Setal.net

Escroquerie et faux en écritures publiques : Une entreprise de la place délestée de plus de 360 millions FCfa par les rejetons d’un ponte du régime

Le Sénégal, on ne le dira jamais assez, est un pays magique où certains hors la loi continuent de faire la pluie et le beau temps. La justice, dernier rempart du contribuable, censée dire le droit et sécuriser les investissements d’honnêtes citoyens, ferme souvent les yeux et se bouche les oreilles quand ceux-ci sont victimes de la roublardise et de la fourberie des racailles de la haute société. Parce que disons-le, ici et maintenant, la justice distribuée au Sénégal, est pour le moins sélective. Elle est impitoyable, intransigeante et ne tremble pas quand il s’agit de sanctionner et de faire rentrer dans les rangs les agresseurs et les voleurs de poulets mal famés issus des profondeurs de la banlieue et magnanime, docile et souvent lointaine et absente, quand il s’agit des détourneurs de deniers publics logés dans les plus hautes stations de la République. Autant la justice est indulgente avec ces délinquants à col blanc, autant elle courbe l’échine devant leurs rejetons, toujours empêtrés dans de sordides affaires. Et cette affaire rocambolesque dont nous allons vous conter les grandes lignes, ne déroge guère à la règle. Jugez-en ! "Le Témoin"


Escroquerie et faux en écritures publiques : Une entreprise de la place délestée de plus de 360 millions FCfa par les rejetons d’un ponte du régime
L’affaire remonte au 6 septembre 2021, quand le patron d’une société de la place, S. S. F., dépose une plainte contre les nommés A. ND., M. ND. et X pour « escroquerie, faux en écritures publiques authentiques » auprès du procureur de la République, près le Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar. Les mis en cause sont les rejetons d’un grand commis du régime dont nous gardons secrète l’identité pour le moment.

Le dossier a fait l’objet d’un soit transmis sous le N°13380 à la section de recherches de la gendarmerie nationale le 24 septembre 2021. Depuis, les pandores, naguère réputés pour leur professionnalisme et leur rigueur intrinsèque dans le traitement de certaines affaires sensibles, louvoient curieusement dans un dossier d’une limpidité déconcertante, dont les faits parlent d’eux-mêmes.

Les faits

Le 28 septembre 2018, donc, cette société conclut avec une filiale d’une multinationale, un contrat de sous-traitance pour un coût de 752 013 200 FCfa HTVA. Après l’exécution de ses obligations, la société dirigée par S. S. F. reçoit un premier paiement de la multinationale qui reste lui devoir, après cet acompte, la somme de 360 137 453 FCfa. Alors qu’il attendait tranquillement «le versement de cette créance reliquataire», S. S. F. reçoit un mail qui lui apprend que cette somme a été payée et encaissée par une tierce personne au nom de sa société.

« Or, en sa qualité d’associé majoritaire et de gérant statutaire, signataire du contrat de surplus, il était la seule personne habilitée à recevoir ce montant au nom de la société », soutiennent ses conseils dans la plainte. S. S. F. mène ses propres investigations et interpelle des banques de la place pour découvrir que le montant payé par la multinationale a été encaissé par les sieurs A. ND. et M. ND., sous le couvert de sa société, dont les statuts n’ont pourtant jamais été modifiés. A ce jour, S. S. F. figure, en effet, toujours au RCCM en qualité d’associé majoritaire et de gérant de ladite société

Il faut savoir que, pour encaisser les 360 137 453 FCfa, les rejetons de notre commis de l’Etat ont procédé eux-mêmes à la confection de documents notariés modificatifs des statuts, selon les conseils du requérant qui indiquent que ce sont ces mêmes documents qui ont été produits à la Banque islamique du Sénégal (BIS), en vue de provoquer le paiement des sommes.

« Ces faits sont manifestement constitutifs des délits de faux, usage de faux en écritures publiques authentiques, de manœuvres frauduleuses quelconques et de défaut de qualité au sens des dispositions de l’article 379 du Code pénal réprimant le délit d’escroquerie», soulignent les avocats de S. S. F.

Poursuivant, ils estiment « que les actes posés par les requis ne peuvent l’être qu’à l’aide de complicité. Que le paiement a été facilité par la Banque islamique du Sénégal qui ne saurait ignorer que pour avoir payé entre de mauvaises mains, elle aura mal payé. C’est pourquoi, l’exposant sollicite qu’il vous plaise, Monsieur le Procureur, de bien vouloir recevoir sa plainte contre les sieurs A. ND. et M. ND. et contre toute personne que l’enquête devra déterminer comme auteur principal, co-auteur ou complice ainsi que contre la Banque islamique du Sénégal, en qualité de personne morale. Qu’il se propose d’évaluer ultérieurement l’étendue du préjudice moral, au-delà du préjudice matériel se chiffrant provisoirement à la somme encaissée, soit 360 137 453 FCfa. Il convient de rappeler que ce montant est provisoire puisque susceptible d’évolution, car seules ces deux opérations ont été découvertes».

Plus de dix mois après, la plainte est toujours en l’état et les conseils de S. S. F. ont saisi de nouveau le procureur de la République, à travers une lettre de relance en date du 14 juin 2022.

Nos tentatives pour joindre le commandant de la Section de Recherches en charge du dossier sont restées vaines pour le moment. Alors que la justice traîne les pieds dans ce dossier, pour ne pas indisposer certains pontes du régime qui mettent une pression d’enfer pour empêcher la manifestation de la vérité, la victime présumée de cette manœuvre frauduleuse, qui ne sait plus à quel saint se vouer, fait face à de nombreuses menaces. Déjà, son véhicule a été saboté à deux reprises.

Le dernier sabotage qui aurait pu virer au pire et qui a fait l’objet d’un constat d’huissier, date du 18 juillet dernier. En effet, S. S. F., qui a récupéré son véhicule garé devant le domicile de son voisin, a constaté en cours de route que la roue arrière gauche était défectueuse. Après vérification, il a constaté que les 4 écrous sur les 5 de ladite roue avaient été enlevés. Des actes caractérisés de sabotage qui auraient pu mettre sa vie en danger. Nous vous le disions, ce pays est magique et l’impunité des délinquants à col blanc — ou fils de pontes du régime ! — y est tout simplement sidérante.


Vendredi 29 Juillet 2022 - 09:23










Google+

Partager ce site