GAMBIE : Haro sur un dictateur sanguinaire

Les Gambiens n’en peuvent plus de vivre dans cette atmosphère épouvantable que leur impose un dictateur sanguinaire qui semble être atteint du délire de persécution. Après les opposants, les généraux de l’armée, les journalistes, etc., ce sont les chefs religieux que Jammeh fait passer à tabac maintenant. Les Gambiens de Dakar disent «basta»!


Des hommes politiques exécutés, des journalistes torturés, des hommes d’affaires harcelés,des imams battus récemment, Yahya Jammeh décidément n’en n’a cure des droits de l’homme. Il continue sa barbarie. Les Gambiens sont en permanence confinés dans une atmosphère de terreur épouvantable. Beaucoup quittent le pays. C’est dans ce contexte que l’Union européenne a fait une proposition à Yahya Jammeh portant sur 17 points allant dans le sens d’apaiser le climat et de ramener la sérénité. Il s’agit, concrètement, d’une proposition visant à créer un cadre de dialogue multipartite entre le pouvoir et les acteurs politiques, entre le pouvoir et la presse, entre le pouvoir et la société civile, entre le pouvoir et les religieux, sur lesquels le parano a maintenant jeté son dévolu. Mais «le boucher de Banjul» a tout bonnement demandé à «l’UE d’aller au diable». Il a coupé tout contact avec l’institution supranationale qui participait à lui mettre la pression sur la situation des droits de l’homme. Il a maintenant le vent en poupe et il tue à volonté, condamne selon son libre arbitre, arrête selon ses humeurs, accable selon le climat. Face à cette situation, des Gambiens en exil au Sénégal s’organisent et lancent un cri de cœur à l’endroit du Sénégal d’abord, puis à l’endroit de la communauté internationale de manière générale. Ces miraculés de la machine à broyer ont organisé un point de presse ce mardi au siège de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) à Dakar, pour exposer la situation de terreur et de torpeur qui règne dans leur pays. Ils se sont organisés au sein de l’association pour la restauration de la démocratie en Gambie. Ils demandent expressément à Dakar de prendre ses responsabilités et de mettre une pression maximale sur Yahya Jammeh pour que cesse la saignée qui n’a que trop duré. Selon le Dr Mouhamadou Lamine Sedat Jobe, qui est à la tête de cette association, il ne s’agit pas d’agir par la violence mais de mettre la pression pour qu’il soit plus respectueux de ses compatriotes et adopte la démocratie. Selon M. Jobe, il suffit que vous prononciez le seul mot de démocratie pour vous attirer la foudre en Gambie. Le Sénégal a intérêt à agir parce que non seulement sur le plan géographique et historique, les deux pays sont liés, mais le Sénégal a « une position géopolitique » qui lui permet d’agir, de « hausser le ton » sur Jammeh. Etant donné qu’il y va de l’intérêt de Dakar, M. Jobe a fait remarquer qu’ «il n’y a rien d’honnête dans la libération des soldats sénégalais», parce qu’en vérité, Jammeh veut améliorer son image après que Dakar avait haussé le ton sur lui après l’exécution de deux sénégalais. Mieux, M. Jobe qui est ancien ministre des Affaires étrangères de Yahya Jammeh, se dit que si Jammeh était de bonne foi, cette libération serait intervenue bien plus tôt, puisque qu’enlevés par le MFCD, ces soldats sont gardés sur le sol gambien. Encore que c’est Jammeh en personne qui entretient le MFDC.


FREDERIC ATAYODI


Bamba Toure

Mercredi 23 Janvier 2013 02:21

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