Eviter le faux pas
François Hollande a également compris qu'il devait faire de la pédagogie. « C'est pour ça que je viens vous voir », lançait-il encore la semaine dernière aux journalistes qui l'accompagnaient au Laos.
L'objectif du jour : remettre en perspective le début du quinquennat, pas toujours compris faute d'une communication maîtrisée, et tenter de rebondir, d'infléchir des sondages en baisse constante depuis six mois.
Il faudra éviter le faux pas, la petite phrase qui tuerait tout le reste du propos. Nicolas Sarkozy, lors de sa conférence de presse de janvier 2008, avait eu deux propos malheureux : « Avec Carla, c'est du sérieux », et « les caisses sont vides ». Il n'avait jamais renouvelé l'exercice.
Le retour de la TVA
Ce mardi, le sujet central sera à coup sûr la crise économique et la compétitivité. Comment le gouvernement compte-t-il retrouver la croissance, endiguer la montée du chômage et réduire les déficits ? Pour François Hollande, les objectifs fixés en début de mandat n'ont pas bougé d'un iota. Mais en revanche, la stratégie adoptée pour y parvenir a changé.
Bien loin d'une politique de la demande, qui donnerait la priorité au soutien du pouvoir d'achat, le président français a en effet opté pour une politique de l'offre. En témoigne l'annonce, la semaine dernière, d'un crédit d'impôt de 20 milliards d'euros accordé aux entreprises. Son mode de financement : une hausse de la TVA.
Exercice de pédagogie
Ces deux mesures ont été saluées à la fois par le patronat et par la Commission européenne. Mais elles risquent de susciter l'incompréhension de nombreux Français, qui n'ont pas oublié les critiques acerbes formulées par le candidat Hollande contre la TVA sociale de Nicolas Sarkozy.
Cet exercice de pédagogie apparaît d'autant plus nécessaire que les nuages s'accumulent sur l'économie française. Même si la stratégie adoptée par François Hollande s'avérait finalement être la bonne dans les années à venir, les résultats seront de toute façon très longs à se faire sentir.
source RFI.fr