Le Quotidien avait, d’ailleurs, révélé que Wade avait dépensé, en moins de trois mois (entre janvier et février), plus de 60% du budget de la Présidence. Le Palais était même transformé, à l’occasion, en un marché où des militants et autres sympathisants défilaient jusque tard dans la soirée pour retirer des enveloppes remplies de billets de banque. C’est dire donc que le candidat des Fal2012 ne s’était pas privé de dépenses pour assurer sa réélection pour un troisième mandat. Sans pour autant citer les opérations d’achat de consciences où des partisans de Me Wade ont envahi des centres de vote hier pour échanger les bulletins de vote du candidat Macky Sall contre 5 000 francs Cfa ou 10 000 francs Cfa. On peut citer l’exemple de la sénatrice libérale Aïda Ndiongue qui s’adonnait à cette pratique hier aux Hlm.
Mais, à quoi a servi tout cela ? Rien. La chute a été brutale pour celui qui portait l’espoir de tout un peuple un soir d’un 19 mars 2000. Wade a perdu, non seulement le pouvoir, mais aussi tout «son» argent. Le peuple a montré au désormais ex-président qu’il lui a tout simplement tourné le dos. Et, que ce n’est pas les espèces sonnantes et trébuchantes qui vont lui faire changer d’avis. L’écrivain Belge, Paul Carvel disait que: «L’appât immodéré de l’argent, comme celui du pouvoir, à un prix : la dignité.» Donc, les Sénégalais ont rappelé à Me Wade qu’eux aussi, ils ne badinent pas quand c’est leur dignité qui est en jeu. Mieux, ils lui ont montré qu’ils savent se contenter du peu qu’ils ont et préserver leur dignité. Me Abdoulaye Wade doit donc comprendre, à la lecture de ces résultats, que ce n’était pas l’argent l’arme qu’il lui fallait pour inverser les tendances du Premier tour.
madiallo@lequotidien.sn
Source: Le Quotidien