La scène sociopolitique sénégalaise est polluée depuis un certain temps par trois événements majeurs : la fin ou non de la traque des biens mal acquis, les protocoles de Rebeuss et du Qatar et le retrait des enfants de la rue ! Pourtant ces trois sujets sont liés par un cordon ombilical solide.
La traque des biens mal acquis n’est que l’histoire de la poursuite en « justice » des hommes politiques qui se seraient indûment enrichis avec l’argent des pauvres Sénégalais. Les protocoles de Rebeuss et de Qatar, ne seraient rien d’autres, qu’une entente tacite ou clairement exprimée, entre deux ou plusieurs parties portant sur la récupération d’argent, frauduleusement acquis. Ce n’est pas tout, car l’on ne nous dit pas d’où viendrait cet argent et comment l’utiliserait-on, après l’avoir récupéré entièrement ou partiellement. Une vraie nébuleuse ! Plus cocasse, c’est que cette « entente même tacite » engendre des décisions de « justice », dans le premier cas « Un non-lieu », dans le second « Une grâce présidentielle » et j’ajoute « conditionnelle » ; que les juristes se débrouillent pour traduire tout cela dans un langage juridique intelligible…
Dans le Quotidien du 13 juillet 2016, il est écrit « à la une » : « Wade : Idy finance la campagne électorale de 2007 et on trouve une astuce juridique pour clore le dossier (celui des chantiers de Thiès) », Me Ousmane Sèye, mandataire de l’Etat, à Idy : « Le président Wade est d’accord pour les deux non-lieux, mais il faut que tu avances un chiffre » !!! Curieusement, la décision du tribunal semble corroborer ces dires : « Idrissa Seck bénéficie, au début de l’année 2006, tour à tour d’un non-lieu pour l’accusation d’atteinte à la sûreté de l’État ainsi que sur le dossier des chantiers de Thiès : il est libéré discrètement le 7 février 2006 après 199 jours de prison, quelques minutes avant le coup d’envoi du match de la 25e Coupe d’Afrique des Nations opposant le Sénégal à l’Égypte, afin d’éviter un rassemblement populaire », lit-on dans « Wikipédia ». Pourtant, le 24 juillet 2016, Karim Wade également fut « libéré » de Rebeuss nuitamment (vers 1h30 du matin) avant d’être conduit directement verts Doha(Qatar) via le Jet Privé du Procureur général de ce pays du Golfe ! J’espère qu’on n’attendra pas cette fois-ci 11 ans pour nous publier en fac-similé les termes du dit Protocole, comme c’est aujourd’hui le cas avec celui de Rebeuss.
Le lien avec la fin de la traque des biens mal acquis est clair : Karim Meïssa Wade fut le symbole achevé de la traque. On l’a présenté devant l’opinion publique, comme étant le chef d’une bande de 26ou 27 traqués. On le soupçonnait d’être le plus riche parmi les clients potentiels ou réels de la fameuse CREI (Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite). Avec sa « libération », lui et ses complices, tout laisse croire que la traque des hommes politiques est finie ou en tout cas, marque une pause. Ainsi, une une autre traque démarre, mais cette fois contre les « enfants de la rue » dont des talibés, des SDF (Sans domicile fixe) et des handicapés, selon certaines sources. La télévision a montré des associations de Handicapés où certains membres disaient avoir été « ramassés » par les brigades de la traque et n’ont été libérés qu’après avoir payé 3000(trois mille francs Cfa) !
Tenez, si ceux qui ont en charge de gouverner le pays, s’accusent mutuellement d’avoir détourné des milliards de nos francs, et les planquent dans des comptes à l’étranger voire les blanchir, en se payant des appartements de luxe en Europe ou aux Amériques, se retrouvent libres par des « non-lieux » négociés ou des « grâces nébuleuses », pourquoi, diantre, interdirait-on aux pauvres enfants talibés de tendre la main dans la rue, pour obtenir la pitance quotidienne ?
Que-est-ce que l’Etat a-t-il fait pour caser ou nourrir ces pauvres enfants avant de leur interdire de tendre la main ? Pourquoi n’associe pas-t-on les structures islamiques à la démarche de « ramassage » ou de « retrait » des enfants de la rue ? Quelles sont les vraies motivations du Groupe de la société civile, qui semble dire à l’Etat : continue nos bailleurs de fonds l’exigent ?
A ce rythme, l’on comprend, pourquoi le Sénégal fait-il partie des 25 pays les plus pauvres du monde, après plus de 50 ans « d’indépendance » !
Une caste politique rapace se partage le pouvoir et les richesses du pays, et s’adonne à des scènes de théâtre pour narguer le peuple sénégalais… Le débat en cours, entretenu par des politiciens véreux est tout simplement abject ! Ils ne respectent, ni le peuple qui les aurait élus, ni les institutions dont la Justice aurait dû être un des piliers fondamentaux. Ceux qui parlent de plainte n’ont encore rien compris. D’après ce qu’on nous raconte, la « justice » serait instrumentalisée dans cette affaire par les politiques. Relisez le dialogue sur le protocole de Rebeuss…Non seulement « Les Chantiers de Thiès » ne seraient ici qu’un alibi pour mettre la main sur un complice, aux fins de pouvoir négocier avec lui-loin des regards du peuple- quitte à lui accorder un non-lieu, une fois le deal accompli !
