GOUVERNEMENT, CONFECTION DES LISTES, PROMESSES ELECTORALES…Bathily réactive la DPU*

Le Pr. Abdoulaye Bathily, Secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld), membre de la coalition Benno Bokk Yakaar qui a vu son candidat, Macky Sall élu le 25 mars dernier, réactive sa « Direction politique unifiée » (Dpu). L’invité de l’émission politique « Objection » de Sud Fm du week-end, a suggéré que « les leaders de la coalition victorieuses se rencontrent périodiquement pour évaluer et faire des critiques positives (…)». Il a également, appréciant la récente baisse des prix des denrées de premières nécessités, invité ses camarades à tenir un « langage franc » aux populations


Le candidat Macky Sall avait promis de baisser ou d’agir à tout le moins sur les prix des denrées de premières nécessité de sorte à soulager le panier de la ménagère, une fois élu. Le président Macky Sall tient promesses. Le Premier ministre, Abdoul Mbaye a annoncé vendredi 20 avril dernier, une baisse sur les prix du riz, du sucre et de l’huile. Il matérialise ainsi une des promesses électorales du nouveau président de la République. Appréciant cette mesure, le Pr Abdoulaye Bathily invité de l’émission politique du week-end de Sud FM, « Objection » s’en est félicité, mais a cependant convié le gouvernement à tenir un « langage franc ».  Un parler véridique aux populations, aux industriels et aux importateurs sur les limites de l’Etat à influer sur la variation des cours mondiaux des denrées alimentaires. Car, « si nous saluons l’initiative, il faut continuer à regarder cette affaire là de près parce qu’il y a des situations qui ne dépendent pas de nous », a-t-il précisé.

Pour en effet, le Secrétaire général de la Ld, « nous pouvons diminuer aujourd’hui, mais si les prix augmentent au plan mondial, il faudra réajuster, de même que s’ils diminuent ». Selon lui, si les denrées de première nécessité peuvent diminuer sur l’initiative du gouvernement, elles peuvent être confrontées à des tensions, surtout les produits qui ne dépendent pas du ressort de l’Etat. Il a cité le riz, dont le Sénégal est un grand importateur.

Malheureusement, a regretté M. Bathily, « notre pays n’est pas autosuffisant et de très loin. Nous importons pratiquement 90% de ce que nous mangeons en riz au Sénégal. Donc les cours mondiaux peuvent demain déterminer une situation où le prix va augmenter ».

Chat échaudé craint l’eau froide. Le pouvoir d’Abdoulaye Wade battu le 25 mars dernier auquel il a appartenu, semble avoir été perdu par le populisme exacerbé de sa conduite. Pis, il s’était refusé à toute concertation « critique » des alliés rappelle-t-il. Pour Abdoulaye Bathily, il faut se concentrer sur la manière de gérer « le lourd héritage que Abdoulaye Wade a laissé en mettant de côté les problèmes de poste ». Pour ce faire, suggère-t-il, « les leaders de la coalition victorieuses doivent se rencontrer périodiquement pour évaluer et faire des critiques positives pour aider le système à se perfectionner, au-delà de petites querelles ou de positionnement de poste ». Si ce n’est pas la Dpu, cela lui ressemble fort.

 Abordant en outre, la configuration du nouvel attelage gouvernemental, l’historien et homme politique signifie aux tenants de la thèse d’un simple gouvernement de technocrates pour qualifier celui d’Abdoul Mbaye le banquier, « qu’un gouvernement est toujours un gouvernement politique puisque c’est l’orientation politique qui détermine l’action de toute équipe gouvernementale. La question capitale est de voir comment ce gouvernement va répondre aux aspirations démocratiques, sociales et économiques du peuple sénégalais ».

S’agissant des menaces de conflit d’intérêts au sein du gouvernement en raison de la présence des hommes d’affaires dans le gouvernement, Abdoulaye Bathily invite l’Etat à jouer pleinement son rôle de régulateur. Pour les audits, estime-t-il, les corps de contrôle doivent être activés « même s’il faut mettre les inspecteurs d’Etat à la retraite à contribution pour achever très vite le travail des audits».

En perspectives des Législatives du mois de juillet prochain, le Pr Abdoulaye Bathily prône une Assemblée nationale de rupture et de diversité et non « une Assemblée aux ordres du président de la République. Le rôle du député doit être celui du vigile contrôlant l’action du pouvoir exécutif en fonction de ce qui a été arrêté ensemble », indique-t-il, convoquant au passage les conclusions des Assises nationales signées par la majorité des membres de la coalition victorieuse du 25 mars dernier.

 Par ailleurs, l’ancien compagnon de Wade s’est dit « attristé. Parce qu’en «2000, Abdoulaye Wade n’avait que quatre voitures. Comment en l’espace de douze ans, il peut acheter de sa propre poche une trentaine de voitures, s’il n’était pas président de la République ? » Il a invité l’ancien  régime libéral à rendre les biens de l’Etat indument emportés. Sur un autre registre, Abdoulaye Bathily déclare que la crise qui sévit au Parti démocratique sénégalais (Pds) actuellement est prévisible. Les raisons, explique-t-il, « sont qu’Abdoulaye Wade a favorisé la transhumance pour tuer l’opposition ; 80% des responsables du Pds viennent du Ps ».

 L’allié s’est gardé de commenter les récents accords de défense signés par Macky Sall lors sa première sortie en France, faute d’éléments d’appréciation, même s’il estime que « le sujet doit être discuté à l’Assemblée nationale ». En tout état de cause, sa conviction est que « la Françafrique ne plus revenir à cause de l’émergence de nouveaux acteurs et les contraintes au niveau mondial ». La position du président français sortant, devancé au premier tour hier dimanche de la présidentielle  par son rival socialiste, François Hollande semble conforter une telle thèse.

Bamba Toure

Mardi 24 Avril 2012 04:26

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