’Le jour de Korité, on se lève le matin, on se met en boubou, puis on va déposer la ‘Zakat-Al-Fitr’’, avant d’aller prier à la mosquée. Ensuite, on rentre prendre le petit-déjeuner, du ‘Laax’. On demande pardon pour nos péchés et nos erreurs’’. L’étudiant Moussa connaît bien le rituel de la Korité. Il décrit une routine que vont vivre des millions de Sénégalais. ‘’Plus tard dans la journée, il y a le grand repas. Le soir venu, normalement, c’est le moment de rejoindre les amis, de boire du thé, de parler de la manière dont chacun a vécu le mois’’.
Le jour de la Korité, Moussa envisage de passer une soirée amicale et détendue. Il ne sera certes pas le seul, mais nombre de Sénégalais ont d’autres projets. ‘’On va faire la fête !’’, s’exclame un étudiant en Economie à l’UCAD. ‘’Ça fait un mois qu’on n’est pas sorti. On n’a pas dansé. On n’a même pas écouté de la musique. On va passer la journée avec la famille, mais le soir, ce sera l’occasion de sortir et partager un bon moment avec des amis en boîte’’.
Apres trente jours d’abstinence, un grand nombre de musulmans ont hâte d’aller se relaxer. Et les boîtes de nuit les y invitent. Le ‘Five’, discothèque aux Almadies, promet une grande soirée le jour de la Korité. ‘’Il y aura quatre DJs et un grand spectacle’’, renseigne Adda, employée au ‘Five’. ‘’On attend un grand nombre de clients. L’année dernière, il y avait beaucoup de monde, venu la plupart en boubous. Ils ont dansé et ils ont bu.
On attend la même chose, cette année. On a déjà plein de réservations’’. Ailleurs au Plateau, les mêmes festivités sont prévues. A la discothèque ‘Le Mex’, une ‘’soirée sénégalaise’’ est prévue, si on en croit Mamour, un des employés. Au Point E, le ‘Just 4 U’ promet de gâter ses inconditionnels. Ainsi tout est paré pour que les populations profitent de la fête.
‘’Il n’est pas bon de faire la fête le soir de la Korité’’
Toutefois, une grande question taraude les esprits : est-il indiqué de sortir et de faire la fête le soir de la Korité ? Bassirou Aidara, riverain du Point E, a un avis tranché sur la question. Déjà, il note que le grand nombre de boîtes de nuit à Dakar rend la tentation de sortir plus grande. Le jeune homme aime sortir et danser. Toutefois, il dit ne pas pouvoir justifier le fait de sortir le jour de Korité, parce que ce n’est pas en adéquation avec l’Islam.
‘’Pour moi, ça ne sert à rien d’observer le jeûne pendant un mois, et d’aller danser la nuit de la Korité. C’est contradictoire. Ce n’est pas bon. Mais, il y en a qui le font, surtout ici à Dakar’’. Ramatoulaye Sy pense la même chose. Elle a pris le parti de ne pas sortir. ‘’Personnellement, je préfère rester chez moi, avec la famille’’. La jeune étudiante en Italien considère qu’aller en boîte de nuit n’est pas recommandé par la religion. ‘’C’est un premier péché’’, dit-elle.
Assane Guèye, un fidèle de la mosquée de Fann Hock, y voit un problème grave. Il observe que ‘’beaucoup de gens font ce qui est contraire à la religion’’. De ce fait, ‘’dès que le mois de Ramadan est fini, poursuit-il, ils recommencent à faire des choses interdites’’. A son avis, ‘’il ne faut pas seulement être un bon musulman pendant le mois de Ramadan. C’est toute la vie’’.
L’homme religieux, qui passe ses soirées à discuter avec ses amis en face de la mosquée, tout en buvant du thé, estime que ce mépris de la religion dont font montre certains musulmans à Dakar est un phénomène récent, causé par la mondialisation. ‘’La mondialisation a changé beaucoup de choses. Sans doute, il y a des progrès, en ce qui concerne la communication, l’alimentation, la santé. Mais par rapport à la culture, les gens n’ont pas encore appris à faire la différence. Du coup, on est on train de perdre nos traditions’’.