Pour la traque des biens mal acquis, qui se termine par la traque des enfants de la rue et des handicapés, l’on pourrait bien craindre qu’elle ne fût, aussi, qu’un simple alibi pour régler des comptes, à l’insu du peuple…
On a l’habitude de dire qu’en 1960, les pays africains et les Dragons de l’Asie étaient au même niveau de développement économique. 50 ans après, les pays asiatiques deviennent émergents, fabriquent et exportent Hyundai et Samsung, alors que les pays africains s’enfoncent dans les bas fonds des limites de la pauvreté…L’explication est simple : Les hommes politiques asiatiques cherchent le pouvoir pour développer leurs pays, alors qu’en Afrique, le pouvoir sert à développer sa famille et son clan, pour ne pas dire ses courtisans…Résultat : Ni le pétrole qui coule à flot au Nigeria, en Guinée équatoriale, en Angola et au Gabon et-peut-être- bientôt au Sénégal, ni l’Or de Sabodola ou le fer de la Falémé, n’on jamais servi à enrichir les populations autochtones.
Devant la faillite évidente de l’élite africaine, l’on est tenté de se demander s’il ne faudrait pas, comme jadis en Chine, sous l’ère Mao Tse Toung, rendre le pouvoir aux paysans et autres ouvriers, mais en brûlant les hommes politiques, par le biais d’une révolution culturelle, afin qu’ils ne reviennent plus jamais au pouvoir ?
En tout état de cause, la méthode chinoise n’est pas certainement un bon modèle à suivre, mais l’Afrique, et surtout, notre pays le Sénégal, ont besoin d’une refondation profonde des institutions, en mettant un accent particulier sur la nécessaire séparation des pouvoirs (l’exécutif, le législatif et le judiciaire) ainsi que sur le rapport entre les mandants et les mandataires, autrement dit, entre les électeurs et les élus!
En attendant cette refondation, qui pourrait démarrer avec les législatives de juin 2017, que nos hommes politiques arrêtent leur cirque d’auto fellation politicienne, car le peuple en a marre d’être pris comme un objet d’enjeu dans un jeu de dupes !!!
A bon entendeur, salut !
Mamadou Bamba Ndiaye
Ancien Ministre des Affaires Religieuses
ndiabamba1949@gmail.com
La traque des biens mal acquis n’est que l’histoire de la poursuite en « justice » des hommes politiques qui se seraient indûment enrichis avec l’argent des pauvres Sénégalais. Les protocoles de Rebeuss et de Qatar, ne seraient rien d’autres, qu’une entente tacite ou clairement exprimée, entre deux ou plusieurs parties portant sur la récupération d’argent, frauduleusement acquis. Ce n’est pas tout, car l’on ne nous dit pas d’où viendrait cet argent et comment l’utiliserait-on, après l’avoir récupéré entièrement ou partiellement. Une vraie nébuleuse ! Plus cocasse, c’est que cette « entente même tacite » engendre des décisions de « justice », dans le premier cas « Un non-lieu », dans le second « Une grâce présidentielle » et j’ajoute « conditionnelle » ; que les juristes se débrouillent pour traduire tout cela dans un langage juridique intelligible…
Dans le Quotidien du 13 juillet 2016, il est écrit « à la une » : « Wade : Idy finance la campagne électorale de 2007 et on trouve une astuce juridique pour clore le dossier (celui des chantiers de Thiès) », Me Ousmane Sèye, mandataire de l’Etat, à Idy : « Le président Wade est d’accord pour les deux non-lieux, mais il faut que tu avances un chiffre » !!! Curieusement, la décision du tribunal semble corroborer ces dires : « Idrissa Seck bénéficie, au début de l’année 2006, tour à tour d’un non-lieu pour l’accusation d’atteinte à la sûreté de l’État ainsi que sur le dossier des chantiers de Thiès : il est libéré discrètement le 7 février 2006 après 199 jours de prison, quelques minutes avant le coup d’envoi du match de la 25e Coupe d’Afrique des Nations opposant le Sénégal à l’Égypte, afin d’éviter un rassemblement populaire », lit-on dans « Wikipédia ». Pourtant, le 24 juillet 2016, Karim Wade également fut « libéré » de Rebeuss nuitamment (vers 1h30 du matin) avant d’être conduit directement verts Doha(Qatar) via le Jet Privé du Procureur général de ce pays du Golfe ! J’espère qu’on n’attendra pas cette fois-ci 11 ans pour nous publier en fac-similé les termes du dit Protocole, comme c’est aujourd’hui le cas avec celui de Rebeuss.
