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GOUVERNANCE DEMOCRATIQUE: Macky à l’épreuve des Assises nationales

Non-cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti ; suppression du Sénat ; dépolitisation du ministère de l’Intérieur ; passage du régime présidentiel au régime parlementaire… Les réformes démocratiques et institutionnelles portées par les Assises nationales (juin 2008-mai 2009) tardent encore à trouver point de chute dans le nouveau mode de gestion de la République, version Macky Sall. Comme si la gouvernance de « rupture » préconisée par l’actuel chef de l’Etat et son camp avait du mal à s’accommoder de la mise en œuvre des conclusions du « Peuple des Assises », dont la charte de gouvernance a été pourtant ratifiée par le président de l’Alliance pour la République


GOUVERNANCE DEMOCRATIQUE: Macky à l’épreuve des Assises nationales
Les engagements contractés par Macky Sall, en signant la charte de gouvernance démocratique édictée par les Assises nationales, seraient-ils en train de rattraper le chef de l’Etat sénégalais ? Quelque 05 mois après son accession à la magistrature suprême, force est de constater que certains actes posés par le président de l’Apr écorchent l’esprit des Assises nationales.  

Dernière en date : la volonté manifeste du Président de maintenir le Sénat, cette institution qualifiée de doublon de l’Assemblée et dont la suppression est vivement recommandée par le Peuple dit des Assises nationales. Et alors que le concert de protestations s’amplifie contre le maintien de la chambre haute du Parlement, dont l’utilité dans la facilitation de la représentation de proximité est vivement récusée, Macky Sall persiste et signe. Le collège électoral est convoqué pour ce 16 septembre afin de procéder au renouvellement du Sénat. Contre l’avis des Assises nationales, d’une large frange de la classe politique et de la société civile.  Le Mouvement du 23 juin (M23) a déjà engagé le bras de fer contre le maintien du Sénat.

 A moins d’un mois des élections sénatoriales, son comité de pilotage qui s’est réuni, ce mercredi 15 août, a convoqué une assemblée générale à laquelle prendront part toutes les parties prenantes. Prévue pour le 25 août, la rencontre se fixe pour objectif de dire non au maintien du Sénat.         

Apparemment, à ce jeu, Macky semble pris au piège de son camp et de certains de ses alliés. L’Alliance pour la république (Apr) a carrément notifié à son Président, lors de la dernière réunion de son directoire, sa volonté de maintenir le Sénat et d’avoir un « apériste » à la tête de la première chambre du Parlement, selon l’ordre protocolaire des institutions. Dans un entretien accordé au journal l’Observateur en date du mardi 14 août 2012, Mbaye Ndiaye, le ministre de l’Intérieur et non moins cadre de l’Apr s’est fait explicite dans cette polémique touchant le maintien ou non du Sénat. « En un moment donné, certains avaient dit que le Sénat n’était pas opportun... Mais, nous, à l’Alliance pour la République (Apr), dès le départ, nous avions toujours refusé que le Sénat soit dissous », avait dit Mbaye Ndiaye. Ce que confortera le responsable « apériste » Moustapha Diakhaté, par ailleurs président du groupe parlementaire « Bokk yaakaar » qui a invité ouvertement le Président Macky Sall, lors de cette réunion d’instance de l’Apr, à refuser la « dictature du peuple des Assises »

