septembre 2012. Un moment très attendu par les Sénégalais confrontés à de nombreuses difficultés dont trois des plus criardes à savoir, la lancinante question du relogement des sinistrés des inondations, la reprise des coupures de courant et les relations tendues, ces derniers jours, entre le Sénégal et la Gambie, suite à l’exécution de deux de nos compatriotes par Yaya Jammeh. Ainsi, après moult reports pour, principalement des raisons de «pause gouvernementale», c’est aujourd’hui que le Premier ministre du premier gouvernement de Macky Sall fera face aux députés. Il s’agira, pour Abdoul Mbaye, conformément aux directives du chef de l’Etat, de livrer aux sénégalais d’ici et d’ailleurs, le calendrier d'exécution de la politique de développement économique et social de leur pays devant les députés. En outre, il reviendra à Abdoul Mbaye, de décliner, par le biais de ce grand oral, la vision du gouvernement devant les députés. Déjà, les langues ne cessent de se délier, quand à la réussite ou non de ce que des observateurs de la scène politique sénégalaise ont fini d’assimiler à un examen de passage. Car, à les en croire, «cette déclaration de politique générale est un test grandeur nature, pour le banquier à l’épreuve du pouvoir, pour son maintien à la station primatoriale. Et s’il la réussit, il survivra aux critiques, dont les plus acerbes font état de son désaccord avec le président de la République, sur certains dossiers de l’heure : les audits et le fonds commun des magistrats dont, il n’aura pas beaucoup apprécié la suppression. Au cas contraire, il donnera raison à des responsables de l’Apr qui ont vite fait de tirer la sonnette, d’alarme demandant au Président Macky Sall, alors nouvellement élu, de mettre à la primature une femme ou un homme politique, afin de mieux traduire sa feuille de route, dans la prise en compte des aspirations des populations, contrairement à un banquier qui, à leurs yeux, semble ignorer les réalités du pays. Notamment, celle des Sénégalais des profondeurs, largement éprouvés par une pauvreté endémique. En effet, trois mois après sa nomination à la tête du Gouvernement, le Premier ministre ne s’est pas sacrifié à la tradition de faire sa déclaration de politique générale devant l’ancien parlement acquis au Président sortant, préférant attendre le nouveau issu des élections législatives du 1er juillet 2012, plus légitime, au regard du changement survenu le 25 mars. Réussira-t-il ou pas son examen de passage ? En tout cas, du côté du parti au pouvoir, «cette déclaration de politique générale sera décisive pour le maintien ou non d’Abdoul Mbaye à la Primature». Parce qu’à leur appréciation, son échec dans la résolution des maux dont souffre le peuple : les délestages, l’emploi des jeunes, la cherté de la vie, le relogement des sinistrés des inondations, la crise Casamance, celle latente entre le Sénégal et la Gambie, sans oublier la crise cyclique dans l’éducation, avec l’ouverture des classes qui pointe à l’horizon, entrainera tout le gouvernement, au-delà, le chef de l’Etat.
Sékou Dianko DIATTA
REWMI QUOTIDIEN
Sékou Dianko DIATTA
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