’il a paramétrées et imputées à des personnes fictives. Il a aussi déclaré n’avoir retiré que 20 millions avec lesquels il s’est acheté une voiture et des meubles pour sa maison. Devant la barre, le prévenu a réitéré ces aveux. Mais il dit être approché par un certain Issa Ciss qui lui a demandé de lui confectionner une carte bancaire. «Je ne le connais pas», ajoute-t-il. Seulement après avoir accédé à cette demande, il en a fait autant, selon ses dires, au bénéficie de Saër Dione. Selon les avocats de la partie civile, c’est le prévenu qui a volé les cartes et c’est lui en personne qui a procédé au retrait des sommes d’argent. Ils ont réclamé en guise de réparation 160 millions. Le Parquet, qui est convaincu de sa culpabilité, a requis 2 ans ferme plus 500 mille F Cfa d’amende. «On ne peut pas discuter de sa culpabilité», a dit Me Amadou Diallo. Selon l’avocat de la défense, c’est la qualification juridique qui pose problème. Pour lui, on veut enfoncer leur client, car les cartes, précise-t-il, n’ont pas été volées, mais mises à sa disposition par son employeur. Donc pour lui, il n’y a pas d’escroquerie et rien ne dit aussi que les 143 millions ont été retirés. La défense a plaidé l’application bienveillante de la loi.
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