Même du côté de ses alliés de Bokk Yaakaar, Macky ne semble pas avoir les coudées franches sur la question du Sénat. Les Socialistes, membres de la coalition et non moins signataires de la charte des Assises nationales (un paradoxe), sont les premiers à vanter l’utilité du Sénat dans l’armature institutionnelle du pays. Aissata Tall Sall, mairesse de Podor, s’est d’ailleurs fait le fervent avocat du maintien de cette institution qui a été insérée dans le champ de la République sous le régime …socialiste, en 1998, et qui serait selon toute vraisemblance dans le viseur d’Ousmane Tanor Dieng. Comme part du Parti socialiste dans le « Bokk Yaakaar » en partage.  
RUPTURE DE BAN
Macky Sall ne semble pas en rupture de ban avec les Assises nationales, seulement pour ce qui concerne la question du Sénat. Sur bien de questions afférentes aux réformes institutionnelles et démocratiques, le président de l’Apr est dans le collimateur de la charte de gouvernance démocratique. La nomination de Mbaye Ndiaye au poste de ministre de l’Intérieur, lors de la composition du premier gouvernement post-Wade, participait de la reculade de Macky par rapport aux orientations des Assises nationales. Malgré les récriminations suscitées par l’installation à la Place Washington (ministère de l’Intérieur) du très politique Mbaye Ndiaye, Macky avait profité de la décrispation politique faisant suite à la destitution de Wade pour enrôler au poste de premier des policiers de la République le chargé des affaires électorales de l’Apr. Là encore, contre les recommandations des Assises nationales et contre l’avis de la presque totalité des acteurs politiques favorables à la nomination d’un ministre neutre au département de l’Intérieur, le Président Macky avait refusé de « dépolitiser » la gestion dudit ministère. Histoire certainement d’avoir la mainmise sur l’organisation d’élections législatives (01 juillet) qualifiées alors de déterminantes dans le parachèvement de sa victoire du 25 mars 2012.

Le cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti, une autre forte conclusion des Assises nationales, s’impose comme écueil pour Macky Sall dans l’application de la charte de gouvernance démocratique. Alors qu’il est une réalité dans toutes les grandes démocraties du monde, le non cumul de ces deux postes pour éviter tout conflit d’intérêt dans la gestion politique de l’Etat peut se révéler comme un véritable piège pour le président de l’Apr, un parti encore en construction. Macky Sall dont la  formation politique peine à réaliser cette nécessité transition d’un ancien parti d’opposition à un parti de gouvernement, peut-il se permettre de quitter la direction de l’Apr, en somme de fragiliser son parti, selon des observateurs?
DES REFORMES AU FORCEPS
Et de se conformer à l’Esprit et aux conclusions des Assises nationales. Même si  le président de la République a reçu récemment une délégation du comité des Assises nationales et renouvelé son engagement pour la mise en œuvre des conclusions desdites Assises, dans les plus brefs délais, il va y réfléchir à deux fois avant de céder les rênes de son parti. Question de survie dans un espace politique où la figure du chef de l’Etat s’arrime, depuis toujours, à celle de chef de parti ! Et où la position de l’Apr n’est pas dominante dans le cadre de la reconfiguration du champ politique, après la déconfiture de l’ancien parti au pouvoir. Toutefois, avec la mise sur pied, à plus ou moins court terme, de la commission consultative de suivi des Assises nationales qu’il a avalisée lors de sa rencontre avec le comité de pilotage desdites Assises,  le chef de file de l’Apr sera obligé de trancher cette question de cumul des fonctions qui l’interpelle directement.

Quid du passage du régime présidentiel au régime parlementaire ! Encore une autre passerelle à franchir pour le Président Macky dans sa jonction avec les Assises nationales. Qu’elles soient préconisées par la charte de gouvernance démocratique ou la gouvernance dite de « rupture » de Macky et son camp, les réformes institutionnelles envisagées semblent laisser une marge de manœuvre restreinte à Macky.

A défaut d’une alchimie explosive, le président de l’Apr a bien du pain sur la planche face à ses engagements par rapport à la charte de gouvernance démocratique. A moins de se rétracter et de faire du «Wax waxet».

