Le septième président de la Ve République est socialiste. Trente et un an après François Mitterrand, François Hollande a remporté ce dimanche 6 mai 2012 le second tour de l'élection présidentielle. Le score semble sans appel, même si légèrement inférieur à celui que lui présidaient les instituts de sondage en fin de semaine.
François Hollande obtiendrait 51,9 % des voix, selon les premières estimations TNS-Sofres, soit un score très proche de celui de son modèle Mitterrand en 1981 (51,7 %), contre 48,1 % à Nicolas Sarkozy. La participation électorale à peu près égale à celle du premier tour, à environ 81 %.
« Nous sommes conscients de l'énormité de la tâche » Au terme d'une campagne sous haute tension, ce score n'est pas la garantie d'un état de grâce. L'autre scrutin d'aujourd'hui, les élections législatives en Grèce risque de nouveau de précipiter dans la tourmente une zone euro en panne de croissance. François Hollande lui-même a été soucieux ces derniers jours de désamorcer toute attente. Ses proches assuraient en fin de semaine qu'un éventuel état de grâce ne proviendrait pas des résultats de ce soir mais des premières décisions à venir.
« Nous sommes conscients de l'énormité de la tâche. La situation est difficile,, on aura besoin de tout le monde pour redresser le pays », a indiqué Ségolène Royal sur France 2, l'une des premières à réagir. «François Hollande nous a dit, il faut rester rassemblés, ce que nous sommes », a-t-elle poursuivi.
« Je resterai l'un des vôtres mais ma place ne pourra être la même » » Pour le président sortant, la défaite est rude, mais elle n'est pas humiliante. Comme Valéry Giscard d Estaing, le seul président avant lui qui se représentait sans sortir d'une cohabitation, Nicolas Sarkozy a été renversé par les urnes après un seul et unique mandat. Devant l'affluence qu'il enregistrait lors de ses meetings, il pensait cette semaine encore pouvoir créer la surprise et tablait sur un « vote caché » le concernant. Il n'en a rien été.
Depuis un an, tous les sondages sans exception le donnaient perdant. Il n'a pas réussi à les faire mentir, victime de la crise économique, de l'anti-sarkozysme puissant qui régnait dans le pays, et d'une campagne électorale qui avait suscité des tensions au sein de sa famille politique.
« Je porte toute la responsabilité de cette défaite », a affirmé Nicolas Sarkozy à 20 h 30, lors d'une intervention à la Mutualité à Paris. Emu, serein, il a annoncé qu'il en tirerait « toutes les responsabilités ». « Une autre époque s'ouvre, je resterai l'un des vôtres mais ma place ne pourra être la même », a-t-il indiqué sans plus de précision. Lors de la campagne, il avait indiqué qu'il quitterait la vie politique en cas d'échec. Ce dimanche soir, il est resté plus évasif, assurant qu'il continuerait à se battre pour les valeurs qu'il a défendues.
« Bonne chance au milieu des épreuves » Après s'être entretenu au téléphone avec François Hollande, il lui a souhaité « bonne chance au milieu des épreuves. Ce sera difficile mais je souhaite de tout coeur qu'il réussisse ». Nicolas Sarkozy a demandé aux Français « de respecter le nouveau président. J'ai beaucoup souffert que l'institution que je représentais ne le soit pas ».
Source: Lesechos..fr