Le lien avec la fin de la traque des biens mal acquis est clair : Karim Meïssa Wade fut le symbole achevé de la traque. On l’a présenté devant l’opinion publique, comme étant le chef d’une bande de 26ou 27 traqués. On le soupçonnait d’être le plus riche parmi les clients potentiels ou réels de la fameuse CREI (Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite). Avec sa « libération », lui et ses complices, tout laisse croire que la traque des hommes politiques est finie ou en tout cas, marque une pause. Ainsi, une une autre traque démarre, mais cette fois contre les « enfants de la rue » dont des talibés, des SDF (Sans domicile fixe) et des handicapés, selon certaines sources. La télévision a montré des associations de Handicapés où certains membres disaient avoir été « ramassés » par les brigades de la traque et n’ont été libérés qu’après avoir payé 3000(trois mille francs Cfa) !
Tenez, si ceux qui ont en charge de gouverner le pays, s’accusent mutuellement d’avoir détourné des milliards de nos francs, et les planquent dans des comptes à l’étranger voire les blanchir, en se payant des appartements de luxe en Europe ou aux Amériques, se retrouvent libres par des « non-lieux » négociés ou des « grâces nébuleuses », pourquoi, diantre, interdirait-on aux pauvres enfants talibés de tendre la main dans la rue, pour obtenir la pitance quotidienne ?
Que-est-ce que l’Etat a-t-il fait pour caser ou nourrir ces pauvres enfants avant de leur interdire de tendre la main ? Pourquoi n’associe pas-t-on les structures islamiques à la démarche de « ramassage » ou de « retrait » des enfants de la rue ? Quelles sont les vraies motivations du Groupe de la société civile, qui semble dire à l’Etat : continue nos bailleurs de fonds l’exigent ?
A ce rythme, l’on comprend, pourquoi le Sénégal fait-il partie des 25 pays les plus pauvres du monde, après plus de 50 ans « d’indépendance » !
Une caste politique rapace se partage le pouvoir et les richesses du pays, et s’adonne à des scènes de théâtre pour narguer le peuple sénégalais… Le débat en cours, entretenu par des politiciens véreux est tout simplement abject ! Ils ne respectent, ni le peuple qui les aurait élus, ni les institutions dont la Justice aurait dû être un des piliers fondamentaux. Ceux qui parlent de plainte n’ont encore rien compris. D’après ce qu’on nous raconte, la « justice » serait instrumentalisée dans cette affaire par les politiques. Relisez le dialogue sur le protocole de Rebeuss…Non seulement « Les Chantiers de Thiès » ne seraient ici qu’un alibi pour mettre la main sur un complice, aux fins de pouvoir négocier avec lui-loin des regards du peuple- quitte à lui accorder un non-lieu, une fois le deal accompli !
Pour la traque des biens mal acquis, qui se termine par la traque des enfants de la rue et des handicapés, l’on pourrait bien craindre qu’elle ne fût, aussi, qu’un simple alibi pour régler des comptes, à l’insu du peuple…
On a l’habitude de dire qu’en 1960, les pays africains et les Dragons de l’Asie étaient au même niveau de développement économique. 50 ans après, les pays asiatiques deviennent émergents, fabriquent et exportent Hyundai et Samsung, alors que les pays africains s’enfoncent dans les bas fonds des limites de la pauvreté…L’explication est simple : Les hommes politiques asiatiques cherchent le pouvoir pour développer leurs pays, alors qu’en Afrique, le pouvoir sert à développer sa famille et son clan, pour ne pas dire ses courtisans…Résultat : Ni le pétrole qui coule à flot au Nigeria, en Guinée équatoriale, en Angola et au Gabon et-peut-être- bientôt au Sénégal, ni l’Or de Sabodola ou le fer de la Falémé, n’on jamais servi à enrichir les populations autochtones.
Devant la faillite évidente de l’élite africaine, l’on est tenté de se demander s’il ne faudrait pas, comme jadis en Chine, sous l’ère Mao Tse Toung, rendre le pouvoir aux paysans et autres ouvriers, mais en brûlant les hommes politiques, par le biais d’une révolution culturelle, afin qu’ils ne reviennent plus jamais au pouvoir ?
En tout état de cause, la méthode chinoise n’est pas certainement un bon modèle à suivre, mais l’Afrique, et surtout, notre pays le Sénégal, ont besoin d’une refondation profonde des institutions, en mettant un accent particulier sur la nécessaire séparation des pouvoirs (l’exécutif, le législatif et le judiciaire) ainsi que sur le rapport entre les mandants et les mandataires, autrement dit, entre les électeurs et les élus!
En attendant cette refondation, qui pourrait démarrer avec les législatives de juin 2017, que nos hommes politiques arrêtent leur cirque d’auto fellation politicienne, car le peuple en a marre d’être pris comme un objet d’enjeu dans un jeu de dupes !!!
A bon entendeur, salut !
Mamadou Bamba Ndiaye
Ancien Ministre des Affaires Religieuses
ndiabamba1949@gmail.com