Source: Sud Quotidien


Vendredi 17 Août 2012 - 12:14



Avis des Setalnautes

1.Posté par pape le 18/08/2012 11:38 | Alerter
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C' est du réhaussement du niveau de la démocratie sénégalaise qu' il s' agit et non de la vie ou de la mort politique d' un homme ou d' un parti.
Nous vous rappelons que nous nous sommes battus pour changer le système! Et le fait que nous soyons allés au second tour des élections présidentielles devrait montrer, si besoin en était, que nous n ’ avons pas unaniment voté pour « un » homme, « une » femme ou « un » parti!
Ne vous croyez pas plus forts ou plus adorés ou, encore moins, plus intelligents que Wade et consorts pour être à l ’ abri des réactions du peuple qui tire sa force de « ses » Assises nationales.
Dans une édition de Xalima publiée hier, vendredi, il est écrit ceci: " Le ministre-conseiller spécial du président de la République, Arona Ndoffène Diouf, fustige la déclaration des membres du Mouvement du 23 juin qui demandent au chef de l’Etat de supprimer le Sénat au nom de l’application des conclusions des Assises nationales".
C' est bizarre, c' est alarmant, c' est insupportable, c' est incroyable! Je l' aurais viré, moi!
A moins de savoir sur quoi se base ce ministre-conseiller spécial pour remettre en cause l' esprit des Assises nationales! En tous les cas, ces messieurs ne nous ont pas encore tout dit!
Les directives des Assises nationales méritent le plus grand respect. Un respect qu ’ elles ont, d ’ ailleurs, à travers les nations démocratiques du monde entier. Fouler aux pieds l ’ esprit des Assises nationales, c ’ est continuer de croire que le Sénégal et les sénégalais se laisseront diriger par le même système, et qu ’il suffira de changer quelques têtes pour qu' ils n ’ y voient que du feu. « Ministre-conseiller spécial du président de la République »? C ’ est alarmant ca! Mais sachez que le seul fait de les avoir tenues, fait des Assises nationales un acquis immense qui, comme tous les acquis, sera naturellement défendu! L ’ ancien système ne roulait ni pour, ni dans l ’ intérêt des sénégalais et pourtant, ses membres se sont battus pour défendre leurs acquis mal-acquis et c ’ était celà la base des Assises nationales. Ceux qui ne l' ont pas compris ne peuvent pas occuper des postes à la tête de l' état. Encore moins conseiller le Président. A moins que le Président et son conseiller ne soient de mêche! Ce serait un problème, mais pas impossible à régler. Nous savons comment changer de régime!!!

2.Posté par pape le 18/08/2012 13:24 | Alerter
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A l ’ aide!!! Il y a un mail qui circule avec ce contenu:

« Le Président Macky (…) a fait nommer toute sa famille à des postes de responsabilités. C’est incroyable, mais du jamais vu dans l’histoire politique du pays.
1- Son frére Aliou SALL ministre conseiller,
2- Son cousin Ibrahima SALL nommé chargé de missions à la présidence,
3- Diagué SALL Pca,
4- Samba SALL ministre conseiller,
5- Son beau frère Daouda FAYE dit moulaye thieuguine est nommé ministre conseiller,
6- Son beau frère Mansour FAYE dit marco polo Délégué à la solidarité,
7- Adama FAYE est nommé chargé de mission à la présidence,
8- Son beau père le vieux Abdourahmane SECK dit grand homer Pca petrosen,
9- Son cousin Abdoulaye TIMBO Dg Fnpj,
10- Son cousin Harona TIMBO ministre conseiller,
11- Son oncle Djibo SALL pca,
12- Ndeye Binta GASSAMA, la fille de son homonyme Macky Gassama, nommée ministre conseiller,
13- Les quatre chauffeurs du couple Sall ont signé un contrat spécial avec l’Etat sénégalais avec rang de ministre,
14- Sa belle tante Sira DIALLO ministre conseiller,
15- Souleymane NDIAYE, le papa du mari de Fatou Bintou SECK la petite sœur de Marème FAYE, est nommé ministre conseiller,
16- Farba NGOM son griot élu député,
17- Fatou Bintou SECK la sœur de Marème FAYE sera nommée sénatrice et occupera le poste de vice-présidente du sénat ».

Je me garde de tout jugement jusqu ’ à ce que le contenu de ce e-mail soit vérifié! Ce qui est sûr, c ’ est qu ’ il y a lieu de s ’ inquiéter!
Je veux juste soumettre ce e-mail à votre expertise! Aidez-nous à vérifier ces infos! Nous ne voulons que la vérité: soit le mail est infondé, ca nous rassurera tous, soit son contenu est vrai et il serait grand temps d ’ informer le peuple!!!


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