C
es citoyens ont sans doute raison de dire que sortir le soir de Korité n’est pas recommandé par l’Islam. Monsieur Guèye, habitant du Point E, préfère relativiser. ‘’Après le mois d’abstinence, les jeunes sont nostalgiques. La nuit, ils en profitent en allant en boîte. Mais c’est juste un moment de jeunesse’’, constate-t-il. ‘’À un certain âge, ils reviennent à leurs traditions. Moi-même, je faisais des virées nocturnes, quand j’étais jeune. Mais maintenant, je suis un musulman dévot. C’est la jeunesse’’.
L’Enquête
Le jour de la Korité, Moussa envisage de passer une soirée amicale et détendue. Il ne sera certes pas le seul, mais nombre de Sénégalais ont d’autres projets. ‘’On va faire la fête !’’, s’exclame un étudiant en Economie à l’UCAD. ‘’Ça fait un mois qu’on n’est pas sorti. On n’a pas dansé. On n’a même pas écouté de la musique. On va passer la journée avec la famille, mais le soir, ce sera l’occasion de sortir et partager un bon moment avec des amis en boîte’’.
Apres trente jours d’abstinence, un grand nombre de musulmans ont hâte d’aller se relaxer. Et les boîtes de nuit les y invitent. Le ‘Five’, discothèque aux Almadies, promet une grande soirée le jour de la Korité. ‘’Il y aura quatre DJs et un grand spectacle’’, renseigne Adda, employée au ‘Five’. ‘’On attend un grand nombre de clients. L’année dernière, il y avait beaucoup de monde, venu la plupart en boubous. Ils ont dansé et ils ont bu.
On attend la même chose, cette année. On a déjà plein de réservations’’. Ailleurs au Plateau, les mêmes festivités sont prévues. A la discothèque ‘Le Mex’, une ‘’soirée sénégalaise’’ est prévue, si on en croit Mamour, un des employés. Au Point E, le ‘Just 4 U’ promet de gâter ses inconditionnels. Ainsi tout est paré pour que les populations profitent de la fête.
‘’Il n’est pas bon de faire la fête le soir de la Korité’’
Toutefois, une grande question taraude les esprits : est-il indiqué de sortir et de faire la fête le soir de la Korité ? Bassirou Aidara, riverain du Point E, a un avis tranché sur la question. Déjà, il note que le grand nombre de boîtes de nuit à Dakar rend la tentation de sortir plus grande. Le jeune homme aime sortir et danser. Toutefois, il dit ne pas pouvoir justifier le fait de sortir le jour de Korité, parce que ce n’est pas en adéquation avec l’Islam.
‘’Pour moi, ça ne sert à rien d’observer le jeûne pendant un mois, et d’aller danser la nuit de la Korité. C’est contradictoire. Ce n’est pas bon. Mais, il y en a qui le font, surtout ici à Dakar’’. Ramatoulaye Sy pense la même chose. Elle a pris le parti de ne pas sortir. ‘’Personnellement, je préfère rester chez moi, avec la famille’’. La jeune étudiante en Italien considère qu’aller en boîte de nuit n’est pas recommandé par la religion. ‘’C’est un premier péché’’, dit-elle.
Assane Guèye, un fidèle de la mosquée de Fann Hock, y voit un problème grave. Il observe que ‘’beaucoup de gens font ce qui est contraire à la religion’’. De ce fait, ‘’dès que le mois de Ramadan est fini, poursuit-il, ils recommencent à faire des choses interdites’’. A son avis, ‘’il ne faut pas seulement être un bon musulman pendant le mois de Ramadan. C’est toute la vie’’.
L’homme religieux, qui passe ses soirées à discuter avec ses amis en face de la mosquée, tout en buvant du thé, estime que ce mépris de la religion dont font montre certains musulmans à Dakar est un phénomène récent, causé par la mondialisation. ‘’La mondialisation a changé beaucoup de choses. Sans doute, il y a des progrès, en ce qui concerne la communication, l’alimentation, la santé. Mais par rapport à la culture, les gens n’ont pas encore appris à faire la différence. Du coup, on est on train de perdre nos traditions’’.
C
es citoyens ont sans doute raison de dire que sortir le soir de Korité n’est pas recommandé par l’Islam. Monsieur Guèye, habitant du Point E, préfère relativiser. ‘’Après le mois d’abstinence, les jeunes sont nostalgiques. La nuit, ils en profitent en allant en boîte. Mais c’est juste un moment de jeunesse’’, constate-t-il. ‘’À un certain âge, ils reviennent à leurs traditions. Moi-même, je faisais des virées nocturnes, quand j’étais jeune. Mais maintenant, je suis un musulman dévot. C’est la jeunesse’’.
L’Enquête